Ton parfum...

10 déc. 2011

10 commentaires

Tu me manques et je ne savais pas que tu me manquerais. Mais je suis parti, maintenant, loin de toi, et je réalise que malgré toutes les belles intentions, il est possible que je ne te revoie pas. Plus. Jamais. La vie est ainsi faite, elle vous devient trop courte au moment où vous commencez à deviner quoi en faire. Alors voilà, parce que j'étais trop idiot pour prévoir le vide que tu me laisserais, je dois désormais te faire des adieux de lâche, le dos tourné, à tant de kilomètres... Oh, je sais, ce n'est pas strictement impossible qu'on se recroise un jour, au détour, si la chance me sourit encore. Mais je préfère ne pas vivre dans cet espoir flou et déchirant chaque fois que je penserai à toi. Tu es derrière moi, ce que j'ai vécu avec toi restera, et je continue ma route. Au fond, c'est peut-être mieux que je ne comprenne que trop tard qui tu étais vraiment... Je suis désormais ailleurs, avec une autre, et j'ai assez de lucidité pour me rendre compte que, malgré toutes les émotions que tu m'auras montrées, je n'ai pas vraiment connu d'amour pour toi. Tu n'étais seulement qu'une aventure, comme dit la chanson, mais elle était douce et sereine, facile. Je n'aurai donc pas eu d'attentes, de celles qui vous poussent ensuite au cynisme, en te rencontrant, en te fréquentant. J'aurai vu le peu que tu m'auras donné de toi, et cela me suffira pour m'offrir encore et longtemps bien des souvenirs tendres.

D'ailleurs, je n'oublierai jamais ton parfum.

Oui, s'il y a bien une chose dont je me souviendrai, c'est qu'après la Chine aux odeurs, à prédominance minérale, de soufre, de compost de citron et d'oignon, d'oreilles de christ, de soya, d'essence, de pierre, de fenouil, de maïs, de sésame grillé, de légumes craquants, de beignets, de menthe et de thym, d'huile et de charbon de bois... et le Népal, aux notes typiquement animales, et ses effluves de cire d'abeille, de cardamome, de feu de bois, de genévrier, d'encens, de thé, de cumin, de sang frais et de beurre un peu rance... eh bien toi, tu sentais vert, vert végétal. Vert tendre, vert forêt, vert d'eau, vert kaki (celui des Crayola qui restait intact), mais vert. Vert, vert, vert. Vert avec un peu de poussière, peut-être. Même ton poisson avait ce petit arrière-goût, parfois pas désagréable, d'algue de rivière...

Tu es derrière moi, Laos, ainsi que ton parfum de vert.


Les joyeux naufragés, le retour.

2 commentaires


C'était prévu, mais pas nécessairement coulé dans le béton, que nos amis Suisses viennent nous rejoindre un peu plus au Sud depuis Vientiane. Nous étions donc rudement contents, en revenant de Don Daeng, de savoir qu'ils étaient bien arrivés avec leur roulotte et que celle-ci était stationnée à deux minutes de notre guest house. Les enfants s'y sont précipités et après cinq minutes de gêne, se sont remis à jouer ensemble comme seuls les enfants savent si bien le faire.

Nous avons alors soupé en groupe et décidé de retourner passer la journée du lendemain sur la plage de Don Daeng. En effet, avec sept enfants, quoi de mieux que du sable et de l'eau pour s'amuser pendant que les parents font la sieste (ou tentent de faire la sieste!), ou lisent, ou jasent... au choix.

Ce qui fut décidé fut donc fait et le lendemain, après un copieux brunch préparé dans la roulotte (salade de riz, œufs brouillés de Florence, salade de fruits, yogourt, pain et NUTELLA), nous avons tous embarqué sur une plate-forme flottante en direction de l'ile pas si mystérieuse.

La première chose au programme fut de construire un abri pour se protéger du soleil. Au fait, c'était la tâche des enfants mais c'est plutôt Jacques qui s'y est collé. Nous l'avons même lâchement abandonné avec tous les enfants pour nous réfugier à l'ombre d'un immense arbre d'où nous pouvions observer tranquillement l'avancement des travaux.

C'était quand même une bonne idée car, rapidement, nous avons été rejoints par des dizaines d'écoliers qui passaient leur pause de midi à grimper aux arbres et à manger des curieux fruits qui poussaient dans ces mêmes arbres. Michel avait un public autour de sa guitare et Florence et moi avons gouté aux fruits, offerts par les enfants, et qui se mangeaient trempées dans du piment. Ce n'était pas très bon et quand nous avons vu les vers dans les fruits, nous avons cessé rapidement nos expériences gastronomiques. Un monsieur venu rejoindre les enfants nous expliquait d'ailleurs que le piment c'était justement pour empêcher les vers de devenir des mouches... mais je n'ai peut-être pas très bien compris ses gestes. Ceci dit, les enfants étaient charmants, souriants et espiègles et nous avons passé un bon moment à les regarder faire des pitreries sur les branches.



