Voir, au réveil

16 sept. 2011

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Vue de notre chambre, au lever du soleil. Nous partons dans quelques minutes et nous serons là-bas, au camp de base du Machhapuchhre, dans une semaine, la veille d'accéder au camp de base de l'Annapurna. Laurence et moi en avons déjà mal aux genoux.

Ne vous inquiétez pas

15 sept. 2011

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Katmandou, on adore littéralement.

Pourtant, c'est vraiment un foutoir tellement monumental que je n'ai pas de mots pour décrire cet enchevêtrement de tout. On marchait, ce soir, dans la rue, Nicolas et moi, en slalomant entre les motos, les rickshaws, les vélos, en évitant les cratères, les chiens, les enfants, les porteurs de ballots, les mini-temples... le tout dans une pénombre que les faibles lumières des quelques lampadaires avaient bien du mal à dissiper. On se disait qu'ici, tu risques ta vie tous les jours, juste en marchant pour te rendre chez toi. Bon, on exagère un peu car honnêtement, malgré la conduite sans normes, je crois que j'ai plus peur en prenant le métropolitain qu'en marchant dans Katmandou! Ici, les gens sont des as du contournement d'obstacle et, personne n’engueule personne!

Nous y reviendrons sans doute mais, aujourd'hui, nous avons assisté au sacrifice d'une chèvre, juste devant la maison de la déesse vivante. Pour être plus juste, Michel a regardé pendant que le reste de la famille optait pour un sage retrait préventif. On s'était souvenu de notre expérience de corrida et juste de voir la chèvre bêler avant le sacrifice, c'était assez pour nous faire mal digérer notre repas. Nous n'étions, cependant, pas assez loin pour ne pas voir le couteau saillir et le sang gicler partout. Intense et complètement anachronique.



Mais, c'est Katmandou. L'étrange et l'anachronique sont à tous les coins de rues.

Nous partons demain matin, aux aurores.
Pour un trek de douze jours, au moins.
Ouf!
Nous allons vers le sanctuaire des Annapurnas avec Dawa, un guide qui nous accompagnera dans cette aventure.
Nous espérons que nous genoux vont tenir le coup.
Nous savons que nous allons souffrir un brin et que nous allons mériter chaque paysage que nous verrons.
Mais on est vraiment très excités. Ce sera notre plus longue expérience de marche à vie!

Nous apportons un des ordinateurs mais on doute de pouvoir publier des nouvelles régulièrement. Il y a des limites à l'accessibilité de l'internet! Nous allons cependant écrire, alors attendez-vous à pas mal de lecture dès notre retour sur la toile.

Prière exaucée

14 sept. 2011

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Chose promise, chose due!

Vous trouverez deux nouveaux liens ci-dessus, juste en dessous du titre.

Le premier vous mènera vers nos coups de cœur. On essaiera de les mettre à jour en sortant de chaque pays visité. On profite ensuite d'être loin des barrières informatiques et près d'une connexion haute vitesse pour nous lâcher lousses en ce qui concerne la publication de nos photos. Vous trouverez des tas de photos, bien qu'en moins haute résolution, dans nos albums photos.

Et nous n'avons toujours pas de questions dans la FAQ... Vous n'avez qu'à les laisser en commentaires sur cette page!

S'ennuyer de son travail

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Bon, ça c'était vraiment trop génial.

En passant devant une école de Katmandou, nous nous sommes arrêtés. Et pourquoi pas. On entre? On tente, encore une fois, le coup?
 

Nous sommes entrés, avons trouvé une dame qui semblait en charge ET qui parlait anglais. C'était l'heure de la pause. Des élèves partout, tous en uniforme, qui nous saluaient et riaient en jouant. Nous avons visité les classes dans lesquelles les élèves prenaient leur pause. À notre arrivée dans chaque classe, les élèves se sont tous levés pour nous saluer. Du coup, c'était bien trop tentant. On s'est installés, naturellement, devant le tableau blanc (et vraiment pas interactif). Ils se sont assis et ce fut le silence. Wow! Trente jeunes de quinze ans qui nous regardaient, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants. Alors on a jasé, en anglais, on a posé des questions sur leur horaire, leurs cours. On a improvisé, en souriant largement et en faisant des blagues. On s'est présentés et, en m'excusant pour mon anglais étrange (because we speak french at home), plusieurs se sont mis à rire en me disant que mon anglais était meilleur que l'anglais de leur prof d'anglais. Élèves du monde entier, vous êtes tous les mêmes!


