J’ai quitté le Vietnam frustrée. C’était une assez nouvelle impression que je n’avais encore jamais eue pour les autres pays que nous avions quittés auparavant. J’ai presque toujours été assez nostalgique de quitter un pays mais, frustrée? C’était vraiment la première fois!
Donc, frustrée j’étais, car je sais très bien que je n’ai pas gouté au quart de la moitié de tout ce que le Vietnam recèle de plats succulents. La veille de notre départ, lors de la visite des ruelles aux mille métiers (visite guidée de ce quartier de Hanoi que nous avait organisée Olivier), nous avons encore mangé un truc totalement inconnu (que je ne pourrais même pas décrire) mais tellement délicieux que j’en voulais encore le lendemain! Au fait, je voulais encore manger dans toutes ces petites échoppes de rues, encore gouter une soupe phở à même le trottoir, encore savourer le tofu frit et les nems trempés dans une petite sauce aigre douce, encore tenter ma chance avec un plat étrange au détour d’une ruelle. J’ai quitté le Vietnam en m’en voulant intensément de ne pas avoir mangé plus que trois repas par jour et de ne pas avoir plus osé à commander des plats, au petit bonheur la chance.
J’ai cependant quitté Hanoï en comprenant un peu mieux ce que les touristes reprochent au Vietnam en général et aux Vietnamiens en particulier. Les commerçants de la ville sont adorables sauf quand nous refusons de payer le quadruple du prix « normal ». C’est un peu drôle au début mais après quelques jours, ça devient un peu lassant et le sourire se fait un peu moins sincère sur nos visages de touristes. Je le dis souvent, ça ne me dérange pas de payer plus que ce que les locaux paient, mais de là à débourser le triple ou le quadruple, il y a une marge. Je me souviendrai longtemps de cette gérante de café qui nous demandait un prix tellement exorbitant pour une simple salade de fruits que même les autres clients en étaient mal à l’aise. Ces clients, n’osant défier ouvertement la patronne, me faisaient des signes des yeux subtils me signifiant fort bien que nous étions véritablement les dindons de la farce. C’est lorsque j’ai commencé à demander à d’autres clients ce qu’eux ils payaient vraiment que la gérante a commencé à trouver ça moins drôle et a brusquement accepté le montant que je lui offrais (déjà bien supérieur à ce que ça valait vraiment) en prenant cependant bien soin de m’invectiver copieusement en vietnamien. La morale de cette histoire c’est qu’il faut être un brin blindé pour magasiner à Hanoï sans se départir de son calme et sans péter, éventuellement, les plombs.
En arrivant à l’aéroport de Hanoï (après un réveil aux aurores), nous savions qu’une grosse journée de transport nous attendait. Nous devions, en effet, prendre un avion en direction de Bangkok, attendre quelques heures en transit dans la ville et ensuite prendre un autobus de nuit pour arriver à Koh Lanta (une ile dans le sud de la Thaïlande), notre prochaine destination.
Après un vol sans histoire (et la rencontre à l’aéroport d’une autre famille de Québécois que nous suivions un peu via leur blogue) nous avons décidé de profiter de nos quelques heures à Bangkok pour aller manger des sushis à volonté (nous sommes définitivement accros) et pour aller magasiner un nouvel appareil photo, Catherine ayant perdu le sien au Vietnam (phrase courte pour résumer une histoire plate).
C’est donc avec tout notre attirail que nous avons affronté dignement la chaleur de Bangkok (méchant choc après la fraicheur printanière de Hanoï) et le méga trafic de ses rues. Nous avons rapidement mangé et magasiné un appareil (ne valant pas le tiers de l’autre en terme de qualité) pour ensuite prendre un taxi pour nous rendre à la gare locale d’autobus. Selon les indications de notre contact à Koh Lanta (et les divers experts voyage sur internet), rien de plus simple que de prendre l’autobus local (à la place des autobus réservés pour les touristes) pour atteindre l’ile de Koh Lanta. Facile comme une lettre à la poste, qu’ils disaient tous. Cependant, en arrivant à la gare, nous avons tout de suite compris que ce ne serait pas aussi simple. Tout d’abord cette gare immense était un foutoir épouvantable avec du monde partout, assis par terre en train de manger ou encore tout simplement couché en train de dormir sur des tas de bagages. Ensuite, tous les autobus en partant vers Koh Lanta étaient complets pour les prochains trois jours! Trois jours! TROIS JOURS! Flute alors! Il était près de 20 heures et l’idée de passer TROIS JOURS dans le hall de la station de bus, avec enfants et bagages, ne nous souriait pas vraiment.
Nous avons donc improvisé un plan B d’urgence en appelant tout de suite l’hôtel où nous avions déjà séjourné deux fois et qui, heureusement, avait encore des chambres de libres. Nous avons alors illico repris un taxi vers l’hôtel (c’était notre quatrième taxi de la journée et notre quatrième trajet dans un trafic intense) pour finalement poser nos bagages en nous demandant bien ce que nous ferions pour rejoindre Koh Lanta, le lendemain.
Après bien des tergiversations allant de « on prend un vol direct pour la Malaisie et tant pis pour Koh Lanta » à « on loue une voiture pour descendre toute la Thaïlande », nous avons finalement opté pour l’option un train de nuit, un autobus et un bateau pour rejoindre l’ile, soit un bon trente heures de trajet. Joie!
Le lendemain, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous avons alors profité de ce temps de plus à Bangkok (qui n’est tout de même pas Laval) pour visiter le quartier chinois (et son très animé marché) avec les petits (pendant que les grands choisissaient de faire un sit-in dans la gare de train pour surveiller les bagages et lire tranquilles). Nous avons alors passé un trois heures vraiment sympathique à arpenter ce coin de Bangkok que nous ne connaissions pas encore.
Et nous avons naturellement fini par rejoindre Koh Lanta, après une nuit dans le train qui s’est avérée excellente (sérieusement, une de mes meilleures nuits depuis longtemps), un trajet de bus rocambolesque (où Michel s’est fâché avec la madame de l’agence qui nous faisait faire un véritable parcours du combattant) et un petit tour de ferry pépère.
Scènes du marché chinois de Bangkok |
Et nous avons naturellement fini par rejoindre Koh Lanta, après une nuit dans le train qui s’est avérée excellente (sérieusement, une de mes meilleures nuits depuis longtemps), un trajet de bus rocambolesque (où Michel s’est fâché avec la madame de l’agence qui nous faisait faire un véritable parcours du combattant) et un petit tour de ferry pépère.
Koh Lanta, j’espère que tu en valais la peine!
3 commentaires:
En Afrique le "marchandage" est un jeu, une obligation, ce qui ne semble être pas le cas au Vietnam où il s'agit davantage d'escroquerie. Ça, c'est fatiguant...Frustrée de quitter un pays, Laurence. À moins de vivre trois ans dans un endroit on ne parvient jamais à en saisir vraiment le pouls. On glane ce que l'on peut. Et le temps passe, dans sept semaines vous serez enfin parmi nous... Profitez au max du temps qui reste. On vous suit même dans vos silence...
Vos photos du Vietnam sont magnifiques...Carpe diem Laurence c'est tout ce que je puis te répéter! XX
OUF! Quelle aventure pour attendre ce petit coin de ... paradis? Ça fait de bons souvenirs en-tout-cas!
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