Hanoï un jour, Hanoï toujours

18 avr. 2012


J’ai vraiment adoré Hanoï. Moi qui, au début, ne voulais rien savoir du Vietnam, je me suis surpris en appréciant toutes les villes vietnamiennes que nous avons visitées. Cependant, je conserve une préférence pour Hanoï qui, à mes yeux, s’est grandement démarquée, car tout ce que j’avais aimé dans les autres grandes villes asiatiques s’y trouvait rassemblé.

Il y avait, un peu comme à Phnom Penh et à Vientiane, un immense institut français avec une grande bibliothèque très bien fournie. Nous pouvions nous y réfugier quand il pleuvait où lorsque nous voulions nous prélasser sur un gros canapé avec une bonne bande dessinée. Mes parents ont aussi profité de la présence de quelques manuels scolaires pour nous faire faire des devoirs en sciences et en histoire, ce qui, contrairement à ce que vous pourriez penser, m’enchantait. En effet, durant le voyage, nous nous sommes vite rendu compte que l’école nous manquait plus que nous l’aurions pensé avant de partir. De plus, j’ai pu lire un roman version papier, ce que je n’ai pas toujours le privilège de faire en voyage faute de place dans nos bagages.

De plus, tout près de l’institut, il y avait une petite ruelle bondée d’échoppes de nourriture. Nous nous y promenions tranquillement, lorsque la bibliothèque fermait pour le dîner, en scrutant attentivement le contenu des divers plats pour décider ce que l’on voulait manger. Nous avions souvent le choix entre de la soupe sucrée et gluante (appelée «ché» et qui est composée de toutes sortes de gélatines bizarres et de pâte de maïs), du tofu frit, des nouilles avec des petits trucs inconnus et croustillants, des rouleaux de printemps, du riz genre paella sans fruits de mers, et plusieurs autres plats étranges. Il faut dire qu’à Hanoï, tout ce que l’on retrouve comme nourriture de rue y est succulent et des fois un peu étrange. Parfois, nous ne savions même pas ce que l’on venait de manger, mais c’était toujours très bon. En parlant de nourriture bizarre, nous avons gouté des genres de crêpes gluantes faites à partir de suc d’insecte. Malgré la provenance particulière des ingrédients, j'ai dévoré mon assiette avec appétit. Seule Catherine n’a pu retenir un haut de cœur en apprenant la vrai nature de ce qu’elle venait de manger (nous le lui avions caché...).

Quand on n'est pas certain...
... on trouve un gouteur!
Sorbets et jus? Non... graisses industrielles et essence!
Hanoï est, comme Ho Chi Minh, une ville où les motocyclettes ont pris le dessus sur la population. Dans les grands boulevards, il n’y a qu’une façon de traverser la rue, avancer d'un pas ferme sans hésiter. Après quelques jours dans cet environnement, nous nous y sommes habitués et c’est devenu naturel. Cependant, nous hésitions quelquefois lorsqu’une centaine de véhicules se dressaient devant nous et que nous devions traverser la rue. Cependant, je ne me lassais jamais de regarder les flots de motos qui semblaient aller et venir infiniment même si je savais que j’allais devoir, éventuellement, les franchir.


Les motos ne disparaissent que la nuit...
Mon coin préféré à Hanoï, était la promenade qui longeait le bord du lac Hoan Kiem. Nous y étions, la plupart du temps, quand le soleil se couchait. Tous les arbres étaient illuminés par des lanternes multicolores qui se reflétaient dans l’eau. Dans les rues adjacentes à la promenade, des vendeuses proposaient fruits, ballons et fleurs. Je dois dire qu’après avoir vu un court métrage sur ces femmes, au Musée de la femme à Hanoï, ma perception de ces vendeuses a beaucoup changé. La plupart du temps, ces femmes quittent la campagne, car leur champ de riz est trop petit et elles ne peuvent donc pas joindre les deux bouts. Elles travaillent dur pour seulement une vingtaine de dollars par mois, loin de leur famille (elles vivent à plusieurs dans de minuscules logements). Après avoir vu ce vidéo, j’avais encore plus envie d’acheter des fruits à chaque fois qu’une de ces femmes m'en offrait.