Ah! Que je me suis ennuyée d'être devant une classe avec des élèves! J'avais tellement le goût de rester, de donner un cours de n'importe quoi, de parler encore et encore, de les faire rire… C'est simple, on serait restés toute la journée.


En redescendant, nous nous sommes arrêtés dans la salle des enseignants. L'accueil fut aussi chaleureux que dans les classes. Unis par le même amour pour notre métier, on se sentait en terrain connu. On savait que, même dans des conditions différentes, nous faisions la même chose et vivions, sans aucun doute, des expériences similaires. Les enseignants, tellement accueillants, nous ont proposé de revenir et de donner un cours, avec leurs élèves. Comme nous n'avions pas les deux grands avec nous, nous avons demandé si nos enfants pourraient aussi assister à un cours. Pas de trouble, quand on veut. On veut!


Nous n'aurons pas assez d'un mois ici et, sérieusement, on pleure déjà de nostalgie, à l'avance. Faut le faire tout de même!

    Laurence sait séduire la jeunesse, frontières ou pas! (Bon, sauf peut-être les moustachus.)

Merci la Chine

13 sept. 2011

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Merci la Chine pour nous avoir un peu préparés à Katmandou. Je pensais que c'était un joyeux bordel, la Chine, mais c'est parce que je ne connaissais pas Katmandou : le bordel de la Chine mais en trois fois plus pauvre, les rues défoncées, les fils électriques en mottons incroyables, la conduite à gauche anarchiste, les klaxons sur les amphétamines, les échoppes de tout, les maisons comme autant de ruines habitées où humains et animaux se mélangent jusqu'à s'y confondre.

Mais, mais, le sourire incroyable des népalais est véritablement unique. Unique car on le sent vrai avec les yeux qui pétillent et la fossette dans la joue. Ce sourire, les chinois ne l'avaient pas (gentils, certes, mais avec une certaine réserve) et, franchement, ça fait toute une différence! En prime, ils sont beaux les Népalais! Les femmes se promènent dans des saris incroyables : elles semblent être prêtes à aller remettre un prix prestigieux dans un gala quelconque. Et pourtant, c'est dans la gadoue qu'elles marchent! Je crois que c'est dans ces sourires, cette beauté vraie et cet accueil sincère que se trouve la véritable richesse de cette ville.
C'est après une douche rapide, et malgré notre 24 heures de trajet chaotique, que nous avons attaqué, sans plus attendre, cette bête grouillante qu'est Katmandou.
Ne reculant devant rien, on s'est rendu au temple des singes, surplombant la ville. Un parc, des dizaines de singes en liberté (dont des tonnes d'adorables bébés singes accrochés à leur maman), des centaines de marches à gravir, des dizaines de faucons qui maraudaient dans le ciel, un bric-à-brac de cossins autour des temples, de l'encens, une vue à couper le souffle sur la ville et un orage, au loin, qui grondait.



En redescendant, celui-ci nous est tombé dessus à bras raccourcis, et sur tous les élèves qui sortaient des écoles (tous en uniforme!). Quelle douche et quel ballet de tous afin d'éviter les trous d'eau et les trombes qui cascadaient des toits! …avec du tonnerre et des éclairs en prime, qui faisaient se boucher les oreilles des petits écoliers. Nous avons rapidement dépassé le gars qui se promenait avec un genre de pic en métal pointu sur une charrette (Benjamin Franklin, ça se dit comment en népali?), regardé avec stupeur celui qui gossait dans les fils électriques sur un poteau et nous sommes abrités, bien judicieusement, dans la boutique de la vendeuse de beignets et de samosas. Après concertation, et le bedon bien rempli, nous avons décidé de faire un judicieux zigzag sous tous les porches et de retourner ainsi vers notre hôtel. On s'est alors fait des tas de copains qui nous envoyaient des namastés joyeux et on a fini complètement trempés!

Honnêtement, nous avons adoré. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Les enfants trouvaient ça hyper drôle de se faufiler, de lieu sec en lieu sec, dans le style course à obstacles, on s'est même retrouvé pendant cinq minutes assis dans la minuscule cagnotte d'un marchand d'étoffe tellement gentil qu'on se sentait mal de le quitter aussi rapidement. On a marché dans des trous d'eau incroyables, on a failli se faire frapper vingt fois par des rétroviseurs, on a croisé des compagnons d'infortune aussi trempés que nous et on rigolait à se voir… bref, c'était un beau moment!


