asia jacta est

19 juin 2011

Fin novembre 2010.

«Laurence, on part.»

«D'accord.»


Et c'est tout.

Pas besoin d'autre explication, d'autre raison, d'autres mots.

«C'est un projet de longue date, surement» qu'on nous dit souvent, plus sur le ton du constat que de la question.
Oui, un peu. Et non, beaucoup. Implicitement, on a toujours su qu'on partirait ainsi. Mais on avait vingt ans la dernière fois qu'on avait évoqué l'idée de partir si loin, si longtemps.

Et peut-on même parler de projet? On se jette bien plus qu'on se projette, dans cette aventure...


L'idée est survenue le vingt-et-un novembre.
La journée même, on savait qu'on partait. On ne savait ni où, ni comment, ni pourquoi. On savait quand, c'est ce qui compte. C'était maintenant, il le faut, on le peut.


En décembre, mille lectures: on se décide pour l'Asie.
En janvier, on demande nos congés sans traitement.
En février, une rencontre avec notre banquière. (Qui s'est bien passée, on précise pour rassurer nos mamans...)
En mars, on finalise l'itinéraire puis on achète les billets d'avion.
En avril, on nous accorde nos congés.


Mais en y repensant bien, on a peut-être acheté les billets avant la rencontre avec la banquière, aussi.


Oui, c'est bien cela. On savait à ce point-là qu'on partait.



*


Pourquoi partir? Peu de gens la posent, celle-là. C'est la plus intime des questions.
Si intime que c'est difficile à dire vraiment. C'est trop tôt.

Notre amie Audrey et la sagesse de ses bientôt vingt ans vous diraient que ce n'est pas si grave. Qu'on le saura en chemin. Ou en revenant.

On vous tiendra au courant.


Et pourquoi l'Asie? C'est le titre de ce billet, après tout.
Parce que pas l'Afrique.

C'est à l'Afrique que nous avions pensé, il y a vingt ans. C'est à elle que nous pensions encore le vingt-et-un novembre dernier. C'est vrai que nous enviions ceux qui visitaient le Népal, l'Inde et la Chine, mais c'est la première fois que nous rêvons d'Asie, et la première fois que nous considérons même l'Asie du Sud-Est.

En effet, pour se rendre à l'autre bout du monde au sens propre et figuré, là où nous voulions aller, cette partie du globe était bonne concurrente. Trop bonne. Deux atouts majeurs pour une famille, le coût de la vie et la sécurité (criminalité et maladies), rendaient la destination plus «facile»...

Asia jacta est. L'Asie se substitue merveilleusement bien au sort.

C'est elle qui nous permettra de voir l'autre, l'entendre, lui parler, le toucher, le sentir. Voilà ce que nous allons faire là-bas. Pour comprendre. Pour être. Pour nous, pour nos enfants, pour nos élèves, et pour tous les autres qui passeront dans nos vies .

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vraiment très intéressant ce blog. Je vous admire beaucoup. Il est très facile de rêver, mais là vous vivez vraiment vos rêves! Au plaisir de vous voir le 24 juin et de pouvoir jaser avant le grand départ!
Delphine

Grande-Dame a dit…

Votre beau T. a des yeux qui se distinguent.

Une femme libre a dit…

"On part"

"D'accord"

et ils partirent!

C'est ça qui m'impresionne le plus. Cette complicité. Le dire et le faire, tout simplement. Rare.

Une femme libre a dit…

Oupelaye, impresionne en espagnol, avec un seul s. Dans un blogue de profs en plus! Deux s, impressionne.

Inconnu a dit…

Oui tres interessant O:

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