Nous vous le disons tout de suite, et au risque de créer des tollés dans les chaumières, nous n'avons pas aimé Bagan plus qu'il ne faut.
À notre grande déception d'ailleurs, car, là encore, on pensait bien se poser à Bagan pour quelques jours, voire une bonne semaine. Savourer le paysage, s'imprégner de la magie, sentir quelque chose... on espérait que Bagan nous donnerait ce petit pincement pour la Birmanie que nous n'avions pas encore eu (mis à part notre séjour au Lac Inlé).
Je ne sais pas.
Peut-être parce que nous restions dans une ville qui semblait être uniquement une ville dortoir tournée vers l'exploitation touristique du site de Bagan?
Peut-être parce qu'encore une fois, nous ne pouvions pas vraiment visiter des trucs à pied?
Peut-être parce que les restaurants étaient chers (hors de prix) et mauvais?
Peut-être parce qu'après une journée à voir des temples et des bouddhas, nous en avions déjà assez?
Peut-être parce que voir des temples avec des vendeurs de gogosses et des enfants qui travaillent à vendre les dites gogosses nous tapait royalement sur le système de nos valeurs?
Peut-être parce que de savoir que le village autour du site de Bagan avait été déplacé (avec un pré-avis de deux semaines pour les habitants) pour faire plus beau pour les touristes nous a empêché de savourer la beauté des lieux?
Peut-être aussi parce que nous étions dans le creux de vague de celui qui voyage longtemps, loin de chez soi?
Bref, nous étions à peine arrivés à Bagan que nous cherchions déjà à en repartir, le moral un peu bas de ne pas trouver ce que nous étions venu si loin chercher.
Ceci dit, nous avons quand même fait nos devoirs de touristes et avons visité le site, en calèche de pépère, pendant une bonne journée. Nous y sommes même retournés le lendemain pour voir le soleil se coucher (on va finir par en revenir) sur les milliers de temples. C'est d'ailleurs à ce moment que nous avons fait la connaissance de Voo et de Michel, un vietnamien et un belge vivant aux États-Unis, qui nous ont donné, en échange de nos billets américains neufs contre leurs vieux billets que personne n'accepte ici, un tuyau de prix... le nom d'un bon restaurant dans le vieux Bagan.
Calèche de pépère |
Méditation transcendantale. |
on va finir par en revenir |
Nous nous y sommes précipités dès les derniers rayons du soleil et avons presque pleuré de bonheur en dégustant le vrai beurre, le pain chaud, le poisson cuit à la perfection dans une sauce citronnée, la salade d'aubergines délicatement relevée et les légumes craquants. Vraiment le meilleur restaurant de toute la Birmanie ou du moins, le meilleur repas que nous avions mangé depuis un bon bout de temps! Inutile de vous dire que cela nous a grandement remonté le moral car quand l'appétit va, tout va!
Et, comme notre chauffeur de calèche nous chargeait un prix prohibitif, sans cesser de revenir à la charge pour nous convaincre que c'était impossible de rentrer autrement à notre hôtel, et bien nous avons décidé de marcher... têtes de mules que nous sommes.
Nous n'avions pas fait cent mètres de ce qui s'annonçait tout de même comme une longue marche dans le noir sur l'accotement d'une genre de voie moyenne rapide, qu'un autobus de super luxe, complètement vide, s'est arrêté pour nous offrir gentiment de nous ramener presque à la porte de notre hôtel. C'est tout guillerets que nous avons accepté et avons fait sans contredit le meilleur trajet d'autobus de tout notre voyage.
Comme nous avions tellement aimé notre souper, nous avons décidé de retourner diner le lendemain dans le même restaurant, juste avant de prendre notre autobus en direction de Yangon. Ayant décidé de bouder les calèches et n'ayant pas le temps de louer des vélos, on s'est alors installés sur le bord de la rue et avons pris un autobus (derrière de pick-up) local pour nous rendre au Starbeans (le super restaurant). Une belle surprise nous y attendait car Voo et Michel avaient aussi décidé de retourner manger là (quand c'est bon...). Nous avons collé les tables et passé un très agréable repas avec eux, ce qui a encore fait remonter notre moral d'un cran. Le temps passant trop vite en bonne compagnie nous avons quitté presque en catastrophe vers 16 heures 15, un peu inquiets tout de même de manquer notre autobus qui devait partir à 17 heures.
Finalement, nous nous inquiétions vraiment pour rien car après un deux minutes de marche sur la même route que la veille, un camion de transport s'est arrêté pour nous déposer devant la station de bus. Et, comme notre autobus devait s'arrêter pour prendre d'autres passagers à notre hôtel, nous en avons profité pour attraper nos bagages par la même occasion. Comme quoi, tout finit toujours par s'arranger, surtout en Asie.
Nous avons quitté Bagan avec une impression étrange.
Celle de ne pas avoir compris quelque chose car, tout le monde sans contredit adore ou a adoré Bagan... sauf nous, semble t-il.
2 commentaires:
Pas besoin de t-excuser Laurence...Vous avez le droit de ne pas aimer parfois...d'être saturés aussi un peu de temps en temps, cela fait parti du voyage! Les photos sont splendides cependant! la santé de la tribu se rétablit elle?????
Vous avez vraiment le c... bordé de nouilles!!! Que de chances! Des bus et des camions qui s'arrêtent quand il faut...Ouais!!! Si c'est pas rigolo, trop trop, vous avez quand même vu le site, fait un beau tour de calèche, vu un magnifique couché de soleil embrasé les temples et manger dans le meilleur resto du pays. Et ben, ce sont là de belles choses qui mettent du pep dans le soulier. À la mi-temps de votre voyage vous avez beaucoup de souvenirs dans votre besace. J'espère qu'il reste encore asse de place pour tous ceux que vous ramasserez dans les cinq mois à venir...
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