Merci, hôtel Ganesh Himal pour la douche chaude! Du coup, on s'est tous mis en pyjama et nous sommes allés souper au restaurant de l'hôtel, en pyjama! Souper tout simple mais excellent et… il y a une guitare qui sonne pas pire dans le petit salon.
Avis à tous les habitués des mardis chez les Sardi! Le thé népalais est à se jeter par terre. Un mélange de cardamome, de lait, de sucre et de je ne sais quoi encore (de la girofle, me souffle Michel). Je vous promets, je demande la recette et je vous en fais tout plein à mon retour!

Petite tentative de philosopher le voyage, première partie: Les yeux

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On vous prévient tout de suite, si un jour on quitte définitivement le Québec, c'est désormais dans La Ville dont on ne doit plus dire le nom qu'il faudra venir nous chercher.

Pour l'instant, chacun des six endroits visités en Chine nous a séduit plus que le précédent. Chance, acclimatation ou adon, peu importe, on est encore en pleine lune de miel. Et nous aurons le luxe rare de faire s'estomper un peu, si elle advient dans les prochaines semaines, une certaine nostalgie, en revenant dans le Yunnan le 13 octobre, dans le Sud cette fois-ci, direction Laos.

Nous quittons donc pour une première fois la Chine émerveillés, remplis d'images, d'odeurs (dont je vous reparlerai), de visages.

Mais, alors que nous amorçions aujourd'hui le trajet (minivan, train de nuit, avion) vers notre deuxième étape, le Népal, je savais qu'il conviendrait de réfléchir un tant soit peu au voyage. Parce que voyager un ou deux mois est une chose. Nous l'avons déjà fait, assez souvent pour que ce ne soit pas un déracinement. On s'ennuie juste assez, on a l'impression qu'on retrouvera nos vies sous peu, et même si ici le dépaysement n'a aucune commune mesure avec nos autres aventures, nous ne sommes, pour l'instant, pas autre chose que des touristes comme auparavant. Il est encore tôt, bien trop tôt, pour que ce voyage devienne ce qu'il doit devenir. En effet, l'Organisation mondiale du tourisme, relevant des Nations Unies, définissant le tourisme comme «un déplacement hors de son lieu de résidence habituel pour plus de 24 heures, mais moins de quatre mois», on comprend non seulement qu'à ce compte, nous serons encore touristes pour un petit moment, mais aussi qu'on deviendra autre chose en chemin, par la suite : un étrange hybride difficile à définir, encore plus par qui ne l'a pas vécu.

Mais on sent déjà quelques signes de cette métamorphose, car tout comme la péremption d'un yogourt, elle ne se fait pas brusquement dans la nuit du 121e jour, vous l'aurez deviné. 
 
On se reconnaît d'abord une paix intérieure qui n'habitait pas nécessairement nos autres voyages. Je ne sais pas combien cela durera, mais, rien qu'entre nous six, l'atmosphère de bonne entente, de complicité, de confiance est à un paroxysme (durable) qui surprend, compte tenu du potentiel explosif des circonstances extrinsèques (bon, d'accord, et parfois intrinsèques...)

Laurence me faisait aussi remarquer la différence entre nos deux passages à l'aéroport de Kunming, aujourd'hui et à notre arrivée il y a trois semaines. Autant nous étions (quasi) désemparés la première fois, autant ce matin on se sentait presque comme à Dorval... 

Il faut tout de même préciser que nous nous aidons en nous choyant. On ne se la fait pas dure, surtout en ce qui concerne l'hébergement. On ne lésine pas sur le confort des chambres (quoiqu'un lit chinois confortable se définisse par un matelas d'au moins un pouce d'épaisseur, quoiqu'une grosse araignée (du soir, espoir) sur le mur et une petite souris dans le plafond (mais pas encore de punaises de lit, Sarah) aient fait partie de nos colocs), et même si nous sommes le plus souvent en auberge de jeunesse, on prend toujours deux chambres (même trois quand le prix le permet, comme dans la Ville dont on ne peut plus...) et nos toilettes/douches sont privées (bien que parfois sans séparation d'avec le reste de la chambre, mais bon). Enfin, on n'est pas à plaindre, on s'est ménagés, pour ne pas être déstabilisés de partout. À Katmandou, on s'est même payé du «luxe» (selon les standards népalais) en bustant notre budget (oui Sandra, Martin, Isabelle et Marco : le Ganesh Himal!). C'est pas compliqué, on est raisonnables en se faisant plaisir, quoi. Et devant les vrais routards, ceux qui sont en dortoirs et qui montent/descendent deux étages dans le froid/noir/nid d'araignées pour se rendre à leur douche, on fait, mais dignement toutefois, un peu touristes. On nous le pardonne (nous les premiers!) parce qu'on est, après tout, une famille avec enfants (on se permet de se déculpabiliser sur leur compte!). 
 
