Course intrépide

17 mai 2012



Inspiré d’une histoire vécue, quand nous sommes vraiment allés pour de vrai marcher dans la vraie vie au parc national de Penang (sous la vraie de vraie pluie et avec la vraie de vraie tortue…).


Hans, cambrioleur de son état, était aussi un trekkeur aguerri. Ayant déjà parcouru l’Himalaya en trottinette, Hans était toujours à la recherche de nouveaux défis. Après avoir traversé le Sahara en rampant, l’océan Atlantique à la marche et l’Alaska en bermuda, Hans n’avait toujours pas pu trouver l’accomplissement ultime. C’est pourquoi il se tourna vers…


… le parc national de Penang. En fait, Hans avait deux choix : un trek au parc national de Penang ou bien un trek dans le bac à sable derrière chez lui. Cependant, les parents de Hans avaient été tués par des bacs à sable, ce qui marqua beaucoup son enfance. Hans avait donc développé une très grande phobie (des bacs (à sable)). Suite à de nombreuses séances chez le dentiste, Hans pu enfin guérir de sa phobie. Il en garde pourtant encore de grandes séquelles, incluant un sourcil plus long que l’autre, deux vertèbres sur le bras et une moustache sur le pied.


Il débuta alors sa marche, qui n’était pas si difficile que ça. Il y avait quelques côte raides, mais bon, il passait la majorité de son temps à courir. Quarante minutes plus tard, Hans était rendu à la plage. Pas de tortues à l’horizon, seulement un panneau signalant la présence de méduses, et quelques baigneurs discrets, qui, à son arrivée, coururent se réfugier derrière des rochers multicolores invisibles et transparents. Hans se mit alors en quête de trouver les tortues, sans lesquelles il ne serait pas ici. Après une courte marche sur le sable, il arriva à l’endroit où il était supposé les voir. Décevant. Un bac, rempli d’eau, contenant une ou deux tortues, était placé sur le sable.

Hans était triste, mais il ne pleura pas. Hans est un dur, un vrai, et les durs, ça ne pleure pas. Pourtant, deux grosses gouttes pendaient à ses cils. Intrigué, il leva la tête. Un immense nuage noir recouvrait le ciel, et le son de l’orage se faisait entendre. Après avoir trouvé un abri convenable, Hans pensait déjà à partir. Il ne voulait pas perdre de temps, voilà tout. Donc, c’est sans s’arrêter qu’il partit d’un pas de course vers le chemin du retour.

La pluie se heurtait durement sur le front de Hans, lui laissant de nombreuses cicatrices. Pourtant, il ne se décourageait pas. De nombreux abris se présentaient sur le sentier, qui lui permettait de s’arrêter de temps en temps. Ses gougounes glissaient sous ses pieds, et des vagues de boue s’abattaient sur ce pauvre Hans. Les nombreuses inégalités du terrain lui rendaient la vie difficile, il manquait de se fouler les chevilles à chaque pas, mais ça ne le dérangeait pas. Des chevilles, Hans en avait plein.




Tout à coup, Hans s’arrêta : une immense tortue lui bloquait le chemin. Hans n’avait jamais vu une tortue aussi immense, aussi imposante, aussi grosse.


« Allô », dit la tortue.

« Allô », répondit futilement Hans.

« Bonjour. »

« Bonjour. »

« Je suis une tortue. »

« Je suis Hans.»

« ... »

« ... »

« Il pleut. »

« Je sais. »

« Tu veux passer? »

« ...Oui. »

« Ah. »

« Voudrais-tu me laisser passer, gentille tortue? »



La tortue se tassa, intimidée par la voix dure de Hans (je vous l’avais dit que Hans était un dur). Ce dernier continua alors sa course contre la montre, même si une montre n’a même pas de jambes, et peut donc encore moins courir. Il pleuvait tellement que Hans avait maintenant l’impression de courir dans une cascade.
« Courage », se disait-il.


Et pour vraiment se donner du courage, Hans se mit à chanter. Tout son registre musical, allant de la chanson des Oumpa Loumpa au thème de Pokémon y passa. N’importe qui, qui aurait été là, l’aurait pris pour un fou, mais Hans était loin de l’être. Il aimait juste faire les gestes en même temps que de chanter.


Après avoir chanté tout son répertoire (ce qui ne dura pas longtemps, son répertoire se limitant qu’à deux chansons (mentionnées plus haut)), Hans se mit à courir plus vite, car il venait de découvrir qu’il avait faim. Sans son essence vitale, il était réduit à néant. Heureusement qu’il n’était plus très loin de l'entrée du parc, car des gargouillements étranges venant de son estomac se faisaient entendre.


Arrivé à destination, il se mit tout de suite en quête de nourriture. Malgré la boue qui lui recouvrait le corps, il entra dans le dépanneur situé à deux pas de l'entrée du parc.  Les rayons du magasin étant assez vides, il se choisit un paquet de chips au vinaigre, nourriture de loin la moins nourrissante. Ce n'était pas grave, il allait survivre (dans un état près du coma, mais vivant). Hans paya ses chips et les mangea.




P.S. En ce moment, Hans est toujours en recherche de nouveaux défis, certains faciles, comme Pénang, d’autres ardus, comme mettre à jour le blogue…










2 commentaires:

Rex a dit…

<3 <3 <3

Bryv a dit…

 Beaucoup d'humour et de dérision dans un style qui se situe quelque part entre Boris Vian et Ionesco.

C'est toujours amusant de te lire et de suivre les aventures de Hans. Bravo Olivier!!!

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