Balade à Bangkok

15 déc. 2011

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C'est une drôle de ville Bangkok.
Elle semble avoir plus d'une personnalité et c'est difficile de la définir en quelques mots.
Elle est à la fois moderne et ancienne, propre et sale, fascinante et repoussante, ville et village.

C'est en voiture, avec Sudarat, que nous avons découvert Bangkok pour la première fois.
Et nous en avons eu plein la vue avec les grandes avenues illuminées pour la fête du roi, les monuments éclairés, les vendeurs de nourriture à tous les deux mètres, les rues avec des touristes un peu partout... Bangkok est une mégalopole fourmillante aux multiples facettes.

Le lendemain c'est en vélo (des vélos de style Bixi, gratuits pour la journée) que nous avons joint la jungle urbaine. Ici, il faut apprendre rapidement à se faufiler entre les engins divers qui peuplent les rues, avoir des yeux partout et bien se souvenir que la conduite se fait à gauche.
Mais, découvrir une ville à vélo, nous adorons! C'est un tantinet stressant pour les parents mais ça donne un rythme unique qui permet de nombreux arrêts spontanés.



Nous nous sommes donc arrêtés dans plusieurs marchés dont celui aux fleurs (je n'ai jamais vu autant de roses au même endroit!) et avons passé la journée à manger des trucs sur la rue (pieuvres grillées, fruits, pop sicle artisanaux, boissons étranges, pad thai... ) ainsi qu'à flaner au hasard des rues.

Pas cher, pas cher... alors on se laisse tenter!



À Bangkok, on trouve de tout... même de la poutine!
Et, après quatre mois sur la route, nous nous sommes permis de succomber sans vergogne à l'attrait de la fameuse poutine de Bruno Blanchet. Bon, c'est plutôt sa copine Onnicha qui fait la poutine sur le coin d'une rue mais elle est plutôt bonne malgré l'absence du fromage qui fait scouiche-scouiche. C'est surtout l'occasion de rencontrer des québécois car le stand à Bruno est pas mal un incontournable pour tout bon touriste venant de la belle province. Nous y avons d'ailleurs rencontrés des anciennes élèves de la Cité-des-Jeunes, charmantes (ah, le PEI!), dont une qui habitait à deux minutes de chez nous. Qui ose dire que le monde n'est pas petit?
Nous avons donc naturellement été prendre un verre avec elles sur la mythique Khao San Road, qui est probablement l'endroit le plus dénaturé de tout Bangkok. Des bars avec de la musique tonitruante, des vendeurs de cossins, des hordes de touristes... c'est laid, déprimant et franchement désagréable. Mais bon, j'ai vu deux énormes rats en me rendant aux toilettes ce qui m'a rapidement faire revenir en Asie, ouf!

Nous trouvons aussi à Bangkok un des seuls cinéma en 4D de la planète. Encore une fois, difficile encore de ne pas résister à l'envie d'essayer ça. Nous sommes donc allés voir Mission Impossible 4 en 4D, c'est à dire avec des sièges qui bougent avec l'action, des jets d'eaux, des éclairs et du vent qui souffle dans la salle (il devait y avoir aussi des odeurs mais nous n'en n'avons que peu détecté). Disons comme ça que c'est assez différent comme expérience de cinéma. Le complexe de centre d'achat est aussi incroyable et gigantesque et nous y avons fait une orgie de sushis à volonté! Ah, le plaisir des grandes villes. Nous sommes décidément des urbains!

Sushis à volonté - la famille Brillon-Sardi comblée...

Au dossier des sièges, les dispositifs à jet d'eau, de vent, d'odeurs... (et d'autres en avant, puis au plafond!)


Bangkok était pour nous une transition entre le Laos et la Birmanie. Nous sommes loin d'en avoir fait le tour, mais nous savons, avec plaisir, que nous y avons encore rendez-vous, en janvier.

Nous quittons dans quelques heures la Thaïlande pour nous rendre en Birmanie.
Il parait que les communications sont presque inexistantes avec le reste du monde.
Nous penserons beaucoup à vous...

Sudarat

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Sudarat était assise à la table d'à côté, avec deux copines, dans un restaurant d'Ayutthaya.
Vers la fin du repas, c'est d'abord en anglais et ensuite en français qu'elle a abordé Catherine et qu'elle est venue nous rejoindre à notre table pour piquer une petite jasette avec nous.
Ultra gentille, elle nous a pris en photo en regrettant que sa voiture ne soit pas assez grande pour nous conduire avec elle jusqu'à Bangkok. Elle a quitté en embrassant les enfants et en nous donnant ses coordonnées pour que nous puissions la rejoindre de Bangkok.
On pensait bien ne jamais la revoir mais c'était sans connaitre Sudarat.

Le soir même nous avions un courriel avec les photos prises lors du souper. Le lendemain, elle nous appelait à notre hôtel, dès notre arrivée, et nous fixait un rendez-vous en fin de journée pour une visite de la ville. Nous étions presque un peu inquiets... mais les renseignements qu'elle nous avait donnés sur elle coïncidaient bien avec ce que nous trouvions sur internet* (eh oui, ça semblait tellement trop beau pour être vrai que nous avons vérifié!).




Elle est donc vraiment venue nous chercher en voiture en nous apportant des spécialités thaïlandaises à nous faire gouter. Et, ensuite, elle nous a fait vraiment un tour guidé en voiture (avec petits arrêts pour prendre des photos) du vieux Bangkok. Nous avons ensuite rejoint sa fille (une genre de Juno thaïlandaise) avec un de ses amis pour souper tous ensemble, et Sudarat s'est vraiment arrangée pour, à la fin, payer l'addition. Au fait, elle voulait tout payer (même les insectes que les enfants dégustaient) et nous n'osions presque plus dire que quelque chose nous tentait! Gentille? vous ne pouvez même pas imaginer!