Tout cela peut (et va sans doute) changer, il reste amplement de temps, pour continuer à y réfléchir, notamment.

C'est vrai que les réflexions les plus pertinentes et les plus belles se posent d'abord sur des miroirs; je m'étais proposé d'en retourner quelques uns vers nous, une fois de temps en temps. Vous trouvez ici des observations candides, possiblement éphémères, quoique bien réelles. Il est tôt pour tout réfléchir, oui, mais c'est ce que nous vivons, live.

Une autre occasion s'est ainsi présentée de réfléchir et de progresser en tant que futurs ex-touristes, et c'est en lien avec nos photographies. (En passant, c'est la lentille fixe 50mm/f1.8 qui fait que plusieurs photos sont belles, le photographe étant très amateur...)

Et parce qu'il nous a permis de poursuivre cette réflexion, je me permets de reproduire le commentaire d'une lectrice et amie :
Je dois vous avouer que je suis surprise lorsque je regarde vos photos des «locaux» (non, je n'ai pas trouvé un meilleur mot que ça)... Je sais que ce sont les meilleures et elles sont très représentatives, mais en même temps, j'ai toujours ressenti cette grande retenue en voyage car je me disais que je n'aimerais pas qu'un inconnu me prenne en photo alors que j'ai une discussion avec des amis ou alors pendant que je fais mon épicerie....  Je ne veux surtout pas que ma remarque soit interprétée de manière négative, j'ai seulement besoin de comprendre où se situe la limite... En voyage, lorsque j'étais en compagnie de mordus de la photo, je les voyais souvent prendre des clichés de tout, partout, et souvent j'étais folle de jalousie de voir leurs albums photos par la suite. En même temps, je ne pouvais pas me résoudre à prendre moi-même des photos des gens... Ok, sérieusement, vos photos sont extraordinaires, alors s'il vous plaît n'y changez rien, j'ai seulement besoin de votre opinion sur la chose si opinion il y a à avoir.

Il y a à avoir certain!
Nos yeux débridés seraient-ils des fenêtres ouvertes permettant un voyeurisme vicieux?
C'est vrai que, pour l'instant, nos appareils photo nous suivent partout, dans la poche ou en bandoulière, jusque dans les déplacements les plus anodins. Et c'est vrai que nous avons marché sur notre pudeur (et un peu sur celle des autres?) en choisissant de prendre un cliché (ou deux, ou trente-sept) qu'habituellement nous n'aurions jamais osé. Peut-être parce que nous sentons le besoin d'être témoins, pour d'autres, de ce que nous voyons? De faire voyager par procuration, pour reprendre l'expression d'une autre lectrice? Le fait d'être ainsi observé, par soi-même, puis par vous lecteurs, modifie-t-il notre façon d'agir? (À l'instar de la physique quantique – clin d’œil aux physiciens...) Vous êtes bien plusieurs centaines (!) à nous lire quotidiennement, et ce n'est pas seulement ma Maman qui clique souvent. On publie d'abord pour nous, et par grand plaisir (bon, j'avoue qu'on pousse parfois les enfants, devoirs de français oblige...), mais nous sommes conscients de le vivre un peu pour vous aussi, et cela nous ravit!

Mais peu importe, ce qui subsistera de ce commentaire avisé de notre amie au sujet des photos, c'est d'avoir relancé notre réflexion, assortie d'une plus grande circonspection de notre part, non seulement dans le regard que nous portons, mais aussi dans notre façon de l'immortaliser. Le spectacle pour le seul spectacle ne nous enchante pas, en effet, même si nous avons succombé à ses appas. Cette photo de femmes Baï, affichée antérieurement, par exemple : c'est vrai que présentée ainsi, sans contexte, sans fond, elle est presque gratuite; un peu de poudre aux yeux débridés... et il y en avait des pires qu'on n'a pas publiées...
Depuis, nous prenons plus de soin à photographier les «locaux» (oui, je sais, c'est un anglicisme sémantique, mais il me semble que autochtone, indigène, et même natif me font tous penser à Elijah Harper) et le cas échéant où on doit les prendre en train de faire «leur épicerie», on cherche à tout le moins leur permission. Et vous savez quoi? Tant les «oui» que les «non» se font avec le plus grand des sourires... Encore touristes, mais d'un autre genre, et certainement plus agréable.


