Chroniques birmanes 5- Hispaw ou comment ne pas toujours prendre des bonnes décisions

20 janv. 2012

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NdP: Ceci n'est pas une photo de Hsipaw. Il n'y a pas de photo de Hsipaw. Hsipaw? C'est où ça Hsipaw? Connais pas.
 
C'est sur la petite ville de Hispaw, qui était décrite dans les guides comme coquette, charmante, authentique et agréable que nous avions jeté notre dévolu pour notre prochaine destination. Nous pensions bien nous y installer tranquillement et rester quelques jours à ne rien faire, à part profiter du temps qui passe.

Nous y sommes arrivés à la nuit tombée après un voyage éreintant en autobus. Les autobus birmans ne sont pas de tout confort et c'est souvent les genoux dans le front que l'on doit passer les longues heures du trajet. Bon, ce n'est pas si pire car il y a des gens qui font tout le trajet sur des petites chaises en plastique dans l'étroite allée du centre ou encore, comme nous avons vu une fois, couchés dans la soute avec les bagages. Voilà bien de quoi cesser de se plaindre illico!

C'est, directement devant la porte de la guest house que nous avions réservée, que l'autobus nous a débarqué. Malheureusement, malgré la gentillesse toute birmane de la propriétaire, les chambres étaient tellement crades que nous avons tout de suite su que nous ne resterions pas plusieurs jours à cet endroit. Au fait, nous avions l'impression d'être dans une chambre de trek népalaise, avec les couverture moisies, la douche froide, l'éclairage minimaliste et les toilettes à l'extérieur, brisées ou sans éclairage.
Ce n'était cependant pas le temps de faire nos difficiles et après une petite marche pour aller manger avec Thomas (les autres préférant dormir tout de suite), nous nous sommes couchés sans toutefois être assez courageux pour prendre une douche à l'eau glacée.

Le lendemain nous avons un peu marché dans le gros village de Hispaw. Nous ne devons pas avoir les mêmes standards que le Lonely Planet car nous ne trouvions pas vraiment que c'était si bucolique que ça. Ça ressemblait, grosso modo, à un paquet de moyennes villes que nous avions déjà vu au Laos et en Chine. En fin de journée, nous sommes allés voir le (classique) coucher de soleil (au fait comme il y avait des nuages, nous avons juste été voir la vue) du haut de la colline un peu en dehors de Hispaw. Ce fut une marche relativement sympathique à travers les rizières (parce qu'on s'est perdus un peu) et à travers un village, mais là encore, rien pour fouetter son chat et pour justifier les huit heures d'autobus ET la douche froide (surtout la douche froide pour moi qui aime les bains bouillants).

Il parait que ce qui est beau dans le coin, ce sont les treks. Nous n'avions pas tellement envie de partir pour aller dormir une nuit chez l'habitant mais nous pensions tout de même bien prendre la journée du lendemain pour faire le circuit des villages autour de Hispaw, question d'avoir un quelconque coup de cœur pour la région.

C'est malheureusement la pluie qui nous a réveillé durant la nuit. La pluie? La pluie! Outre le fait qu'elle tombait directement dans notre chambre, c'était un peu étrange d'entendre pleuvoir après des mois de soleil constant, et en prime, ce n'était même pas censé être la saison! Mais, faisant fi de ces considérations, il a bel et bien plu toute la sainte journée.

Et, bien franchement, si nous avions pu choisir la pire place pour passer une journée complète à l'intérieur, dans une chambre, nous n'aurions pas pu tomber mieux!
Nous en avons profité pour regarder des films via le portable de Michel (dont un très bon film indien hyper rafraichissant) mais malgré cela, ce fut une journée plutôt moche et l'ambiance familiale était plutôt, disons le, morose. Nous n'avions qu'une seule envie, repartir de ce trou au plus vite.

