Ho! Hé! Hué!

9 avr. 2012

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Dans la citadelle de Hué

Nous avons quitté Hoï An avec une envie soudaine et pressante de nous faire inviter à des tas de mariages, question d'étrenner nos habits neufs (pas de l'empereur, mais presque!). Il faut dire qu'après sept mois de garde-robe minimaliste, nous voir dans un miroir avec autre chose que notre «ordinaire » était une assez étrange et agréable sensation.

En quittant Hoï An, nous avons aussi dit au revoir à Judith et Charles (rencontrés au Paradise Resort) et qui étaient descendus au même hôtel que nous. Les enfants étaient contents de se revoir et de s'ébrouer ensemble dans la piscine de l’hôtel (c'était notre premier hébergement avec piscine et juste pour ça et pour le super buffet du petit déjeuner avec crêpes et fruits de la passion, le tout à vingt dollars la chambre, c'était une très bonne adresse).





Au fait, Hoï An nous a vraiment beaucoup plu. Nous y avons retrouvé le plaisir de flâner dans des petites rues sans nous faire sans cesse klaxonner par des voitures et de pouvoir prendre, tranquilles, une bière fraiche (la bia hoï, à 20 cents le verre!) à une terrasse en regardant la vie qui passe (et le va-et-vient paisible des bateaux sur le canal). Aucun stress ici, juste le plaisir de marcher, de découvrir des petits coins oubliés et de nous demander où nous pourrions bien aller manger.

Laurence au fond d'une ruelle


Et tiens, parce que je suis gentille, je partage avec vous LA bonne adresse de restaurant que nous avons dénichée (bon, nous n'avons pas tant de mérite que cela, cette adresse se trouve facilement dans quelques guides de voyage et sur plusieurs sites internet!) dans une petite ruelle sombre de Hoï An. C'est, selon nous, vraiment un incontournable ne serait-ce que pour l'ambiance ultra familiale et chaleureuse (lors de notre seconde visite, on m'étreignait déjà comme si j'étais la tante d'Amérique), et pour le repas typique et savoureux. C'est assez simple de choisir quoi manger ici car le menu est unique et il suffit de simplement s'attabler pour que les plats arrivent. Des feuilles de riz, des brochettes de viandes diverses, des rouleaux frits, un tas d'herbes, des crêpes et de la sauce surgissent alors des cuisines. Devant notre air un peu perplexe sur la façon de manger tout ça, les serveuses sont vite venues à notre rescousse en nous faisant une habile démonstration et en nous nourrissant comme des petits oiseaux (décidément, voilà une technique fort vietnamienne pour engraisser les touristes!). En fin de compte, c'était relativement facile, nous devions tout mettre dans la feuille de riz (crêpe, rouleau, viande et herbe) et rouler savamment le tout (vive l'origami!) avant de tremper abondamment dans la sauce. Simple, efficace et diablement bon. Tellement bon que nous y sommes retournés trois fois en sachant pertinemment que ce sera encore un autre truc qu'on ne pourra jamais retrouver une fois de retour à la maison (snif à l'avance!).

Au restaurant Bale Well -- démonstration par Olivier.



Bon, c'était bien beau tout ça mais nous ne pouvions continuer de nous éterniser ici malgré la bière pas cher, les amis des enfants, la piscine, la bonne bouffe et le magasinage sur mesure.

Notre prochaine destination? l'ex-cité impériale de Hué à quelques kilomètres au nord de Hoï An.

Pour nous y rendre, nous avons choisi de prendre le train afin de pouvoir mieux admirer le paysage. Et franchement, nous ne l'avons pas regretté (malgré la vétusté des wagons et l'odeur persistante de cigarette qui y régnait) car le train longeait de très près la côte sur une bonne partie de la route. Quel paysage magnifique de montagnes, de mer et de rizières! Le Vietnam, c'est vraiment beau et nous ne pouvions que le constater pendant les trois heures qu'a duré notre trajet.

À la gare de Hué, c'est un employé de l’hôtel (où nous avions réservé) qui nous a gracieusement accueilli et qui, après nous avoir hélé un taxi, nous a escorté en moto jusqu'à destination où une assiette de fruits et du thé nous attendaient. Cet accueil princier a encore contribué un peu plus à détruire l'idée préconçue que nous avions du Vietnam voulant que le personnel des hôtels soit majoritairement désagréable, agressif et antipathique. Nous n'avons, en effet, depuis le début de notre séjour, que rencontré des gens vraiment charmants et gentils qui ne sont avares ni de leur temps, ni de leur aide pour nous faciliter la vie. Nous sommes peut-être constamment bien tombés?

Nous ne savions pas encore combien de temps nous pensions rester à Hué mais nous savions que nous voulions visiter la citadelle (attraction principale et construite sur le même plan que la cité interdite de Pékin) et faire un tour sur la rivière des Parfums (joli nom, n'est-ce pas?) afin de visiter les différentes tombes d'empereurs qui se sont construites sur ses berges.

La citadelle était assez jolie à visiter malgré la chaleur mais la ville de Hué, en tant que telle, somme toute assez ordinaire. Nous n'avions pas tellement envie de faire le classique tour en bateau sur la rivière des Parfums (la grosse attraction touristique de la ville offerte à prix fort) et nous avons donc décidé de louer des vélos (nous avons même trouvé des super mauvais vélos mais qui avaient un super look neuf) pour longer la rivière et visiter plus facilement, et à notre rythme, les temples, tombeaux et pagodes.



Et c'était une bien bonne idée. Au fait, à chaque fois que nous louons des vélos, nous passons de très belles journées. Nous avons pu visiter le tombeau gigantesque d'un défunt (naturellement) empereur, voir la rivière de haut, traverser des villages, pédaler au milieu de rizières et marcher dans un étrange et immense parc totalement désert.





