Chroniques birmanes 1 - L'arrivée

10 janv. 2012

7 commentaires


Autobus douteux, moines partout, longyis, musettes en bandoulière, tabourets et sacs en plastique, vendeuses ambulantes, caractères illisibles...


Ah! La Birmanie…

Nous avions entendu bien des choses sur la Birmanie et nous nous demandions bien ce que nous allions réellement y trouver. Nous avions même un peu hésité avant de mettre ce pays dans notre liste d’endroits à visiter, un peu mal à l’aise à l’idée d’encourager d’une certaine façon un régime de dictature. Et puis, nous avons potassé notre Birmanie 101 et suivi les conseils de Aung San Su Kyi incitant les touristes à venir dans son pays pour le sortir, un peu, de son isolement. Alors nous y sommes depuis presque dix jours, dans ce pays que le Lonely Planet place maintenant dans son top dix des pays à voir dans le monde. 

En arrivant sur le sol birman, une première constatation évidente. Les hommes ici portent vraiment tous le longyi (genre de long sarong -- une jupe, quoi) et ce n’est vraiment pas pour le folklore local ou pour en mettre plein la vue aux touristes. C’est vraiment le vêtement de tous les jours porté par les jeunes comme par les plus vieux. Au fait, nous pouvons presque compter sur les doigts d’une main les hommes que nous croisons en pantalon (bon j’exagère un peu de me dire Michel, disons 80% des hommes portent le longyi) et comme les femmes sont aussi toutes en longyi, bref, tout le monde se retrouve en jupe.

Michel et les gars, toujours à la fine pointe de la mode locale, se sont donc achetés illico un de ces vêtements et, après un premier quinze minute d’acclimatation, ont adopté cette tenue avec plaisir (surtout Thomas). Il faut dire que le longyi porté par un occidental attire vraiment énormément de sympathie. Les gens s’arrêtent pour nous parler en complimentant les enfants sur leur allure ou en inspectant leur façon de le nouer (chaque birman semble avoir sa technique et je ne compte plus les fois où un birman s’est arrêté pour renouer celui de Thomas). De plus, Michel avec un longyi et les cheveux rasés ressemble à un moine birman défroqué et ça fait de l’effet. Les moines viennent le voir en le complimentant, en riant, sur sa coupe de cheveux et les femmes lui disent qu’il est « beautiful »! Bref, le longyi est un incroyable passeport vers les birmans qui semblent vraiment contents de voir des étrangers adopter leur manière de se vêtir.


Olivier et Nicolas nous ont promis d'être très sages si on ne publiait pas leurs photos... Pas trop déçues, mesdemoiselles?


Deuxième constatation faite là encore dès l’entrée à l’aéroport de Yangon, les birmans sont incroyablement gentils. Incroyablement. Je n’ai jamais vu ça des gens aussi souriants et avenants, tout le temps. Ici, on se fait spontanément aborder, juste comme ça, pour une petite jasette. Les enfants, les adultes même, nous envoient la main avec des sourires gros comme le bras, un tonitruant « hello » ou un jovial « mingalaba » Les moines, qui semblent représenter le tiers de la population tant ils sont nombreux, viennent aussi régulièrement nous voir pour pratiquer leur anglais, pour nous inviter à visiter leur monastère ou juste pour savoir d’où nous venons, l’âge des enfants ou comment nous trouvons la Birmanie. 


Et, ils sont beaux les Birmans, surtout les femmes! Elles se mettent presque toutes (et les hommes aussi) du thanaka sur le visage (une pâte beige qui provient de l’écorce d’un arbre) et ça leur donne un petit genre coquet surtout celles qui l’appliquent en faisant des motifs délicats sur leurs joues. Celles qui ne mâchent pas de noix de bétel (qui donne des dents rouges) ont des sourires éclatants et l’âge ne semble avoir aucune prise sur leurs traits. Bref, elles sont superbes!

Voilà, on venait de débarquer et déjà nous étions séduits par les gens.
Et comme Yangon a des petits airs de Katmandou, nous étions encore plus sous le charme.
Et on s’entend, ce n’est pas charmant au sens propre du terme. Yangon c’est sale, poussiéreux, délabré, bruyant et sens dessus dessous… mais c’est plein de Birmans dedans et ça, ça suffit amplement pour nous la faire aimer.