Pendant ce temps, Jacques s'était pas mal bien débrouillé avec l'abri (ah, l'ingénierie suisse!) ce qui fait que nous avons pu profiter de l'ombre des bâches pour manger une petite collation et pour passer le reste de l'après-midi, bien peinards, à faire les lézards.

Lézard

Lézards


Les enfants étaient au paradis des poissons et le coucher du soleil sur le Mékong était vraiment magnifique. Michel et Zachary prenaient des photos, Thomas et Zora se sculptaient un monde de sable, Catherine et Zélia se promenaient et Nicolas et Olivier jasaient avec nous... là tout n'était qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.


Retour, à la nuit tombée, à Champasak, pour notre dernière soirée au Laos.

Snif, un peu.

Un bon tuyau

6 commentaires


Tout d'abord il faut se rendre à Champasak, pas la province mais le village.
En face du village, l'ile de Don Daeng vous fera tout de suite de l’œil avec ses kilomètres de plages désertes.
Arrangez-vous alors pour prendre un bateau et demandez à aller au Community Lodge de Don Daeng.
Le bateau vous débarquera alors au bout d'une longue plage de sable fin et vous verrez un petit monsieur vous attendre au bout de la plage.
Juste sous le couvert des arbres, un bungalow avec deux chambres et un restaurant.
Tout est neuf, le jardin est luxuriant, la terrasse et les chambres donnent sur la plage et les gens sont gentils.
Vous vous installerez alors dans votre chambre en appréciant les matelas neufs, la jolie literie et la grande fenêtre patio ouverte sur le Mékong.
En sirotant une bière et en regardant de loin vos enfants s'ébrouer dans l'eau en construisant des châteaux pour les crabes, vous vous étonnerez que ce ne soit pas foule.
Ce n'est pourtant pas une question de prix puisque la nuit ici coûte 4$ par personne. Les profits sont ensuite redistribués au village et servent à acheter des semences et à payer des soins médicaux. Le village est d'ailleurs très joli avec sa petite route de terre et tous ces enfants qui lancent des joyeux «sabaidee» à qui mieux mieux. Ce n'est pas non plus pour la nourriture car le menu, unique, servi sur la terrasse, est très correct et copieux pour un gros 2$ par personne.


C'est alors un secret bien gardé que cette petite île. Nous y sommes restés une nuit, avons marché des heures le long de la plage en observant les crabes, les bœufs qui viennent s'abreuver dans le Mékong, les pêcheurs au filet, les gens qui viennent laver leurs vêtements dans l'eau et les pirogues qui voguent au loin.
La plage est gigantesque et la lumière de la fin du jour est splendide.



 
 
 
 

Nous avons partagé cette bonne adresse avec des Allemands rencontrés sur la route et avec Sylvain, un québécois de Laval.
On partage maintenant avec vous, si jamais vous êtes dans le coin.

Un voyage taillé sur mesure

5 déc. 2011

7 commentaires
Ici, au Laos, toutes les femmes (ou presque) portent un sarong. Qu’est-ce qu’un sarong? Et bien c’est une espèce de jupe en tissu qui descend jusqu’aux chevilles (ici, c’est l’habillement traditionnel pour les femmes). Il y en a de toutes les couleurs mais les écolières en ont des noirs avec des broderies au bout (les motifs sont souvent différents). Ceux-ci sont faits à la main à l’aide de gros métiers à tisser en bois et ont l’air très solide. Depuis un mois et demi, nous voyons toutes les jeunes filles qui vont à l’école et, que ce soit en vélo ou à pied, elles ont toutes leur sarong.





 Hier, alors que nous faisions du vélo, nous sommes passés devant un magasin de sarongs. Je ne sais pas si l’on peut vraiment appeler cela un magasin car c’était plutôt un petit garage avec des tuiles et des tissus accrochés par des morceaux de bois et quelques machines à coudre, Il y avait tout de même une fenêtre, mais elle n’avait pas de vitres. Enfin, nous sommes quand même descendus de nos bicyclettes, et nous sommes allés voir si on pouvait me faire faire un sarong. Le choix du tissu a été long mais nous nous sommes quand même entendus pour un sarong noir avec des motifs de toutes les couleurs à la fin. Sarong, il ne l’était pas encore il n’était toujours pas cousu. Il a fallu une demi-heure à la madame pour coudre mon sarong. Pendant ce temps, il y avait plein d’autres femmes autour qui nous regardaient en riant, elles ne devaient pas souvent voir de touristes entrer dans un magasin de sarongs. La madame cousait très bien, elle avait vraiment l’air d’avoir fait ça toute sa vie. À la fin des trente minutes, j’ai enfin pu essayer mon sarong. Toutes les femmes autour de nous ont éclaté de rire en me voyant incapable de l’attacher. La couturière m’a aidé et je suis partie avec, sur mon vélo. Ce sarong est magnifique et est parfaitement à ma taille, je l’aime beaucoup et il est très confortable. Depuis, lorsque je le porte, plusieurs personnes dans la rue me sourient et certaines femmes m’ont dit que je ressemblais, de dos, à une laotienne.

 
 [Bon, bon, ok, les photos sont arrangées avec le gars des vues...]