Ayutthaya, juste au nord de Bangkok, est l'ancienne capitale de la Thaïlande.
Elle fut, jadis, naguère, riche et prospère.
Et un jour, en 1767, les Birmans sont arrivés et l'ont mise totalement à sac après deux ans de siège.
Ils ont brulé les temples pour faire fondre l'or, ont détruit les statues, ont massacré la population et n'ont laissé, en partant, que des ruines.
Et, ce sont ces dites ruines, éparpillées un peu partout dans la ville, qui font maintenant la renommée d'Ayutthaya et le bonheur des touristes qui viennent de loin pour les visiter.
Vieux train et jeune garçon |
Thomas adoptera cette posture pendant une bonne partie des dix heures... |
Trajet plus confortable que ne le laissait espérer l'apparence extérieure du train... |
C'est à partir de la ville d'Ubon que nous y sommes arrivés, après un petit dix heures passées à regarder le paysage défiler par les fenêtres d'un train.
Il faisait noir en arrivant à la gare et les chauffeurs de tuk-tuk n'avaient aucune espèce d'idée de l'emplacement de notre auberge.
Nous avons donc marché un petit bout dans une ville sombre et plutôt moche dont l'odeur nous rappelait vaguement le parfum des villes chinoises.
À vrai dire, comme ça, de nuit, avec les quelques coquerelles qui s'enfuyaient devant nos pas, les réverbères aux ampoules brulées et les grilles des magasins fermées, elle ne nous souriait pas vraiment cette Ayutthaya.
Mais bon, pour sa défense, elle venait tout juste d'être copieusement inondée et cela se voyait encore un peu partout avec les nombreux cadavres des sacs de sable, les débris , les poubelles et les empilages de matériaux divers sur le bord des routes.
D'ailleurs, c'était un peu le chantier devant notre auberge où plus de deux mètres d'eau venaient tout juste de se résorber, et notre premier réflexe fut de nous demander ce que nous faisions dans ce patelin. Un peu découragés, nous pensions même à la possibilité de filer dare-dare pour Bangkok, dès le lendemain. C'était vraiment une des premières fois de tout notre voyage qu'une ville se montrait si peu tentante et si peu séduisante à nos yeux.
Et finalement, bien, nous y sommes restés trois jours.
Pas que la ville soit soudainement devenue charmante et coquette, loin de là.
Mais, nous avons trouvé, derrière les travaux, une auberge vraiment chouette, confortable, ultra propre et avec les propriétaires les plus gentils du monde entier. Un vrai petit joyau bien caché!
Nous avons aussi déniché un marché, pas trop loin de notre auberge, et où il y avait des tas d'étals de fruits et de pâtisseries qui ont fait le bonheur des enfants (surtout de Catherine et Thomas qui sont nos préposés officiels aux commissions).
Et surtout, nous avons loué des vélos pendant deux jours.
Ce qui nous a permis de faire le tour des temples (tous gratuits suite aux inondations et désertés par la foule habituelle de visiteurs), de pédaler jusqu'à un énorme centre commercial où nous avons pu entendre «Let it snow» (!!) et de chercher des endroits pas trop détruits par l'eau pour nous poser de temps en temps.
Encore quelques traces des inondations |
Malgré qu'Ayutthaya soit restée une ville meurtrie et sale qui ne se laisse pas aimer facilement, nous y avons trouvé, vraiment partout, des gens ultra chaleureux qui semblaient avoir un réel plaisir de nous voir déambuler sur nos vélos rouillés.
Nous avons pédalé à travers des ruines fantastiques au soleil couchant et avons été traités comme des amis dans tous les endroits que nous visitions. Nous nous sentions spéciaux, choyés, attendus et désirés. Un sentiment étrange qui place Ayutthaya dans un petit coin de nos bons souvenirs.
Vélos en ruines |
C'est aussi ici que nous avons pu observer la plus belle éclipse complète de la lune de toute notre vie! De la terrasse d'un restaurant, du début jusqu'à la fin, nous regardions, fascinés, l'ombre de la terre se projeter sur la lune et miroiter dans la rivière. Tout simplement splendide!
Et finalement, c'est aussi à Ayutthaya que nous avons fait la connaissance de Sudarat.
Et juste pour ça, notre séjour ici en valait largement la peine!
1 commentaires:
Les villes sont comme les personnes, il faut les apprivoiser. Surtout les plus farouches. Magnifiques ces vestiges du passé qui se mirent dans l'eau de la dernière inondation. On dirait d'énormes termitières...Vous avez l'air en pleine forme. Ça fait plaisir d'avoir de vos nouvelles.
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