Comme vous le savez peut-être (ou peut-être pas…) mon papa et moi, on joue de la guitare. Pour ne pas trop perdre la main et pour que je puisse me pratiquer, nous en avons acheté une avant de partir… Et, avoir su ce que le destin nous réserverait, nous en aurions bien acheté quelques unes de plus...
Nous avons alors fait importer une petite guitare des États-Unis, juste assez grande pour pouvoir y jouer. Manque de chance, nous l’avons oubliée deux semaines plus tard sur le siège d’un autobus chinois (en Chine).
Rare photo de Ralph, notre première guitare, tout habillé. |
Sans perdre espoir, nous avons attendu d’être au Laos pour en acheter une, de couleur brun-rouge, pas de très bonne qualité, que nous avons cassée en Birmanie (en fait c’est de la faute à Nicolas, mais bon, c’était un accident…).
Phoumy, notre deuxième, sur une plage du Mékong. |
Quelques semaines après avoir cassé notre deuxième guitare, nous avons pris la décision d’en racheter une, une jolie guitare bleue. Nous l’avons trouvée dans un marché de Yangon, alors que nous nous dirigions vers l’aéroport. Elle a eu une très longue vie (comparée aux autres…) mais elle s’est éteinte dans un autobus de nuit Vietnamien. Nous passâmes alors une longue période sans pouvoir jouer un seul accord.
Aung San, d'un flambant bleu à faire rougir Gaz Métro, s'est rendu en Thaïlande et au Cambodge, mais n'a pas survécu au Vietnam... |
C’est à Hanoï, que, finalement, nous avons réussi à trouver une guitare, pas trop cheap, et assez belle quand même. Malgré les motifs en tête de taureau, je pense que cela fera très bien l’affaire… Mais encore, comble de malchance, la guitare à un petit problème dans le manche. Malgré les tentatives de Papa pour la réparer (bien entendu, avec son couteau suisse), elle n’est toujours pas parfaite… Avoir su, nous aurions préparé un budget spécial pour l’achat de guitares…
Hô Bò, encore fidèle (pour l'instant) après les modifications suisses. |
Hans se demandait toujours ce qu’il faisait dans cet autobus chinois. La route était très longue, et il devait aller aux toilettes. Il avait essayé de communiquer avec le chauffeur, mais il ne parlait pas un mot d’anglais. Sans toutefois perdre espoir, il essaya de mimer l’action, ce qui lui mérita un regard effaré de la part du chauffeur. Hans abandonna l’idée, et décida de faire dans sa chaussure. Le seul problème, c’est que Hans, lui, portait des Tongs. Il se retint donc, Hans ayant été un champion des nœuds dans sa jeunesse. De toute façon, le trajet arrivait à sa fin, se disait-il toutes les deux minutes. Après une heure (soit 30 deux minutes), l’autobus s’ébroua et, enfin, s’arrêta, épuisé. Un garçon d’écurie prit l’engin par la bride et l’amena à son abreuvoir. Les passagers descendirent donc, fatigués de ce long voyage. Hans s’apprêta à sortir, non sans hâte, quand soudain… Non rien, Hans était déjà sorti.
Et c’est comme ça qu’Hans oublia sa guitare dans le fin fond d’un autobus chinois de Chine.
6 commentaires:
Bêtes de scène que vous êtes, vous les smashez probablement toutes devant un public de demoiselles aux yeux bridés hystériques... http://www.youtube.com/watch?v=prk19PjK-kI
Hans-Olivier et son papa
il semble que vos guitares sont aussi "voyageuses"
cette dernière sera-t-elle plus fidèle?
histoire à suivre
en tout cas c'est agréable de vous relire après autant de jours
kenavo
Les heurs et malheurs des pauvres guitares oubliées ici et là... Et que sont-elles devenues? Elles poursuivent leurs pérégrinations et un jour, comme "Le Violon Rouge", elles raconteront leur histoire. En tout cas Olivier, sur la photo, la guitare flambant bleue semble moins te faire rougir que te donner "le bleus"...
Hô Bò, Made in China ??!?
J'adore lire comment Hans a oublié sa guitare dans un autobus en Chine. L'art de rendre les besoins naturels urgents poétiques et d'en faire un événement qui fait sourire... vous avez certainement un talent d'écriture. À exploiter pour notre plus grand plaisir!
"Hans abandonna l’idée, et décida de faire dans sa chaussure. Le seul problème, c’est que Hans, lui, portait des Tongs." Frédou se tord encore de rire... Et oui, et cela fait bien deux semaines qu'elle a lu ces lignes. Ahhh ce Hans... heureusement qu'il n'est que virtuel, on serait un peu inquiet de le voir à son retour ;-) Merci Oli pour ton style toujours aussi évocateur et ton Hans qui ressemble drôlement au Bob Morane de mon enfance et qui avait "des yeux gris comme l'acier mais doux comme un ciel d'Irlande". Bisous,
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