Ce que nous avons d'ailleurs fait, sous un ciel encore pluvieux, dès 5 heures le lendemain, en reprenant un autobus pour Mandalay. Comme nous ne voulions pas dormir une nuit à Mandalay, nous avons décidé de prendre tout de suite un autre autobus en direction de Bagan. Naturellement (rien n'étant si simple dans les transports birmans), nous devions changer de station d'autobus (à l'opposée l'une de l'autre) et attendre, en prime, quelques heures. Qu'à ne cela ne tienne, nous en avons alors profité pour aller remanger dans un restaurant que nous avions bien aimé lors de notre première visite à Mandalay et pour visiter le marché de jade qui était fermé la dernière fois. Ce fut une bonne chose car nous avons vraiment adoré le marché de jade, très authentique avec tous ces gens qui polissent les pierres sur des meules actionnées par les pieds.

Quelques artisans du marché de jade de Mandalay.




Et l'inspecteur des travaux finis.

Toujours au marché de jade, Catherine flanque une bonne raclée au Puissance 4 à un jeune Birman insouciant. (Ou était-ce l'inverse?)


Notre temps d'attente bien comblé, nous avons repris l'autobus et c'est vers minuit nous sommes enfin arrivés à Bagan (plus précisément dans la ville proche du site de Bagan, l'hébergement près des temples n'étant pas dans nos moyens) complètement crevés par les seize heures de route. La douche chaude (la première depuis trois jours) fut la bienvenue!





NdP: Les fins observateurs auront remarqué les trois ou quatre photos sur cette page où Olivier arbore son longyi. Je vous rassure, ce n'est pas parce qu'il n'a pas été sage... enfin, pas moins que d'habitude...

Noël à Mandalay

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Le soir du 24 décembre, nous étions tous couchés dans nos lits en nous disant qu’habituellement, quelques heures plus tard, si nous étions à la maison, Papa et Maman allaient venir nous réveiller pour les cadeaux du Père Noël. Nous étions convaincus que cette année ce serait différent car nos parents nous avaient dit que le Père Noël ne passait pas en Birmanie. 

Mais, vers 11 heures, on entendit des « ho ho ho ». Le Père Noël avait finalement décidé de faire un détour en Birmanie en venant apporter des cadeaux pour nous. Donc, lorsque nous nous sommes réveillés, nous avions chacun à côté de nous un sac rempli de présents. Nous étions très étonnés car nous étions certains que nous ne recevrions pas de cadeaux. Chacun notre tour, nous avons sorti de nos « bas de Noël » ce qu’il y avait dedans. J’ai reçu : une balle en osier (un genre de aki avec laquelle beaucoup de Birmans jouent), un bracelet en perles de jade que l’on avait vu dans un marché de Yangon, un bandeau en soie pour les cheveux tissé à la main comme nous avions vu au Lac Inlé, un jeu de Uno que nous avions trouvé dans un genre de Maxi de Yangon et que nos parents ne voulaient pas acheter, des paquets de gommes à la banane et des cannes en bonbon. 



Nous nous sommes demandés quand nos parents avaient eu le temps d’acheter tout cela car nous sommes toujours avec eux. Tous nos cadeaux étaient des choses que nous avions vues et voulues. J’ai été agréablement surprise de voir Nicolas sortir de son sac Paul au parc dont nous avions tant parlé. 

Le lendemain, jour de Noël, nous nous sommes baladés en tuk tuk toute la journée autour de la ville de Mandalay. Nous avons visité quelques temples, vu une fabrique de tissus faits à la main par des femmes utilisant des machines à tisser en bois, et nous avons même vu une fabrique de feuilles d’or. C’était très intéressant de voir des hommes frapper à l’aide de marteaux, pendant huit heures, une feuille d’or pour l’aplatir le plus possible. 


