Escales

26 sept. 2012

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Départ de Georgetown en traversier
Changement de décor


Quitter Georgetown nous faisait, aux enfants et à moi, un petit pincement au cœur. Nous avons, en effet, adoré cette ville tranquille qui marie si harmonieusement, dans l'architecture et la nourriture, toutes les influences qui font la Malaisie. De plus, nous avions un hôtel vraiment bien situé et les enfants (à qui nous avions donné une allocation quotidienne pour se nourrir comme bon leur semblait) se déplaçaient à qui mieux mieux, et comme ils l’entendaient, dans le quartier. Mais bon, pour Michel qui a passé les six jours dans la chambre, alité, c’était un peu moins rigolo (surtout avec une télévision avec seulement deux postes et un matelas avec ressorts apparents) et il fallait impérativement changer un peu de décor pour éviter l’aliénation.


Nous avons alors opté pour effectuer un petit trajet en sauts de puces afin de nous diriger tranquillement et ultimement, en quelques jours, vers le parc national du Taman Negara.

Notre première escale fut la petite ville de Taiping qui était décrite dans les guides comme paisible, campagnarde et comme étant l’endroit idéal pour des vacances reposantes. Hum! Pour le reposant, c’est indéniablement une bourgade fort reposante car il n’y a strictement rien à faire ici à part faire le tour d’un lac (genre lac des Castors en plus grand) et visiter le premier musée de la Malaisie (visite assez agréable présentant le mode de vie traditionnel des aborigènes ainsi que la faune et la flore locale). Le reste de la ville est assez ordinaire et ne mérite vraiment pas un arrêt de plus d’une nuit. Cependant, les divers « food court » qui peuplent les rues sont assez attrayants pour que les enfants s’en donnent encore une fois à cœur joie dans leurs découvertes gustatives (vous leur demanderez de vous décrire, un jour, le dessert étrange qu’ils ont commandé… un mélange de glace, de gelée fluo et de légumineuses!). Au fait, juste pour la nourriture, Taiping mérite un arrêt de deux nuits, ce que nous avons fait. 

Ici, les restaurants (du genre comptoir) sont regroupés en larges rectangles avec des tables au milieu. Il y a des sections indiennes (avec de la bière), des sections malaisiennes (sans bière et avec des femmes voilées) et des sections chinoises avec des menus incompréhensibles. C’est vraiment chouette de déambuler et de choisir des trucs dans les divers comptoirs sous les regards souriants des locaux. Ici, je n’ai vu aucun touriste occidental et juste pour ça, nous avons doublement apprécié Taiping! 

Malais serviables et gentils
Et, nous ne l’avons pas encore souligné assez mais les Malais sont extrêmement adorables, serviables, affables et gentils. Depuis notre arrivée en Malaisie nous sommes totalement charmés par les gens et je ne compte plus les fois où nous nous faisons aborder par des Malais qui cherchent à nous aider, à nous orienter ou juste à savoir d’où nous venons, le temps d’une petite jasette. Je ne sais pas si c’est le fait qu’ils parlent tous relativement bien anglais (la barrière de la langue n’étant plus un obstacle à la communication) ou qu’ils sont assez riches pour ne pas voir le touriste comme un portefeuille ambulant (personne pour nous proposer des trucs à vendre, pas de tuk-tuk agressifs, pas de prix qui semblent gonflés) ou encore l’influence de la colonisation, chose certaine, nous avons trouvé ici un des meilleurs accueil de notre voyage, ce qui n’est pas peu dire! Au fait, nous n’en revenons toujours pas! Il suffit de s’arrêter à un coin de rue et de sembler chercher notre chemin pour que quelqu’un s’arrête pour nous aider. Dans un « food court » de Taiping, devant mon air un peu perplexe sur les divers choix offerts, c’est un monsieur qui est venu vers moi et qui m’a pris en charge. Il m’a demandé ce que ça me tentait de manger, m’a conduit vers un comptoir, a jasé avec la patronne et s’est arrangé pour que j’ai pas mal exactement ce que je voulais, juste comme ça, sans rien demander en retour. Et, on s’est rendu compte, peu à peu, que les Malais étaient tous comme lui, serviables et gentils!


Notre seconde escale avant le parc du Taman Negara était les fameux Cameron Highlands. Cette région de la Malaisie est surtout réputée pour son climat frais (c’est en hauteur) et surtout assez constant  pour y faire pousser des tas de légumes et de fruits non tropicaux, dont des fraises. C’est aussi un haut lieu de villégiature pour les riches Malais qui viennent ici (en grand nombre, surtout les fins de semaines) pour fuir la chaleur des villes, pour s’égayer dans les champs de fraises et pour ensuite acheter des tas de souvenirs ultra quétaines sous le thème de la fraise! 