Ah oui, sur une note plus légère, autre indice que le touriste en nous est en train de muter : c'est déjà devenu un peu difficile pour moi de manger avec une fourchette. C'est quoi l'idée de servir du poisson au cari accompagné de nouilles sans baguettes, dans cet avion (chinois, par ailleurs)? Franchement...

Bon, au sens figuré comme au sens propre, on est mieux d'attacher nos tuques, parce que nous atterrissons au Népal incessamment, la space waitrice de China Eastern (pas aussi charmante que celle de Korean Air) me faisant signe de ranger mon portable là, mais drette là.

Katmandou, à nous sept, maintenant!

Chemin de croix vers Katmandou

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Dali-Kunming. En train. De nuit. Huit heures. Avant nous avons fait Ville dont on ne doit plus dire le nom-Dali en mini-van avec Clothilde et Pau qui se rendaient aussi à Dali. Un petit trois heures qui a passé super vite car nous avons chanté une bonne partie de la route (mais ce fut, sans doute, les trois heures les plus longues de la journée du chauffeur!). C'était chouette car nous avions sensiblement le même répertoire, Clothilde et nous. Merci aux Brassens, Renaud, Brel, Aznavour et les autres pour avoir fait des chansons qui transcendent le temps et les frontières.

Attente pour le train de nuit, cinq heures, nous avons donc eu amplement le temps d'aller acheter de quoi nous ravitailler. Michel et moi avons réussi l'exploit de faire comprendre à un charmant couple de restaurateurs de rue, que même si nous n'étions que deux (les enfants attendant à la gare), nous voulions quatre bols de riz, dont deux nature et deux avec des choses dedans. Ce fut un peu long, mais quand on s'est compris, nous étions, les restaurateurs et nous, tellement contents qu'un peu plus et on s'embrassait. Monsieur restaurateur a offert une cigarette à Michel (d'homme à homme, pays de macho, va!) et Michel l'a acceptée en se la calant derrière l'oreille et en lui assurant qu'il la fumerait plus tard. Comme ça tout le monde était content, sauf la cigarette qui a fini écrapou dans un fond de poche!

Nous avons mangé bien assis sur les marches devant le poste de police de la gare. Nous avions acheté des pommes de terre épicées, des patates douces, des saucisses, du riz, des fruits et des gâteaux. Des charmants policiers chinois (qui revenaient de faire les courses avec leur moto de service) sont même venus nous offrir des minuscules marrons tout chauds. Ils sont même restés pour nous regarder les manger (!). Je savais que l'on nourrissait les petits suisses, mais pour les petits Québécois, ça je ne le savais pas.


On était vraiment content de prendre le train en Chine et surtout de prendre un train de nuit avec couchette. Comme nous sommes six et que ce sont des sections de six couchettes, nous avions un compartiment pour nous tous seuls (deux fois trois lits superposés). C'est assez spécial comme concept, mais acheter les billets fut digne d'un dialogue de sourds intense. Ça a l'air simple, mais allez expliquer à un employé, pas trop trop affable, que vous voulez six billets de train, dont quatre pour enfants (surtout quand les enfants ne sont pas là)... Ce fut, on va dire, pittoresque. On s'est ramassés, demandez-nous pas comment, avec six billets de prix différents!



Enfin, c'est avec le ronron de la locomotive, les odeurs de diésel et les sons du sifflet du train, que nous nous sommes assoupis (me semble!) pour faire les 350 kilomètres qui séparent Dali de Kunming (en huit heures, c'est vous dire à quel point le train était lent!).

Ensuite, une autre attente de presque cinq heures à l'aéroport de Kunming, avant notre départ vers le Népal, au petit matin.

Vol sans histoire de près de trois heures. Arrivés à Katmandou, nous pouvons remercier tous les voyageurs qui donnent des conseils sur le net et qui ne disent pas que des bêtises. Michel avait les demandes de visas pré-remplies avec lui et des photos d'identification pour tous. En deux temps trois mouvements, nous avions nos visas, nos bagages et nous étions dans la navette que l'hôtel offre à ses clients pour les conduire à bon port.