 Vers la fin de la journée, nous sommes montés pendant environ 20 minutes pour aller voir un autre temple. En descendant, nous avons rencontré un moine qui voulait que l’on visite son monastère. Nous y sommes allés et il nous offrit du thé, des biscuits, des arachides délicieuses et des jaggery (des bonbons fait à partir de jus de canne à sucre). Alors que nous allions partir, il demanda à Thomas s’il aimait les arachides car il en mangeait beaucoup. Thomas répondit que oui alors le moine sortit un sac pour y mettre toutes les arachides qui lui restait. Le moine regarda Olivier qui gloutonnement dévorait tous ses jaggery et lui donna aussi le reste. Nicolas était tout de même un petit peu déçu de ne pas avoir reçu le reste des biscuits qu’il avait adorés.


Le soir, nous ne savions pas trop quoi manger. Mandalay étant réputée pour ses mauvais restaurants, on n’avait pas beaucoup de choix. Papa nous trouva un restaurant européen pas trop loin de notre hôtel. Nous avons marché jusque-là et lorsque nous sommes arrivés, nous avons été très surpris d’y voir un Père Noël à l’entrée. Il nous a donné des chocolats que nous avons mangés à la fin de notre souper. Justement, ce souper était très bon. J’ai mangé un fish and chips que j’ai partagé avec Thomas et lui a pris un sandwich qu’il a partagé avec moi.

Note de Michel aux mauvaises langues: Non, ce n'est pas moi dans le costume.
C’était un magnifique Noël qui était très différent de ceux que l’on passe habituellement même si nous étions un peu tristes de ne pas être à la maison cette année. Ce n’est pas grave, nous nous reprendrons l’année prochaine!

Chroniques birmanes 4 - Autour de Mandalay

19 janv. 2012

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Une partie du mélange étrange qu'est Mandalay

Nous avions prévu trois jours à Mandalay et ce fut bien suffisant.

Mandalay est la deuxième plus grande ville de la Birmanie. Les touristes y vont surtout pour les environs qui regorgent de temples et de monastères. C'est une ville grouillante qu'il est, malheureusement, impossible de découvrir à pied.

Nous y sommes encore arrivés après un long trajet de nuit en autobus. Les distances ici, pour se rendre d'une ville «intéressante» à une autre, sont longues et les trajets interminables. De plus, les autobus partent souvent à des heures étranges et nous font arriver à des heures encore plus étranges (genre 4 heures du matin dans une gare éloignée du centre de la ville). Beaucoup de touristes décident d'ailleurs de tout faire en avion et après je ne sais combien d'heures assise dans un bus, je commence à comprendre pourquoi!



Les gares d'autobus en Birmanie sont un spectacle complètement ahurissant. C'est presque une ville dans une ville avec des gens qui y dorment, des vendeurs ambulants, des vêtements qui sèchent, des paquets qui s'entassent partout, des chauffeurs de tuktuk qui viennent attendre le client qui descend à peine de l'autobus, des livreurs de colis, des grills, des restaurants...et des centaines de bus qui vont et viennent parmi tout ça.

Scènes de la gare routière de Mandalay.







Pour visiter Mandalay nous n'avons presque pas le choix, il faut prendre un «blue taxi», genre de petit tuktuk qui fait un circuit des principales attractions de la ville. Nous avons donc réservé ce mode de transport pour deux jours, une journée pour voir les sites dans la ville et une journée pour visiter les environs.

Notre taxi bleu et Hasim, son chauffeur.

Nous avons alors fait le circuit classique des divers temples et monastères de la ville ainsi que des ateliers de fabrications diverses qui semblent se regrouper par quartier. Il y a le coin des tisseurs, le coin des sculpteurs de bouddhas en pierre (la poussière laissant les arbres de ce quartier tout blancs, nous avions presque l'impression que c'était l'hiver), le coin des marchands de jade, le coin des batteurs de feuilles d'or...
Nous avons fini la journée avec la montée vers Mandalay Hill et son temple (naturellement, quoi d'autre au sommet d'une colline en Birmanie?) d'où il est possible de voir le soleil se coucher sur la ville.

