Choisir

4 déc. 2012

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Nous devions malheureusement quitter Kuala Lumpur, un jour. De toute manière l'appartement n'était plus disponible et il nous fallait bien continuer notre route.

Nous devions être à Singapour dans quelques jours et nous avions encore quelques temps à passer en Malaisie avant l'expiration de notre visa. Tout un univers de destinations possibles s'offrait alors à nous. Un parc naturel? une jungle quelconque? un bord de mer? une ile? une ville coloniale? tout était faisable et c'est finalement, après réflexion, la ville coloniale de Melacca qui a été élue comme prochaine escale.

Nous avions décidé de nous y rendre en autobus à partir de la station de bus hyper moderne de Kuala Lumpur (d'une efficacité presque suisse, ce qui tranchait assez radicalement avec le reste de nos expériences de station de bus asiatiques!).

Deux autobus plus tard et un trajet de plus de deux heures complètement inutile (le chauffeur du second autobus nous ayant fait faire un tour complet de la ville en omettant de nous indiquer le bon arrêt!) nous avons finalement trouvé la guest house où nous avions réservé trois chambres gigantesques. C'était un bon choix car le gite était vraiment charmant dans le genre guest house familliale avec cuisine, salon et jardin communautaires ainsi qu'une superbe terrasse, dans la chambre des petits, en plein soleil. Mais c'est surtout l'accueil des propriétaires qui était le plus sympathique et qui nous a fait nous sentir chez nous, chez eux. Je garde un bon souvenir d'un partage de raisins et d'une mangue, avec le grand-papa, dans la cuisine, tout simplement.

Symphonie de couleurs (merci aux friperies de Kuala Lumpur) devant notre guest house


Melacca fut, pendant des siècles, une plaque commerciale importante de la région. Ancienne cité portuaire, tour à tour chinoise, indienne, hollandaise, portugaise et anglaise, Melacca garde la trace subtile de toutes ces influences. Je dis trace subtile car, bien honnêtement, Melacca c'est assez ordinaire dans le genre pâle reflet de Georgetown avec plus de trucs faits pour les touristes. Nous qui pensions nous éterniser un peu ici, il ne nous a fallu que quelques minutes à sillonner la rue principale pour savoir que ce serait, somme toute, une visite plutôt brève.

Nous avons tout de même pris le temps de visiter le musée maritime (très bof), les ruines de l'église portugaise sur la colline (jolie vue), le quartier chinois (hyper touristique), une maison traditionnelle malaisienne (maison encore habitée et visite guidée intéressante faite par le fier et volubile propriétaire),de marcher le long du petit canal (vraiment charmant avec les facades des maisons peintes dans le genre murale urbaine), de se faire couper les cheveux (pour 3 $) et de manger dans des restaurants indiens hallucinants.


Coupe de cheveux à 3$

Au fait, juste pour les deux restaurants indiens que nous avons dégotés (un pour le midi et l'autre pour le soir), Melacca est une destination incontournable pour tous les touristes gourmands se trouvant dans la région.
Et c'est définitivement ici que nous avons trouvé les plus savoureux paneer masala, pain naan, papadams, poulet tandoori et curry, de tout notre voyage, ce qui n'est pas peu dire! Nous avons même sérieusement pensé rester ici encore quelques jours (alors que nous avions vraiment fait le tour de ce qui nous intéressait dans la ville) juste pour continuer à faire le tour complet des menus de ces restaurants. Mon coup de coeur? manger avec mes doigts dans notre restaurant du midi (et directement sur une feuille de bananier), devant la grand-mère indienne qui faisait le tour des tables avec son chaudron de curry et sous les regards curieux des autres convives, étonnés de voir cette famille d'occidentaux se régaler sans pudeur dans ce recoin de la ville.

Roti canai (à prononcer tchanaille)



Mais, bon, c'était tout de même une ville plutôt ennuyante (surtout pour les gens qui n'aiment pas magasiner des souvenirs kétaines) et nous éterniser ici ne nous séduisait pas vraiment. Nous nous sommes donc de nouveau penchés sur l'épineuse question de notre prochaine et dernière destination avant de finir par finir par arriver à Singapour, un jour.

Encore là, pas simple de faire un choix logique et éclairé. Après lectures et tergiversations, nous avons décidé d'aller passer quelques jours sur le bord de la mer et de tenter notre chance sur l'ile de Tioman réputée comme étant un pas pire coin pour la plage et la tranquilité.

Nous étions cependant moyennement enthousiastes sans trop vraiment savoir pourquoi (les commentaires des voyageurs sur Tioman étant dans l'ensemble dithyrambiques). Et, en descendant de l'autobus, dans la petite ville d'où partaient les ferrys pour Tioman, nous étions de moins en moins convaincus d'avoir fait un bon choix. De plus, lorsque nous avons appris que le prochain ferry ne partait pas avant encore quelques heures (pour cause de marée) nous avons sérieusement pensé reprendre un autobus pour ailleurs, tout de suite, drette là!

Flottement. Ambiance un peu morose. Doute. Indécision. Ça ne nous arrivait pas souvent, mais là, on ne savait vraiment pas où aller!

Un peu débinés et sans vraiment d'option B intéressante, nous avons fini par nous dire que bon, tant qu'à y être, Tioman ce serait et, qu'au pire, bien on n'y resterait pas.

Après avoir réservé, via le gars de l'agence de ferry/bus/hotel/taxi, un hôtel à Tioman (encore plus convaincu que c'était une exécrable idée), nous sommes ensuite allés manger (en attendant le départ du bateau) des très bon rotis canai (genre de crêpe que l'on trempe dans une sauce au curry, spécialité de la cuisine malaisienne) ce qui nous a un peu réconfortés avec la vie. Comme quoi, des fois, ça ne nous prend pas grand chose pour nous remonter le moral!

Un ferry arrivant à Tioman...


Et, quelques heures plus tard, nous étions en route vers Tioman...