Olivier fait maintenant 6'5''... ou effet de perspective?
Pour le retour, comme nous longions vraiment la rivière et que nous sommes en Asie (continent où tout est possible surtout en matière de transport) nous nous sommes dit que nous pourrions sans doute héler un bateau pour revenir à Hué, juste à temps (et surtout sans effort) pour prendre notre autobus de nuit vers Ninh Binh. Nous nous sommes donc arrêtés devant un petit «dépanneur», avons demandé au monsieur s'il y avait des bateaux pas trop loin, sommes descendus avec lui sur la berge, avons fait des grands signes de bras à un bateau super loin et qui a effectué un genre de large demi-tour, avons négocié le prix de la course et sommes revenus bien peinards avec nos vélos sur le pont d'une petite péniche. Au fait, nous avons pris deux bateaux et avons terminé notre trajet en «squattant» le bateau affrété par un couple de retraités australiens et qui ont fort gracieusement accueilli les bateaux-stoppeurs que nous étions.


Nous sommes arrivés in extremis à notre hôtel (léger stress ici) et avons à peine eu le temps d'engouffrer, à la course, un sandwich avant de prendre dare-dare notre autobus-couchette (soupir) pour un petit dix heures de trajet avant d'arriver à notre prochaine destination.

Engouffrage de sandwichs aux légumes: démonstration par Thomas. Au premier plan: la coriandre boudée par la famille...

Nicolas et la petite tailleuse vietnamienne

8 avr. 2012

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La ville de Hoi An est sans doute un des endroits les plus touristiques du Vietnam. Elle est réputée pour ses centaines de vieux bâtiments d'influence japonaise et chinoise qui, autrefois, appartenaient aux marchands de la ville. Hoi An est maintenant aussi reconnue pour être "LA" place au Vietnam pour se faire faire des vêtements sur mesure.

En effet, les tailleurs ont carrément envahi la vieille ville. Impossible de faire dix pas sans se retrouver devant un petit magasin qui offre tout ce que l'on peut imaginer comme tissus et modèles pour se confectionner des vêtements.



Il est très dur de résister à l'envie de jouer aux riches, pendant quelques heures, en se faisant faire des vêtements exactement comme nous le désirons. Il suffit de montrer une photo ou de pointer un vêtement que l'on voudrait avoir et voilà, le tour est joué et l'habit est prêt le lendemain. Et ça, les tailleurs l'ont bien compris: ils multiplient leurs mannequins exposants des modèles de robes, de complets et de manteaux. Tout est permis pour attirer le regard du client.

Mes parents ont succombé, eux aussi, comme pratiquement tous les touristes qui viennent à Hoi An. Nous avons eu beaucoup de plaisir à choisir consciencieusement, avec la tailleuse, les tissus et les modèles de chaque vêtement que nous voulions nous faire confectionner. Il faut dire qu'ici, les possibilités sont infinies et nous avons passés de bonnes heures seulement pour choisir ce que l'on voulait exactement.

Nous avons aussi vite remarqué qu'il était difficile de se retenir une fois que nous commencions à nous commander des vêtements. Ce qui a donc débuté par une commande de deux ao dai (robes traditionnelles pour Maman et Catherine) s'est vite transformé en deux autre robes pour Maman (dont le design a été imaginé par Papa), huit chemises, un complet et deux pantalons. Si nos billets de train n'avaient pas déjà été achetés, nous aurions pu continuer comme ça pendant bien longtemps! Même moi je n'ai pu résister à l'envie de m'acheter de nouveaux vêtements. Je me suis fait faire trois chemises dont une blanche, une bleue et une rose. J’espère juste que je ne vais pas trop grandir d'ici notre retour.


Je me souviendrai longtemps du plaisir que nous avions une fois que nous essayions le résultat final. Nous étions tous excités et stressés lors de l'essayage. Nous ne savions jamais si nous allions avoir exactement ce que l'on voulait ou si ça allait vraiment bien nous aller. Par chance, nous ne sommes pas du tout déçus des vêtements que nous nous sommes achetés. Personnellement, je recommencerais n'importe quand!

Hoi An n'est, cependant, pas seulement le paradis des tailleurs, mais aussi un bon endroit pour se promener dans les rues de la vieille ville où les voitures sont totalement interdites. Ce fut un gros contraste avec Hô Chi Minh où nous avons vu des millions de scooters dans les rues. Lorsque la nuit tombait et que les touristes allaient se coucher, la ville était totalement silencieuse et illuminée par les centaines de lanternes qui décoraient les arbres. C'était vraiment magique de marcher sur le bord du canal avec comme seul son le bruit de nos pas. De plus, pour conserver l'authenticité de la ville, tous les bâtiments sont peints du même jaune ce qui donne une autre ambiance à la cité.

Murs jaunes et ao dai bleu.

Promenade le long du canal.




Depuis Hoi An, nous avons aussi visité le site archéologique de My Son qui se trouve à 30 minutes de la ville. Ces ruines de temples hindous, complètement détruites par les bombes lors de la guerre du Vietnam, étaient assez impressionnantes. Elles nous rappelaient un peu les temples d'Angkor en plus petit. De plus, nous avons eu le droit à une petite représentation de danses traditionnelles, ce à quoi on ne s'attendait pas du tout. Ça ressemblait beaucoup à ce que l'on avait vu lors d'un autre spectacle au Cambodge.

Hoi An fut donc une très belle découverte autant culturelle que vestimentaire. Je ne garde que de bons souvenir de cette ville que j'ai adorée . C'est donc avec nos sacs un peu plus lourds qu'à notre arrivée et avec un peu de regret que nous avons quitté cette ville et sommes partis pour Hué.