Nous avons quitté Trat de bon matin, après notre séjour de gros farniente sur l'ile de Koh Kut, pour nous diriger vers la frontière cambodgienne. La dame de la guest house de Trat nous avait vendu des billets «pas de troubles» avec un confortable petit autobus (qui venait nous prendre tout juste devant notre chambre), jusqu'à la frontière et ensuite, directement de la frontière, un autre autobus pour nous amener vers Sihanoukville. Nous avions un peu hésité entre cette solution et celle de tenter de nous organiser par nous-mêmes et, finalement, nous avons bien fait de tout acheter à l'avance puisque cela revenait moins cher que d'acheter les segments de transport individuellement, avec tout le souci organisationnel en moins (ce qui, quelque fois, n'a pas de prix!).
Après un petit trajet d'une heure, nous passons donc relativement allègrement la frontière cambodgienne en slalomant entre les diverses arnaques d'usage. C'est fou pareil comme c'est bien organisé, les arnaques. Premièrement, dès que tu descends de l'autobus, une équipe de jeunes hommes embarquent, sans préavis, tous les bagages du groupe dans un chariot et traverse au pas de course les 100 mètres qui séparent la frontière thaïlandaise de la frontière cambodgienne. Ce n'est naturellement pas un service qui se veut gratuit et la plupart des touristes se verront délester de quelques dollars (à raison d'un dollar par bagage), dès cette première étape.
Ensuite, nous devons faire une première file où un fonctionnaire en uniforme prend notre température avec un genre de pistolet thermique frontal (vraiment étrange). La deuxième arnaque est alors de demander aux touristes, non avertis que cette pratique est douteuse, de payer pour cette action (encore un dollar par front). Devant la grossièreté de cette demande, la plupart des gens ne payeront pas et le préposé ne s'obstine d'ailleurs pas plus que ça. Cependant, ce même préposé va ensuite donner nos passeports à un monsieur en chemise et pantalon propre qui nous conduit d'autorité vers des chaises en nous disant d'attendre. Ce n'est pas tellement évident de savoir ce que nous devons réellement attendre (surtout que nous avions déjà nos visas), qui est réellement le monsieur et ce qu'il compte faire avec nos passeports. Nous constatons relativement rapidement qu'il va en fait remplir des documents que nous pouvons très bien remplir nous-mêmes et, comme nous nous doutons bien qu'il ne fait pas ça juste pour être gentil (bien que...), nous allons récupérer subtilement nos passeports et remplissons comme des grands les deux lignes du papier officiel. Voilà, encore une fois, une subtile arnaque bien rodée dont la plupart des touristes font et feront les frais. Il est effet toujours plus difficile de refuser de payer pour un service déjà rendu, surtout lorsque l'on croit le service essentiel et relevant de l'administration locale.
Je dois cependant avouer que personne ici n'est trop agressif ou trop racoleur. Les cambodgiens sont souriants et avenants et les tentatives pour tenter de gagner de l'argent à tout prix ne sont pas très étonnantes dans un pays où la corruption est le modèle économique qui prévaut majoritairement.
Ceci dit, c'est tout de même sans payer un sous de plus que nous finissons (après quelques tampons, prise d'empreintes digitales et sourire pour la caméra plus tard), par être officiellement au Cambodge.
Ouf et re-ouf.
Nous arrivons tardivement (après un petit cinq heures d'autobus) à Sihanoukville, station balnéaire qui s'étire sur des kilomètres le long de la côte. Sihanoukville compte plusieurs plages et nous avions déjà décidé de nous rendre à la plage d'Otres, plus éloignée et donc réputée comme étant la plus tranquille et isolée.
Nous n'avions pas de réservations et le soleil commençait à se coucher (vraiment pas le moment idéal pour trouver un gite). Cependant, nous étions confiants et espérions bien trouver tout de même quelque chose.
Mouais, disons qu'après avoir arpenté toute LA rue d'est en ouest et n'ayant toujours rien trouvé de disponible, nous pensions bien devoir nous résigner à refaire un trajet de tuk-tuk pour tenter notre chance sur une autre plage.
Un peu débinés, nous avons alors cogné à la dernière porte possible (c'est une image, aucune porte ici, tout étant ouvert à tout vent). Le propriétaire se révéla être un gentil lyonnais installé au Cambodge et, même s'il n'avait pas de chambres pour cette nuit, nous a proposé une solution gagnante: dormir dehors directement sur la plage. Les yeux des enfants se sont allumés, les parents se sont regardés, le proprio nous a assuré que c'était tout confo avec matelas et moustiquaires, le restaurant nous souriait, un petit vent soufflait, les vagues faisaient un petit bruit super chouette, et nous avons dit oui.
Nous avons posé nos sacs et avons mangé un excellent repas (le propriétaire n'étant pas lyonnais pour rien). Le restaurant Chez Paou était à un jet de pierre de la mer et le temps de manger copieusement et de digérer un peu notre repas, nous étions installés pour la nuit dans nos abris de fortune.
C'est à peu près là qu'on a dormi... |
Grillades de fruits de mer chez Paou... |
Honnêtement, c'était en effet relativement confortable. La mer était tellement près que le son des vagues faisait office de berceuse. Un petit vent venait nous rafraichir et, malgré les poules qui caquettent dès 3 heures du matin, nous avons relativement bien dormi.
La douche matinale du lendemain fut prise dans la mer et nous avons passé le reste de la journée à nous prélasser sur des chaises longues en regardant les vagues et en souriant béatement aux divers vendeurs de lunettes de soleil, de beignes, de fruits, de massages, de pédicures, de crevettes, de colliers... qui déambulaient gentiment à la recherche d'éventuels clients.
3 commentaires:
wow! dormir directement sur la plage, ça bat la maison des pirates en caroline du nord! et les grillades ont l'air délectables!
Je vous l'avais dit...:"Rien n'est compliqué!". :) Et au contraire, tout cela me semble hyper chouette!
P.-S. Les poules...!!! Les coq faussent tellement, non?!!!!
Votre esquif depuis quelque temps vous dépose de plage en plage... Vive la douceur du soleil et le farniente. Cela ressemble à de vraies vacances...vous en été et nous, hélas, en hiver!!!
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