De l'importance d'avoir un bon guide

11 mars 2012

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Siem Reap est une horreur de ville dont la vocation semble devenue l'assouvissement des besoins et désirs des nombreux touristes qui viennent visiter les temples d'Angkor. On savait que ce serait hyper-touriste-de-masse, mais certainement pas au point de voir un énorme néon surplombant une rue et indiquant «Pub street» à grands renforts de clignotements! Il y a, à Siem Reap, des hôtels partout, des salons de massage à profusion, des bassins sur le trottoir pour se faire nettoyer les pieds par des petits poissons, des magasins chics, des serveurs enjoués qui te vantent énergiquement le menu de leur restaurant, des salons de thé affichant des prix extravagants, une mafia de chauffeurs de tuktuk assez efficace et des tonnes de Coréens bruyants et déambulant en troupeaux.

Nous sommes descendus dans un petit hôtel en plein cœur de la masse. Notre but était de passer une ou deux journées à visiter des temples (le coût de la journée de visite étant assez élevé pour une famille comme la nôtre, nous pensions visiter une seule journée et aller sur un autre site plus loin, moins cher, pour une autre journée) et retourner ensuite vers Battambang ou Phnom Penh. Bref, un petit séjour vite fait, bien fait, question, tout de même, de ne pas revenir du Cambodge sans avoir vu Angkor et ses temples.

Nous avons donc pris, dès en arrivant, nos billets pour la visite des temples du lendemain, ce qui nous permettait de rentrer, la journée même sur le site, après 17 heures. Ce petit deux heures «gratuit» nous a permis, après avoir raté le coucher du soleil pour cause de nuages, de visiter un temple complètement seuls à la presque pénombre.



Comme nous n'avions donc que très peu de temps pour « savourer Angkor » nous voulions surtout, pour le lendemain, avoir un guide francophone, question de ne pas errer sans fin dans les méandres des apsaras (danseuses célestes Khmères représentées abondamment sur les murs des temples).


Après bien des tractations avec l'agence de tourisme (une confirmation de guide avec entente sur un prix vers 16 heures, une annulation vers 21 heures car le guide n'était plus libre, une recherche de guide vers 22 heures sans succès, une réservation pour un guide anglophone au petit matin et finalement l'arrivée surprise d'une guide francophone in extremis) nous avons passé la journée avec Madame Kim, une charmante septuagénaire au français impeccable.


Et franchement, payer plus cher pour un guide francophone valait très certainement le coût. Nous avons adoré notre journée et Madame Kim connaissait son Angkor sur le bout de ses doigts. Elle nous a promené d'un temple à un autre, d'un bas relief à une sculpture, choisissant de faire les visites en sens inverse des autres touristes, tout en évitant habilement les vendeurs de cossins en nous faisant passer par derrière d'Angkor Wat.

Donc au lieu de passer du temps par ici...
... nous en passions par là.





En prime, Madame Kim était une spécialiste des plantes (technicienne agricole, elle a survécu, durant la période des Khmers Rouges, car ceux-ci avaient compris qu'elle était agricultrice) et s'arrêtait régulièrement pour nous parler des diverses plantes, arbres et fleurs que nous rencontrions sur notre passage.



Nous qui avions tellement d'appréhension pour cette visite, nous avons été totalement séduits.
Les enfants étaient fascinés par les histoires d'un autre temps que racontaient les bas-reliefs (c'était presque de la lecture de BD pour eux), les singes qui jouaient dans les arbres, les «hélicoptères» à faire voler, les racines de fromagers géants à enjamber, les lianes sur lesquelles se balancer et les marches à escalader.




Sur une racine de fromager

«Hélicoptères» gigantesques




Nous sommes rentrés, le soir, fourbus mais très contents de notre expérience «angkorienne ».
Madame Kim ne nous recommandant pas particulièrement la visite des temples que nous pensions faire le lendemain, nous avons décidé d'en rester là avec Angkor et de repartir vers Battambang sans plus nous éterniser ici.
Tout en étant très conscients que nous n'avons fait que survoler une infime parcelle de ce que représente ce fabuleux site, nous en gardons cependant un bon souvenir et des images qui resteront longtemps gravés dans notre mémoire. Merci Madame Kim!