Sculpteur en action.


Bouddha inachevé et... ogives?



Le fameux pont U Bein.

Lors de la seconde journée, nous avons visité plusieurs temples, un immense monastère avec des tas de moines qui mangeaient en silence (au fait, nous ne voulions pas y aller car c'est une honte tellement c'est devenu une attraction touristique, mais Hasim nous y a emmené, pensant nous faire plaisir), vu le fameux pont U Bein couvert de monde (même si cela ne parait pas sur la photo) et jasé avec un moine très sympathique qui nous a invité à prendre une collation.

Ils sont d'ailleurs bien comiques les moines ici. Ils viennent nous voir pour pratiquer leur anglais et c'est fascinant de voir que leurs questions sont toujours les mêmes. «De quel pays venez-vous?», «Depuis combien de temps vous êtes ici?», «Quel âge avez-vous?», «Comment vous trouvez la Birmanie?» Le tout avec sourires, gêne, gestes, rires, silences... surtout lorsque ce sont les seuls mots en anglais qu'ils comprennent ou qu'ils sont capables de dire!
Un duo de moines nous a d'ailleurs avoué venir le soir à Mandalay Hill (réputée pour ses couchers de soleil) pour trouver une manne d'étrangers avec qui parler car c'est un devoir que leur donne leur professeur d'anglais. J'ai d'ailleurs maintenant l'adresse Facebook d'un moine rencontré à la gare routière de Mandalay, c'est chic non?

Laurence et ses amis Facebook. Belle à faire craquer un moine...

Cache-cache sur Mandalay Hill.
Charme international: les Don Juans frappent encore. (Dignes fils de leur père, évidemment.)


Toujours pas tannés des couchers de soleil...


 

C'était bien intéressant tout ça mais, je ne sais pas, il manquait comme quelque chose pour nous faire aimer Mandalay. Nous y avons passé la veille et le jour de Noël et étions contents de trouver un restaurant pas trop mauvais (et avec du vin!) pour rendre le repas du jour de Noël un peu plus spécial.

Ceci dit, nous avions hâte de quitter cette ville et après moultes tergiversations nous avons décidé de tenter notre chance à un petit huit heures d'autobus un peu plus au nord.

Chroniques birmanes 3 - Trek autour du lac

18 janv. 2012

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Un petit trek de deux jours que nous aurions pu (dû?) faire en une journée puisque la seconde journée nous sommes revenus relativement tôt en avant-midi.

Départ de notre hôtel, à pied, vers les collines qui bordent le lac. Nous avions un guide qui parlait un peu anglais et qui connaissait très bien la région puisque c’est chez ses beaux-parents que nous allions passer la nuit. Une marche très agréable sur des sentiers en terre montant régulièrement à travers champs, villages et plantations. Notre premier arrêt fut pour visiter une cave dans laquelle deux moines se relayaient pour méditer 24 heures sur 24. Nous avons pris le thé avec un des moines (thé qui provenait d'un récipient ayant contenu du solvant à peinture industriel, dixit l'étiquette) et mangé avec lui une frugale collation.



Moine endormi méditant.

 Moine un peu moins endormi.
Collation et... essence de térébenthine?

En traversant un village, nous nous sommes arrêtés à l’école. Nous sommes arrivés au moment du diner. Tous les enfants étaient attablés dans LA salle de classe et dévoraient d’énormes plats de riz et de nouilles. Notre guide nous expliqua alors que c’était un peu une fête car l’école avait reçu un don qui permettait, cette journée-là, de nourrir tous les enfants. Les enseignants nous ont offert de nous assoir avec les enfants et de partager leur repas, ce que nous avons fait. Les enfants étaient adorables et nous ont ensuite escorté sur le sentier en gambadant et en riant aux éclats en se voyant sur les films et les photos que nous prenions d’eux. Les enfants birmans sont loin d'être farouches, contrairement aux enfants chinois, et c'est vraiment un plaisir de se promener dans les villages et de les voir accourir pour nous saluer.

