Tommy et la chocolaterie

18 avr. 2012

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Le 24 mars, c’est mon anniversaire.

Ce matin-là, je me suis réveillé comme tous les matins, mais j’avais onze ans. Alors Nicolas, Olivier et Catherine m’ont souhaité bonne fête. Plus tard, je suis monté voir les parents qui m’ont aussi souhaité bonne fête. Quand nous sommes descendus déjeuner nous avons vu Philipe et Noémie, des Québécois que nous avions rencontrés dix minutes sur le bord de la route en trek au Népal. Nous espérions les revoir parce que leur blog est intéressant et qu’ils sont gentils. Après le déjeuner nous sommes restés dans la chambre jusqu’à trois heures avant d’aller diner/souper. Nicolas, Olivier et Catherine avaient du travail à faire dans la chambre des parents et, vu que c’était ma fête, moi je n’en avais pas.

À trois heures, nous sommes allés dans la rue pour prendre un taxi. Nous ne savions pas où nous allions manger mais le taxi que nous avons pris s’est arrêté devant l’hôtel Métropole, l’hôtel le plus chic de la ville (même plus chic que le Hilton du lac Leamy). Arrivés au restaurant, Papa et Maman ont dit qu’ils étaient là pour le «chocolate buffet». Nicolas, Olivier, Catherine et moi étions très surpris car il y avait VRAIMENT un  buffet de chocolat (c’est surement le seul au monde) et pas du chocolat placé par une sorcière qui veut nous faire engraisser pour nous manger après, mais du vrai de vrai (ça c’est plus que du vrai) chocolat européen. Il y avait de la crème glacée (au chocolat évidemment), du chocolat noir, brun et blanc, des fruits, des shakes aux fruits, une fontaine de chocolat, du chocolat chaud (ingrédient : beaucoup de chocolat et un peu de lait, pour que cela ressemble à une sauce chocolat), des crêpes suzette (avec du Grand Marnier), des mini-éclairs au chocolat, des choux à la crème (avec du chocolat), des macarons, plein de canapés au chocolat, des sandwichs au saumon fumé et aux concombres (avec du chocolat à la saveur de mayonnaise et couleur de mayonnaise et texture de mayonnaise, enfin je crois que c’était de la mayonnaise). C’était le paradis des enfants friands de chocolat (ou de saumon fumé). Le buffet commençait à trois heures et se terminait à cinq heures et demie. Nous sommes restés jusqu'à la fin de ce merveilleux buffet. J’aurais voulu y rester beaucoup plus longtemps et j’aurais même voulu y aller tous les jours (mais ça couterait trop cher de billets d’avion, imaginez chaque jour faire le trajet Montréal-Hanoi!).







Quand nous sommes revenus à l’hôtel, le monsieur à la réception m’a donné un gâteau avec plein de crémage sucré. Les autres étaient déjà montés dans la chambre des parents tandis que moi j’étais encore en bas. Ensuite, ils m’ont appelé pour que je vienne les rejoindre. Dans la chambre des parents, tout était noir, j’ai fait quelques pas et la lumière s’alluma.

SURPRISE!

La chambre était décorée avec une banderole Happy birthday et des chiens en ballons (c’était ça le travail que je n’avais pas à faire). Il y avait aussi du fromage, des olives, du pain, du vin, un délicieux gâteau et deux paquets de cadeaux pour moi. L’un d’eux avec un chat qui bouge le bras et l’autre avec des caramels, des cartes Pokémon, un gros bout de cannelle et un serpent en jouet. Philipe et Noémie étaient aussi là.

Nous avons passé la soirée à parler, à manger et à gonfler des ballons. Plus tard le soir, Catherine et moi avons écouté deux épisodes (l'un sur les glaciers et l'autre sur la savane) de « C’est pas sorcier » (un documentaire touchant une multitude de sujets).
C’était ma plus belle journée de fête de toute ma vie parce que j’ai eu plein de belles surprises et que Hanoï est une superbe ville pour avoir onze ans!

Hanoï un jour, Hanoï toujours

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J’ai vraiment adoré Hanoï. Moi qui, au début, ne voulais rien savoir du Vietnam, je me suis surpris en appréciant toutes les villes vietnamiennes que nous avons visitées. Cependant, je conserve une préférence pour Hanoï qui, à mes yeux, s’est grandement démarquée, car tout ce que j’avais aimé dans les autres grandes villes asiatiques s’y trouvait rassemblé.