Mais, outre les fraises, ce qui fait aussi et surtout la réputation des Cameron Highlands ce sont les immenses plantations de thé qui sont exploitées dans les collines. Ce sont d’ailleurs ces plantations de thé qui, nous, nous ont attiré dans le coin, parce que, franchement, aller cueillir des fraises, en Malaisie, quand on peut le faire à l'Île Perrot, on trouvait ça un peu ridicule!



Bon, nous vous le disons tout de suite, à part les plantations de thé qui sont magnifiques (vertes collines avec des airs de campagnes anglaises recouvertes de plants de thé à perte de vue) le reste est tout simplement horrible! Les villages sont bétonnés ou en train de se bétonner à outrance (constructions d’hôtels et de condos de luxe) et les magasins de souvenirs cheaps pullulent! 

Nous n’avons passé qu’une journée dans le coin, le temps d’une petite balade (Michel remarchant pour une des premières fois depuis plus de 10 jours) dans une plantation de thé. Nous avons pu visiter une usine de transformation du thé (le thé Boh, une institution en Malaisie) et c’était vraiment intéressant. Nous pensions bien acheter des tonnes de thé mais nous avons eu la bonne idée de nous assoir à la terrasse du petit restaurant, surplombant les plantations (jolie vue), et de gouter un peu à quelques-uns des thés produits par la compagnie Boh. Heu, franchement, c’était extrêmement mauvais… un peu comme du mauvais thé Salada, mais en pire! Bref, ça ne valait pas mon fétiche thé Kusmi Prince Vladimir (snobinarde que je suis)! Nous qui pensions vous rapporter des tonnes de thé du coin, vous voilà épargnés!

Après notre promenade dans les champs et la visite de l'usine Boh, il s'est mis à pleuvoir, ce qui nous a forcés à faire le chemin du retour en taxi. Ce sont ensuite des cordes qui sont tombées tout le reste de l’après-midi, nous obligeant alors à rester dans l'hôtel à ne pas faire grand-chose. 

Nous avons quitté les Cameron Highlands dès le lendemain, et sans grands regrets d'ailleurs. Prochain arrêt? le parc de Taman Negara, sans autre escale!

Premières expériences malaisiennes

24 sept. 2012

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Mes souvenirs de la Malaisie se bousculent dans ma tête quand j'essaie de me rappeler tout ce que nous y avons vécu. J'ai l'impression que cela fait des années depuis notre retour. Cependant, je n'ai pas le choix, il faut que je vous parle de Georgetown.   

Pour vous remettre en contexte, nous quittions le petit paradis de Koh Lipe, et la Thaïlande, pour notre première ville malaisienne. Souvenons-nous que mon père était alors très malade et qu'il n'était pas tout à fait prêt à faire plus de sept heures de trajet d'un coup. En effet, il rampait quasiment entre chaque escale. En tout, nous avons pris un bateau et deux minis-vans, tout cela ponctué de longues attentes non prévues. Bref, une vraie partie de plaisir que mon père n'avait pourtant pas l'air d'apprécier. Au fur et à mesure du trajet, son visage devenait verdâtre et il ressemblait de plus en plus à un mort vivant!

Dès notre arrivée à Georgetown, un aspect m'a énormément marqué et c'est la nourriture! Sur la rue que nous longions pour nous rendre à notre auberge, se trouvaient plusieurs petits étals ayant chacun une spécialité: un pour le lait de soya, un pour les fruits et les jus, un autre pour les nouilles frites et un autre pour un genre de pâte frite (qui avait un drôle de goût). Tout cela agrémenté de nombreux restaurants indiens ou chinois où nous pouvions manger comme des rois à un prix ridicule. Vous pouvez le deviner, Georgetown fut une expérience gastronomique incroyable.

Ce qui rend Georgetown aussi riche en diversité culinaire, est le charmant mélange d'Indiens et de Chinois qui habite cette ville. Nous avons retrouvé ce phénomène un peu partout en Malaisie et c'est surement cela qui donne à ce pays ce charme particulier que nous avons tant apprécié.