Les yeux des écoliers oscillent entre leurs assiettes et les drôles d'oiseaux qui partagent leur repas.

Les clowns de la classe. On a toujours un faible pour eux.
Laurence est...

...littéralement...


...prise d'assaut!

C’est chez une amie de notre guide, dans une petite maison sur pilotis en plein milieu d’un champ (vous voulez vivre seul au monde? c'est la place idéale), que nous avons diné (comme nous n’avions pas arrêté de manger depuis le matin, nous n’avions pas très faim). Le repas typique birman comporte toujours une petite soupe du genre bouillon de légumes, du riz et divers plats de légumes cuits, d’œufs et quelques fois, de viande. Ce n'est pas une cuisine très épicée et c'est souvent très très gras.

Vers la fin de la journée, nous sommes arrivés chez nos hôtes, en pleine plantation d’avocats, dans un village vraiment charmant avec une belle vue sur les collines. Ici les maisons sont en bois (pour les planchers et les fenêtres) et en osier tressé (pour les murs). Le bas de la maison est ouvert et sert de rangement et c’est le haut qui est habité. Dans la maison de nos hôtes, il y avait trois pièces, une vaste pièce pour dormir (tous par terre sur des petites paillasses... en paille), une pièce du genre salon (mais pas de canapé), et une cuisine (un feu par terre et quelques chaudrons). Les toilettes sont dans le jardin et des bassines d’eau sont installées sur un balcon pour se laver les mains, rincer les légumes ou laver la vaisselle. Cela ressemble en fait pas mal aux habitations que nous avons vues dans le Sud de la Chine et dans le Nord du Laos. Le seul hic, c’est que les murs en osier, ce n’est pas très très isolant et la région du lac Inlé n’est pas pour rien réputée pour être fraiche, voire froide! Nous avons littéralement gelé toute la nuit malgré les trois couvertures et notre tuque!

Nos hôtes ont été très courtois. Les enfants ont appris à jouer aux pichenottes pendant que le repas se préparait (avec les tables de billards, c'est le jeu que nous retrouvons presque partout depuis le début de notre voyage). C'est cependant toujours un peu étrange de manger et de dormir chez les gens. La courtoisie (ici comme en Chine et au Laos) voulant que nos hôtes ne mangent pas avec nous, c'est un peu gênant de se faire servir et surtout de se faire observer en train de manger, comme des rois.

Pluie de lumière à travers les murs en osier.



Le lendemain, nous sommes revenus à notre point de départ après un deux heures facile de marche descendante. Sur le chemin, nous avons visité une «usine» de transformation de bonbons jaggery qui, puisqu'il faut faire bouillir le sirop de canne à sucre, avait des allures et une odeur de cabane à sucre québécoise!

Nous étions bien contents de ce trek même si la partie «sportive» n'était pas vraiment au rendez-vous. Notre guide était bien gentil et nous avons terminé le tout en dinant (très mal) dans le petit bouiboui de sa maman au cœur du marché de Nyaungshwe.


Chroniques birmanes 2 - Le lac Inlé

17 janv. 2012

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Dur de ne pas aller au lac Inlé. Tous les voyageurs et les guides le disent, il faut aller voir le lac Inlé. Nous n’avons pas fait exception à la règle et avons roulé douze heures dans un autobus de nuit (sans couchette et avec la climatisation à quatorze) vers la ville de Nyaungshwe sise près du lac. Arrivée à quatre heures du matin sous un froid polaire (fait frette au lac Inlé), nous avons pris un taxi (un petit camion avec des banquettes à l'air libre dans la caisse) pour nous rendre à notre hôtel où nous avons pu prendre tout de suite nos chambres et nous reposer un peu. Nous étions vraiment contents car nous nous attendions un peu à devoir patienter devant les grilles de l’hôtel en nous collant comme des sardines pour ne pas mourir de froid. Mais comme les Birmans sont des Birmans, nous étions attendus avec le sourire, les grilles grandes ouvertes et des chambres impeccables.