Lac Hoan Kiem, à la brunante.



Une fois, nous avons déniché un parc où une centaine de personnes se pratiquait à faire du patin et de la planche à roulettes. En voyant tous ces gens, nous avions vraiment le gout d’avoir nos patins avec nous pour aller les rejoindre. Il y avait aussi des enfants installés dans de petites voitures électriques téléguidées par leurs parents qui, eux, avaient l’air de s’ennuyer pour mourir. Nous avons aussi pu jouer avec un petit garçon qui s’amusait à lancer un ballon le plus fort possible. Nous devions alors aller le chercher. Le petit gars était vraiment très drôle et nous étions un peu tristes quand nous avons dû partir. Nous aurions pu jouer avec lui encore longtemps (en fait, c’est plus Catherine et Thomas qui couraient, moi, j’ai préféré les regarder jouer....).
 

Même la température à Hanoï était, pour moi, idéale. Après des mois à braver le climat tropical asiatique, j’accueillais à bras grands ouverts la brise, le ciel gris et l’air frais qui régnaient sur Hanoï. Nous avons ainsi pu sortir nos chandails chauds qui étaient tout au fond de nos sacs et que nous n'avions pas sortis depuis des mois. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer la ressemblance de température avec le printemps québécois. J’étais alors très nostalgique et j’avais vraiment le gout de rentrer à la maison, mais bon, je n’avais pas le temps de trop m’attrister sur mon sort tellement nous étions occupés à découvrir la ville.

Finalement, ce qui m’a permis d’apprécier encore plus la ville, c'était le fait que nous avions un super hôtel avec du personnel super sympathique. Pendant les derniers mois, j’ai réalisé que j’avais un faible pour les belles chambres et c’est même devenu un running gag avec mes frères. Je suis celui dans la famille qui apprécie le plus le luxe et le confort, même si je peux très bien dormir dehors ou dans des logements plus que rudimentaires, sans problème. Mais la chambre à Hanoï, toute droite sortie d’une revue de décoration, avec une vraie douche fermée, me convenait plus que parfaitement. La plupart du temps, dans les hôtels en Asie, il n’y a pas de séparation entre la toilette et la douche. C’est donc exceptionnel quand nous pouvons nous laver sans mouiller la cuvette et tout le reste de la salle de bain. Dans cette chambre de rêve, il y avait aussi un ordinateur portable, des meubles assortis en bois clair et les clés des portes étaient magnétiques! Nous avions même une grande fenêtre avec la vue sur l’animation dans les rues, le petit déjeuner inclus et même le téléphone dans la chambre! C’était vraiment le gros luxe et je me voyais bien avec une telle chambre à la maison (sans mes frères et ma sœur dedans, naturellement).

Vue de la chambre.
Jusqu’à présent, Hanoï est le seul endroit d'Asie où je déménagerais n’importe quand et sans problème. J’ai tellement aimé la ville que j’aurais voulu y rester encore des semaines. Je suis toujours persuadé que nous n’aurions jamais dû quitter le Vietnam pour la Thaïlande. Moi, qui au début essayais de convaincre mes parents de changer l’itinéraire pour éviter le Vietnam, je les supplie maintenant pour que l’on puisse éventuellement y retourner.

3 commentaires:

kenavo a dit…

ah traverser les rues à Hanoï quelle expérience difficile à décrire en mots...  j'ai aussi adoré cette ville

Rex a dit…

crêpes gluantes faites à partir de suc d'insectes???
t'es si grand Nico, tes textes sont tellement plus... recherchés. Bravo!
j'ai si hâte de te revoir!

Bryv a dit…

C'est agréable de déchiffrer tes émotions à travers tes descriptions. Il y a des villes comme cela qui deviennent tout de suite des amies, qui nous donnent déjà rendez-vous pour d'autres séjours. Elles finissent par former un chapelet de lieux familiers où nous retournons souvent et où peu à peu l'on développe ses habitudes...Sois sans souci, Nicolas, tu y retourneras un jour...Merci d'échanger avec nous ce que tu ressens...Et tu le fais si bien!!!!

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