Tous les matins, nous (les quatre enfants) avions droit à une petite allocation pour la journée. Dès que l'on touchait notre argent de poche, nous nous précipitions vers nos vendeurs du matin favoris. Le petit « stand » de pâtisseries portugaises et malaisiennes était de loin notre préféré. Rien de mieux que des petites boules vertes fourrées aux arachides ou des tartelettes aux œufs pour bien commencer sa journée. Pour le dîner, nous avions déniché un super petit restaurant indien, à quelques pas de notre hôtel, où tout le monde mangeait avec ses mains. Nous étions presque gênés d'utiliser des ustensiles! (D'accord, je, l'avoue j'ai mangé avec mes mains un petit peu aussi). C'est dans cette échoppe que j'ai dégusté le meilleur tandoori de ma vie. À seulement deux dollars le plat, nous en avons mangé une quantité phénoménale. Au souper, nous alternions régulièrement entre restaurant indien et nourriture dans la rue.



                
 
Maintenant, n'allez pas croire que nous n'avons fait que manger durant les six jours de notre séjour dans cette ville merveilleuse. Même si mon père passait ses journées au lit, ce qui fut une expérience assez troublante car c'est rare de voir son père aussi amoché et faible que ça, nous avons réussi à nous occuper avec notre mère.

Nous avons commencé par trois jours de sorties touristiques plus traditionnelles: jardin botanique, trek dans le parc de Penang, visite du quartier colonial. Il faut dire que Georgetown est une ville charmante et totalement différente des autres cités que nous avons visitées. En effet, juste le fait qu'il n'y ait aucun vendeur achalant ni chauffeur fatigant fut une vraie bénédiction. Les Malais ne semblent pas dépendre du tourisme autant que les autres peuples que nous avons rencontrés, ce qui les rend vraiment sympathiques.

Donc, après avoir épuisé les ressources touristiques de la région, nous nous sommes tournés vers des activités que nous ne faisons jamais habituellement, faute de temps. Le gros centre d’achat moderne pas trop loin de notre hôtel s’est donc révélé un de nos lieux de prédilection préférés avec ses boutiques, son cinéma et son Apple store. Cependant, après des heures à jouer avec les iPads, à faire du lèche vitrine et après avoir visionné le film The Avengers qui venait de sortir au cinéma, nous nous sommes un peu écœurés et nous avons décidé de faire autre chose que de rester à l'intérieur à l'air climatisé. Puisqu’il régnait une chaleur insoutenable à l’extérieur, nous nous sommes donc mis en quête d’un hôtel avec une piscine et qui nous laisserait gentiment l’utiliser pour pas trop cher. Après plusieurs essais infructueux (les gérants hôteliers ne semblant pas vouloir laisser des non-clients utiliser leur piscine, pourtant vide) nous avons fini par nous baigner incognito dans une piscine située sur le toit du vingtième étage de l’hôtel Grand Continental et qui offrait une vue époustouflante sur la ville. Ce n’était pas la première fois que nous procédions ainsi. Un peu plus tôt dans notre voyage, en Chine, nous nous sommes fait passer pour les clients d’un hôtel pour pouvoir nous baigner dans la piscine qui était sans doute la plus luxueuse de la ville! C'était alors plutôt facile puisque les employés ne parlaient pas un mot d’anglais. Cette fois-ci par exemple, nous nous sommes presque fait démasquer lorsque le réceptionniste (qui savait très bien que nous n’étions pas des clients puisque nous lui avions demandé le prix des chambres après notre baignade) nous a demandé pourquoi nous étions si mouillés. Après un petit moment de malaise et une remarque sur la température ambiante plutôt chaude qui faisait suer à grosses gouttes, nous nous sommes éclipsés (un peu honteux quand même). Après cet épisode, nous n’avons plus vraiment osé retourner à cet hôtel pour nous y baigner une seconde fois. 

Mine de rien, les journées ont passé rapidement, malgré l’absence de Papa. Après six jours, il fut enfin prêt à reprendre la route avec nous. Nous pûmes donc enfin quitter Georgetown qui n’avait plus grand secret pour nous. Mais, malgré cela, j’ai quand même réussi à me perdre grâce à mon sens de l’orientation plutôt nul. J’ai en effet fait l’erreur de devancer les autres en nous promenant la dernière journée, croyant être sûr de mon chemin. Je me suis alors perdu en plein centre du quartier indien. À chaque fois que j’essayais d’en sortir pour aller à notre hôtel, je me retrouvais toujours sur la rue que je venais de quitter. J’ai pu finalement me défaire de ce syndrome à la Pacman en m’aventurant au hasard dans de petites ruelles et en retrouvant mon chemin tout aussi par hasard.

Voilà, Georgetown m’a conquis par la gentillesse des gens et par sa nourriture extraordinaire. J’ai tout de suite senti que la Malaisie serait bien différente des autres pays que nous avions visités jusqu’à présent, autant par le mélange indien/chinois que par la beauté des paysages. Encore maintenant, je garde des souvenirs mémorables de cette ville.