Après une petite sieste et une bonne douche chaude, c’est ensuite à vélo que nous avons exploré un peu la région. Nous ne sommes cependant pas allés très loin, le but de notre « expédition » étant de nous rendre au vignoble à 5 kilomètres de notre hôtel afin de goûter à ce fameux vin birman produit sur la montagne rouge. Le vin n’était pas si mal (excellent pour un vin asiatique mais je n’en achèterais pas à la maison) et nous nous sommes bien amusés avec les enfants à tenter de définir les arômes des divers verres de dégustations en contemplant la vue depuis la terrasse surplombant le lac. 

En dinant dans un petit restaurant (en passant, la gastronomie birmane est beaucoup moins souriante que ceux qui la cuisinent), nous avons organisé le reste de notre séjour (un tour de bateau et un trek de deux jours) avec la propriétaire. Et, comme dans la région c’est le temps de la récolte des avocats (qui sont énormes!) nous avons fait une orgie d’avocats pour le souper en regardant la télévision dans notre chambre. Avec surprise tout de même, car suivre les nouvelles internationales, voir des films américains et TV5 c’est quelque chose que nous ne pensions pas possible en Birmanie.

Le lendemain, c’est en bateau du style pirogue-avec-des-chaises-de-jardin-dessus que nous sommes partis, sous la brume et avec nos tuques, pour faire le tour du lac. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre à part de voir un ou deux pêcheurs ramer (pour la galerie mais pas pour de vrai) avec un pied, image typique du lac Inlé et que l’on peut voir un peu partout. Au fait, je pensais voir un genre de Lac Léman et faire une journée de pirogue avec de l’eau à perte de vue. Je me trompais littéralement. Le lac Inlé est un lac habité avec des tas de villages sur pilotis, des jardins flottants, des monastères, des écoles où les enfants se rendent en barque en tenant la pagaie avec un pied (pour vrai), des tas d’oiseaux, des restaurants au milieu de l’eau et des fabriques de tissage, de confection de cigares et de ciselage d’argent. Nous y avons passé une journée de rêve où nous n’avions pas assez de nos yeux pour tout voir, de nos mains pour faire des saluts à tous les enfants et de nos lèvres pour leur sourire à pleines dents. C’est certain qu’il y a un circuit « touristique » sur le lac avec arrêts réguliers afin de visiter les ateliers d’artisanat et éventuellement acheter des trucs mais c’était relativement bon enfant, chaleureux et sans pression d’acheter.



Panneau de signalisation dans le lac.
 
Équilibre 1.


Équilibre 2!

Manufacture de cigares.
Marcher sur une bande de jardin flottant, ça tangue! (À noter: chaises de jardin sous les vestes de sauvetage.)

Au retour, les enfants se sont improvisés conducteurs de pirogue (pas si facile que ça en a l’air) en contournant les pêcheurs qui pliaient leur filet sous un soleil couchant. 

Oui, c'est une tuque sur la tête d'Olivier... Quinze degrés Kelvin de moins sans le soleil!

Remarquez le longyi qui donne tout le style.

Nous ne sommes toujours pas tannés des couchers de soleil.


Au retour de notre trek, nous avions prévu faire une autre journée de bateau sur le lac pour descendre vers un autre petit lac un peu moins fréquenté. Malheureusement, le conducteur de pirogue avait mal compris le plan de match et on s’est retrouvé à faire, une deuxième fois sensiblement le même circuit que nous avions déjà fait. C'était bien agréable pour moi qui adore faire du bateau mais tout de même un peu redondant.
Ceci dit nous avons eu un énorme coup de cœur pour le lac Inlé et cela restera pour tous un des beaux souvenirs de la Birmanie.