Il y avait, un peu comme à Phnom Penh et à Vientiane, un immense institut français avec une grande bibliothèque très bien fournie. Nous pouvions nous y réfugier quand il pleuvait où lorsque nous voulions nous prélasser sur un gros canapé avec une bonne bande dessinée. Mes parents ont aussi profité de la présence de quelques manuels scolaires pour nous faire faire des devoirs en sciences et en histoire, ce qui, contrairement à ce que vous pourriez penser, m’enchantait. En effet, durant le voyage, nous nous sommes vite rendu compte que l’école nous manquait plus que nous l’aurions pensé avant de partir. De plus, j’ai pu lire un roman version papier, ce que je n’ai pas toujours le privilège de faire en voyage faute de place dans nos bagages.

De plus, tout près de l’institut, il y avait une petite ruelle bondée d’échoppes de nourriture. Nous nous y promenions tranquillement, lorsque la bibliothèque fermait pour le dîner, en scrutant attentivement le contenu des divers plats pour décider ce que l’on voulait manger. Nous avions souvent le choix entre de la soupe sucrée et gluante (appelée «ché» et qui est composée de toutes sortes de gélatines bizarres et de pâte de maïs), du tofu frit, des nouilles avec des petits trucs inconnus et croustillants, des rouleaux de printemps, du riz genre paella sans fruits de mers, et plusieurs autres plats étranges. Il faut dire qu’à Hanoï, tout ce que l’on retrouve comme nourriture de rue y est succulent et des fois un peu étrange. Parfois, nous ne savions même pas ce que l’on venait de manger, mais c’était toujours très bon. En parlant de nourriture bizarre, nous avons gouté des genres de crêpes gluantes faites à partir de suc d’insecte. Malgré la provenance particulière des ingrédients, j'ai dévoré mon assiette avec appétit. Seule Catherine n’a pu retenir un haut de cœur en apprenant la vrai nature de ce qu’elle venait de manger (nous le lui avions caché...).

Quand on n'est pas certain...
... on trouve un gouteur!
Sorbets et jus? Non... graisses industrielles et essence!
Hanoï est, comme Ho Chi Minh, une ville où les motocyclettes ont pris le dessus sur la population. Dans les grands boulevards, il n’y a qu’une façon de traverser la rue, avancer d'un pas ferme sans hésiter. Après quelques jours dans cet environnement, nous nous y sommes habitués et c’est devenu naturel. Cependant, nous hésitions quelquefois lorsqu’une centaine de véhicules se dressaient devant nous et que nous devions traverser la rue. Cependant, je ne me lassais jamais de regarder les flots de motos qui semblaient aller et venir infiniment même si je savais que j’allais devoir, éventuellement, les franchir.


Les motos ne disparaissent que la nuit...
Mon coin préféré à Hanoï, était la promenade qui longeait le bord du lac Hoan Kiem. Nous y étions, la plupart du temps, quand le soleil se couchait. Tous les arbres étaient illuminés par des lanternes multicolores qui se reflétaient dans l’eau. Dans les rues adjacentes à la promenade, des vendeuses proposaient fruits, ballons et fleurs. Je dois dire qu’après avoir vu un court métrage sur ces femmes, au Musée de la femme à Hanoï, ma perception de ces vendeuses a beaucoup changé. La plupart du temps, ces femmes quittent la campagne, car leur champ de riz est trop petit et elles ne peuvent donc pas joindre les deux bouts. Elles travaillent dur pour seulement une vingtaine de dollars par mois, loin de leur famille (elles vivent à plusieurs dans de minuscules logements). Après avoir vu ce vidéo, j’avais encore plus envie d’acheter des fruits à chaque fois qu’une de ces femmes m'en offrait.

Lac Hoan Kiem, à la brunante.



Une fois, nous avons déniché un parc où une centaine de personnes se pratiquait à faire du patin et de la planche à roulettes. En voyant tous ces gens, nous avions vraiment le gout d’avoir nos patins avec nous pour aller les rejoindre. Il y avait aussi des enfants installés dans de petites voitures électriques téléguidées par leurs parents qui, eux, avaient l’air de s’ennuyer pour mourir. Nous avons aussi pu jouer avec un petit garçon qui s’amusait à lancer un ballon le plus fort possible. Nous devions alors aller le chercher. Le petit gars était vraiment très drôle et nous étions un peu tristes quand nous avons dû partir. Nous aurions pu jouer avec lui encore longtemps (en fait, c’est plus Catherine et Thomas qui couraient, moi, j’ai préféré les regarder jouer....).
 

