Gastronomie cambodgienne...

3 mars 2012

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Attablé au Skor Thom.

Cela fait quatre ou cinq jours qu’on est à Phnom Penh et presque chaque soir nous allons au même restaurant qui est juste en face de notre hôtel. Ce restaurant s’appelle Skor Thom. Là-bas le amok (spécialité cambodgienne qui rappelle le curry à la citronnelle, un vrai délice) est très bon. Ils font aussi du « fish and chips » et du « shrimp and chips» (une invention de Catherine) et c’est très bon, même qu’on en prend chaque jour.

C’est aussi ici à Phnom Penh que nous avons mangé le meilleur repas du voyage. Le restaurant s’appelait « Comme à la maison » et c’était délicieux. J’ai pris une soupe à l’ognon gratinée. Elle était bonne mais pas autant que celle de grand-maman Brigitte.

Il y a trois jours, Maman, Catherine et moi avons été au marché et nous avons acheté des kramas. Le krama est un foulard carreauté de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Il faisait partie de l’uniforme des Khmers rouges parce que c’est le foulard traditionnel des paysans cambodgiens. C’est un foulard qui sert à plein de choses. On peut se protéger du soleil, se faire une ceinture, s’en servir comme couverture, s’essuyer les mains, transporter des choses comme dans un baluchon, porter des bébés ou des cahiers... Il n’y a pas beaucoup de personne qui le portent mais quand même, si vous cherchez bien, il y en a.

Avant-hier, Olivier, Papa et moi avons mangé des tarentules grillées. Mmmm, c’était tellement bon, ça goûtait le BBQ et la sauce lime et poivre était aussi succulente.



Brève réflexion au Choeung Ek genocidal center

2 mars 2012

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Choeung Ek Genocidal Center, 19 Février 2012.


Un vaste terrain, de grands arbres, des fosses humides… tous témoins de la même horreur. Je fais le tour du site, je lis les affiches explicatives, je m'assois sur un banc, je regarde l'immense tour érigée en mémoire des deux millions de victimes qui sont tombées entre 1975 et 1978 durant le régime des Khmers rouges. Je ne m'en approche pas trop, je n'en ai pas vraiment envie. Des milliers d'ossements et de crânes y sont exposés sur les sept paliers de la structure.  Ces crânes ainsi que les os ont tous été retrouvés dans des grandes fosses qui parsèment le sol. Des fosses encore pleines de douleurs, de larmes et de corps depuis longtemps décomposés et grugés.

Je réfléchis…

Je suis surement un des seuls, sur le site, qui ne possède pas d'audioguide loué par la réception du centre. Je suis surement le seul qui entend si bien le vent qui caresse doucement les feuilles des nombreux arbres qui m'entourent. Je suis surement le seul qui attend quelque chose.

Je ne sais pas exactement ce que j'attendais… une plainte? Une voix? Un signe? Je ne sais toujours pas, mais c'est sans importance. Dans l'attente, je suis plus attentif, plus conscient. Je revois, dans ma tête, des scènes du film The killing fields que j'avais vu la veille en préparation à cette visite. Des hommes accroupis, devant des fosses semblables à celles que je vois, attendant les coups de feu ou de barres de fers qui les feront tomber, lourdement, au fond du trou. Je pense à ces rêves détruits, à ces vies brisées au fond de ces fosses. Je pense aussi à ceux qui ont survécu et qui ont tous, maintenant, plus de 30 ans. Ils foulent toujours le sol de ce pays et j'en croise tous les jours depuis que je suis au Cambodge. Que ce soit la femme qui me sert au restaurant, la guide touristique qui nous fait visiter Angkor, ou bien le commis à l'épicerie, ils ont tous vécu ce triste épisode de l'histoire cambodgienne et cachent ces horreurs derrière leurs grands sourires.

Je pense à tout cela…

Après un bon moment, je me lève et je vais rejoindre le reste de ma famille. Je suis reposé et serein, penser m'a fait du bien. Je ne me suis toujours pas approché de la grande tour. J'hésite un peu et, finalement, je vais rejoindre le tuk-tuk.