Enfin!

Tout un petit chemin de croix vers cette Katmandou mythique!

La ville dont on ne doit plus dire le nom

11 sept. 2011

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Avec nos compagnons d'auberge, Pau et Clothilde, nous avons passé un pacte. Il ne faut parler à personne de la ville où nous sommes. Moins nous allons en parler, plus elle va rester un secret bien gardé. Avec un peu de chance, dans quelques années, nous pourrons nous y retirer et faire comme cette Anglaise, auteure et éditrice, qui passe des mois ici. Elle est installée à l'auberge, travaille de la terrasse, va prendre une marche sur le bord de la rivière en fin de journée, soupe avec «la famille».



Avec un peu de chance, cette ville conservera ses allures toutes simples et sa place centrale avec ses femmes qui, le soir, viennent y danser avec leurs enfants. La campagne autour restera avec sa rivière, ses petits villages reliés par des minuscules sentiers qui serpentent, ses rizières en terrasse et ses collines de terre rouge et glaiseuse.
La ville dont on ne doit plus dire le nom est un havre de paix dans cette Chine en développement constant (il y a des chantiers de construction PARTOUT). Elle semble, pour le moment, en dehors de la mire du développement touristique un peu sauvage qui sévit dans la région. Il n'y a pas encore de cars qui se stationnent dans la vieille ville et pas encore de magasins de souvenirs cheap Made in China!
Pour le moment…
Nous n'avons pas trop espoir que cela reste ainsi, mais on va mettre toutes les chances de notre côté!
Chut!

La vallée de Dana

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Nous sommes partis ce matin, bien décidés à trouver une petite ville nommée… euh… laissez faire le nom. Alors comme je disais (ou j'écrivais), nous avons fait semblant de n'être pas perdus pendant de bonnes heures (je n'avais pas ma montre). Nous n'avions rien à faire, donc on s'est mis à inventer des vertus magiques aux plantes que nous trouvions. On cueillait n'importe quoi, mais bon, on faisait passer le temps. On s'était inventé un espèce de jeu avec des magiciens et des potions (seule chose que l'on peut faire avec une tonne de plantes ramassées n'importe où…)
Nous marchâmes parmi les rizières (c'était incroyable le nombre de déchets qui jonchaient le sol…) et pour la première fois de ma vie, je pu gouter le riz à même la plante (bon, ce n'est pas très héroïque, vu la quantité de riz qu'il y a là-bas…). Ça goûtait le riz pas cuit…
(En passant, le nombre de fois que je me suis trompé en écrivant rix à la place de riz…)
(En revenant, le nombre de fois que nous nous sommes pris à chanter La Tribu de Dana de Manau…)



Je pris mes jambes à mon cou, tandis que les barbares me poursuivaient, sautant de rocher en rocher sur le sol accidenté de la vallée. Ils étaient trois, tandis que moi, je pense encore que je ne compte que pour un. Bien que je fusse armé, mon attrape-coquin ne suffirait pas contre ces bandits. Alors que je m'enfuyais, je passais à côté d'un cimetière, et il se passa quelque chose hors du commun; des échos guerriers émanèrent des tombes, et m'appelèrent au combat. Envoûté par les chants celtiques, je sorti mon attrape-coquin de son étui et là…
Je ne tins plus compte de ce qui passait. D'un coup, j'arrachai la tête et les viscères de l'un, tandis que j'enfonçais mon poing dans l'œil de l'autre. Ils s'écroulèrent par terre, tandis que le troisième essaya de me communiquer quelque chose dans sa langue germanique. Je crus comprendre qu'il voulait disputer l'issue du combat par une partie de
tu me tiens par la barbichette, jeu dont j'étais un champion. J'acceptai, sachant d'avance que j'allais gagner. Alors nous commençâmes la partie par la chanson que le celte interpréta par un öngonsvön surgänvar tohyïl kam insvär bien prononcé. Un long silence survint. Le celte rit le premier. Je m'apprêtais à lui asséner sa terrible punition lorsque que le barbare se mit à genoux pour prier. Je n'eus aucune pitié. Plus tard, je regrettai mon geste, car l'homme était à terre, désarmé, tandis que je le frappai en plein visage…
Il a encore l'horrible cicatrice de la tapette que je lui donnai…