Même la température à Hanoï était, pour moi, idéale. Après des mois à braver le climat tropical asiatique, j’accueillais à bras grands ouverts la brise, le ciel gris et l’air frais qui régnaient sur Hanoï. Nous avons ainsi pu sortir nos chandails chauds qui étaient tout au fond de nos sacs et que nous n'avions pas sortis depuis des mois. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer la ressemblance de température avec le printemps québécois. J’étais alors très nostalgique et j’avais vraiment le gout de rentrer à la maison, mais bon, je n’avais pas le temps de trop m’attrister sur mon sort tellement nous étions occupés à découvrir la ville.

Finalement, ce qui m’a permis d’apprécier encore plus la ville, c'était le fait que nous avions un super hôtel avec du personnel super sympathique. Pendant les derniers mois, j’ai réalisé que j’avais un faible pour les belles chambres et c’est même devenu un running gag avec mes frères. Je suis celui dans la famille qui apprécie le plus le luxe et le confort, même si je peux très bien dormir dehors ou dans des logements plus que rudimentaires, sans problème. Mais la chambre à Hanoï, toute droite sortie d’une revue de décoration, avec une vraie douche fermée, me convenait plus que parfaitement. La plupart du temps, dans les hôtels en Asie, il n’y a pas de séparation entre la toilette et la douche. C’est donc exceptionnel quand nous pouvons nous laver sans mouiller la cuvette et tout le reste de la salle de bain. Dans cette chambre de rêve, il y avait aussi un ordinateur portable, des meubles assortis en bois clair et les clés des portes étaient magnétiques! Nous avions même une grande fenêtre avec la vue sur l’animation dans les rues, le petit déjeuner inclus et même le téléphone dans la chambre! C’était vraiment le gros luxe et je me voyais bien avec une telle chambre à la maison (sans mes frères et ma sœur dedans, naturellement).

Vue de la chambre.
Jusqu’à présent, Hanoï est le seul endroit d'Asie où je déménagerais n’importe quand et sans problème. J’ai tellement aimé la ville que j’aurais voulu y rester encore des semaines. Je suis toujours persuadé que nous n’aurions jamais dû quitter le Vietnam pour la Thaïlande. Moi, qui au début essayais de convaincre mes parents de changer l’itinéraire pour éviter le Vietnam, je les supplie maintenant pour que l’on puisse éventuellement y retourner.

Bisous-bisous de Tam Coc

17 avr. 2012

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C'est une pluie froide et mêlée de brume qui nous attendait, à 4 heures du matin, à la sortie de notre autobus après une autre pénible nuit dans les transports vietnamiens.

Dans un bus-couchette vietnamien.

Nous étions arrivés à Ninh Binh (à quelques kilomètres au sud de Hanoï) et avons tout de suite pris un taxi pour rejoindre le petit village de Tam Coc, qualifié par tous les guides comme un genre de baie de Ha Long terrestre, avec le même genre de formations rocheuses.

C'est Chez Loan que nous avions réservé, en suivant encore là une des recommandations de nos amis Marco et Isabelle. Loan est une vietnamienne qui a appris le français il y a quelques années et qui est absolument adorable. Ce qui est étrange c'est qu'elle ne parle pas un mot d'anglais (étrange pour le milieu hôtelier vietnamien qui assure généralement un anglais plus qu'excellent) et qu'elle est vraiment très affectueuse et démonstrative (ce qui est plutôt assez rare en Asie). Notre première conversation téléphonique s'était d'ailleurs terminée par des chaleureux «bisous-bisous», ce qui n'avait pas manqué de me surprendre. Son auberge est située dans un décor enchanteur et, outre le fait qu'elle accueille surtout des Français, est assez agréable et confortable.