Croque insectes



Malgré la moue, Catherine a engouffré la larve, clouant ainsi le bec à ses frères


Nous avons tranquillement déambulé avec elle sur Khao San Road et elle nous a ensuite ramené à notre hôtel, bien déçue de devoir partir le lendemain pour aller donner une formation dans le nord de la Thaïlande. Nous nous sommes alors quittés en nous promettant de nous revoir à notre retour de Birmanie, en janvier.

Le lendemain, avant de boucler ses bagages, Sudarat est tout de même revenue à notre hôtel. Elle avait remarqué que nous semblions aimer les crevettes et elle est venue nous porter deux énormes plats avec des non moins énormes langoustines grillées. Juste comme ça, parce que c'est Sudarat.

Nous sommes encore sous le choc... et on a déjà rendez-vous avec elle à Bangkok à notre retour de la Birmanie!


* Sudarat Sereewat est la fondatrice de F.A.C.E., une ONG qui milite contre l'exploitation des enfants en Thaïlande.

Ayutthaya, l'ancienne

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Ayutthaya, juste au nord de Bangkok, est l'ancienne capitale de la Thaïlande.
Elle fut, jadis, naguère, riche et prospère.
Et un jour, en 1767, les Birmans sont arrivés et l'ont mise totalement à sac après deux ans de siège.
Ils ont brulé les temples pour faire fondre l'or, ont détruit les statues, ont massacré la population et n'ont laissé, en partant, que des ruines.
Et, ce sont ces dites ruines, éparpillées un peu partout dans la ville, qui font maintenant la renommée d'Ayutthaya et le bonheur des touristes qui viennent de loin pour les visiter.

Vieux train et jeune garçon

Thomas adoptera cette posture pendant une bonne partie des dix heures...

Trajet plus confortable que ne le laissait espérer l'apparence extérieure du train...

C'est à partir de la ville d'Ubon que nous y sommes arrivés, après un petit dix heures passées à regarder le paysage défiler par les fenêtres d'un train.
Il faisait noir en arrivant à la gare et les chauffeurs de tuk-tuk n'avaient aucune espèce d'idée de l'emplacement de notre auberge.
Nous avons donc marché un petit bout dans une ville sombre et plutôt moche dont l'odeur nous rappelait vaguement le parfum des villes chinoises.

À vrai dire, comme ça, de nuit, avec les quelques coquerelles qui s'enfuyaient devant nos pas, les réverbères aux ampoules brulées et les grilles des magasins fermées, elle ne nous souriait pas vraiment cette Ayutthaya.
Mais bon, pour sa défense, elle venait tout juste d'être copieusement inondée et cela se voyait encore un peu partout avec les nombreux cadavres des sacs de sable, les débris , les poubelles et les empilages de matériaux divers sur le bord des routes.
D'ailleurs, c'était un peu le chantier devant notre auberge où plus de deux mètres d'eau venaient tout juste de se résorber, et notre premier réflexe fut de nous demander ce que nous faisions dans ce patelin. Un peu découragés, nous pensions même à la possibilité de filer dare-dare pour Bangkok, dès le lendemain. C'était vraiment une des premières fois de tout notre voyage qu'une ville se montrait si peu tentante et si peu séduisante à nos yeux.

Et finalement, bien, nous y sommes restés trois jours.

Pas que la ville soit soudainement devenue charmante et coquette, loin de là.
Mais, nous avons trouvé, derrière les travaux, une auberge vraiment chouette, confortable, ultra propre et avec les propriétaires les plus gentils du monde entier. Un vrai petit joyau bien caché!
Nous avons aussi déniché un marché, pas trop loin de notre auberge, et où il y avait des tas d'étals de fruits et de pâtisseries qui ont fait le bonheur des enfants (surtout de Catherine et Thomas qui sont nos préposés officiels aux commissions).

Et surtout, nous avons loué des vélos pendant deux jours.
Ce qui nous a permis de faire le tour des temples (tous gratuits suite aux inondations et désertés par la foule habituelle de visiteurs), de pédaler jusqu'à un énorme centre commercial où nous avons pu entendre «Let it snow» (!!) et de chercher des endroits pas trop détruits par l'eau pour nous poser de temps en temps.


Encore quelques traces des inondations



Malgré qu'Ayutthaya soit restée une ville meurtrie et sale qui ne se laisse pas aimer facilement, nous y avons trouvé, vraiment partout, des gens ultra chaleureux qui semblaient avoir un réel plaisir de nous voir déambuler sur nos vélos rouillés.
Nous avons pédalé à travers des ruines fantastiques au soleil couchant et avons été traités comme des amis dans tous les endroits que nous visitions. Nous nous sentions spéciaux, choyés, attendus et désirés. Un sentiment étrange qui place Ayutthaya dans un petit coin de nos bons souvenirs.

Vélos en ruines






C'est aussi ici que nous avons pu observer la plus belle éclipse complète de la lune de toute notre vie! De la terrasse d'un restaurant, du début jusqu'à la fin, nous regardions, fascinés, l'ombre de la terre se projeter sur la lune et miroiter dans la rivière. Tout simplement splendide!

Et finalement, c'est aussi à Ayutthaya que nous avons fait la connaissance de Sudarat.
Et juste pour ça, notre séjour ici en valait largement la peine!