Dès notre arrivée, au petit matin, nous avons eu tout de suite accès à nos chambres. C'est donc après une petite sieste réparatrice de quelques heures (suivie d'une bonne douche) que nous avons été nous promener un peu dans le village, question de voir ce que nous allions trouver à y faire. Le temps était toujours gris mais la pluie avait cessé. Comme nous avions très faim (nous n’avions pas vraiment déjeuné et les sandwichs express de la veille étaient bien loin), nous sommes allés manger (cédant au racolage de l'hôtesse de l'accueil) dans un genre de buffet vietnamien pour touristes et qui s’est révélé être un des pires restaurants de notre voyage. Comme quoi, des fois, on peut encore se faire avoir comme des bleus!

Du restaurant, on peut observer juste en face la place centrale du village avec le quai d'embarquement pour une balade sur la rivière. Nous étions un peu effarés de voir autant de touristes faire la file pour avoir une place sur une embarcation en bois (maximum de deux touristes par chaloupe, avec un batelier assis qui rame avec ses pieds) et nous ne savions pas trop si nous allions rejoindre le flot. Mais, comme nous étions tout de même venus ici pour voir de près ces fameuses structures rocheuses qui font la réputation de la région, nous nous sommes mis en ligne et avons acheté nos billets.




Finalement, ce fut vraiment charmant. Un léger brouillard teintait de mystère le paysage, la fin de la journée avait un brin réduit l'affluence de touristes, une petite brise fraiche soufflait sur l'eau et nous nous sommes laissés séduire par le calme paisible de la promenade. C'est certain qu'il y avait quelques attrapes inhérentes au royaume magique du tourisme (comme cette dame qui embarque avec nous au tout début et qui, sur le chemin du retour, se met à déballer toute une cargaison de marchandises à nous vendre, ces vendeurs de rafraichissements qui nous accostent pour nous proposer d'acheter à boire à notre rameuse (boissons qu'elle redonne ensuite au vendeur moyennant une redevance) et les demandes insistantes de pourboires à la fin) mais comme nous étions bien avertis de ces pratiques par Marco et Isabelle, nous avons, en fin de compte, trouvé la balade très chouette et bucolique.




Nous sommes revenus chez Loan juste à temps pour partir avec elle faire des courses au marché du village. Nous nous étions, en effet, inscrits à son cours de cuisine et, après notre super expérience de cuisine cambodgienne à Battambang, nous avions bien hâte de nous mettre à la popote et de plonger nos mains dans la pâte.
Avant d'aller au marché, Loan nous a demandé ce que nous voulions apprendre à faire. Nous lui avons suggéré du tofu frit (au Vietnam, il est vraiment incroyablement toujours succulent), une soupe de crabes, des nems, des nouilles et des légumes variés.

Avec Loan au marché.
Soupe de crabes, avant.


Après une bonne heure au marché (vraiment intéressant de pouvoir déambuler avec un « local » pour nous expliquer ce que l'on voit sur les étals), nous sommes revenus nous installer sous la terrasse pour le début du cours. Finalement, après nous avoir fait rouler symboliquement quelques nems, Loan nous a apporté toute la nourriture, déjà toute prête, directement de ses cuisines. Les enfants étaient très déçus et nous aussi, surtout que, comment dire ça, c'était le repas le plus mauvais que nous avons mangé depuis fort longtemps! Brigitte, une autre québécoise qui faisait le «cours» avec nous en a même été malade! Sérieusement, c'était totalement infect! Heureusement que nous étions en bonne compagnie avec Nicolas et Brigitte (un couple de jeunes ingénieurs québécois, à droite sur la photo) et deux jeunes françaises, assez rigolotes, pour digérer plus facilement le tout!
Tout cela pour dire que c'est pas demain la veille que nous pourrons vous concocter un savoureux repas vietnamien!


Le lendemain, il pleuvait à boire debout. Nous avons donc décidé de partir sans plus attendre, dès la fin de la journée, pour rejoindre Hanoï. Une heure avant de partir, nous avons eu une petite éclaircie et en avons profité pour aller faire une balade à bicyclette. Ce fut probablement la meilleure heure de notre séjour ici. Pédaler sur une vieille bécane rouillée dans un décor de rêve, à travers les rizières et les ruelles d'un petit village. Quel incroyable souvenir pour moi!






Nous avons quitté Loan avec des tas de bisous-bisous fort chaleureux, des ananas frais, de la canne à sucre et un sac de mangues du marché. De quoi tenir les quelques heures de route vers Hanoï!