Nourrir la troupe

17 nov. 2011

  [NdP: Eh que ça va faire bourge comme légende, mais: déjeuner sur les rives du Mékong.]
 
Ce qui est le plus dur de voyager en groupe, ce sont les repas. Pas simple de faire plaisir à tout le monde. Entre celui qui n'a pas trop faim et celui qui s'autodigère, il faut composer. Il y a aussi celui qui a envie de manger ceci ou cela, celui qui a un peu mal au cœur ou encore qui a le moral qui aurait bien besoin d'un mets réconfortant et pas trop loin de la zone de confort.

Il y a aussi les limites des parents, limite dans les prix, limite dans la consommation de viande, limite dans l'ingurgitation de nourriture Western, limite dans les places trop pour touristes, limite dans le nombre de frappés aux fruits par jour.

Il y a celui qui veut manger tranquille et longtemps, celui qui mangerait plutôt sur le pouce, celui qui se contenterait de grignoter sur un banc de parc. Celui qui est charmé par une odeur au coin d'une rue, l'autre que cette même odeur dégoute, celui qui est séduit par une terrasse et les autres qui préfèrent voir si celle du voisin n'est pas plus belle.

Michel et moi, c'est simple. On voyage ensemble depuis 20 ans. Nous mangeons pareil et pouvons facilement nous passer de repas toute une journée, s'il le faut. Quand nos enfants étaient petits, c'était simple aussi. Nous décidions pour eux, ils ne parlaient pas vraiment (et n'avaient surtout aucun talent pour l'argumentation, époque bénie) et un sac de carottes les contentaient pour quelques heures. Avec des adolescents... c'est un peu plus d'ouvrage et j'ai l'impression de ravoir des bébés naissants qu'il fallait nourrir aux trois heures! Pas toujours  facile de faire patienter des estomacs d'ados de quinze et treize ans! Dur surtout de les remplir selon leur désir et de leur faire comprendre que ça s'en vient, que nous marchons vers de la nourriture et qu'ils ne mourront pas d'attendre une heure de plus (selon les statistiques). Cela nous demande, certaines fois, des trésors d'imagination et du coup, je ne suis plus capable d'entendre «J'ai faim, quand est-ce qu'on mange!» surtout répété douze fois en deux minutes! Nous leur proposons de temps en temps de l'argent pour qu'ils puissent aller manger ce qu'ils veulent, mais, que voulez-vous, ils désirent absolument manger avec nous! J'ai donc, souvent, en voyage, l'impression d'être une maman oiseau aux prises avec des oisillons voraces attendant la becquetée.

Ceci dit, quand leur estomac est plein... ils sont adorables. 
 
 [NdP: Exemple de sujet adorable dont la fourchette sert à tenir les concurrents à distance de son assiette.]
 

6 commentaires:

bryv a dit…

Voilà des garçons bien gourmands... Et pendant ce temps, Catherine...en méditation... Bises à tous.

Lucibel a dit…

Vraiment là là, tous vos textes sont magnifiques et savoureux. Bravo on vous lit avec toujours un plaisir immense!!!
Xxx
Tante Lulu

Lucibel a dit…

Et je dois ajouter que vous lire est toujours un rayon de soleil malgré le magnifique automne que vous manquez au Québec. NananibouBou!!!
Tante Lulu

Marcolitxo a dit…

Trop cute Thomassino

kenavo a dit…

Cette parenthèse "gastronomique" est savoureuse... un shake aux fruits avec ça!!!

Valéry Annie a dit…

Pouahahahahahaha j'adore la photo de Thomas... :-D lol En tout cas moi je ferais gaffe de ne pas trop m'approcher de cette assiette... ;-) lol J'adore le billet en général aussi... lol J'imagine fort bien à quel point ça doit être complètement délirant par bouts les "j'ai faim" de la gang... ;-) lol Mon petit Matthew est déjà un estomac sur deux pattes à six ans... :-S Et même ici, je dois me retenir pour ne pas pogner les nerfs quand il me sort la fameuse rhétorique à peine sorti de table après un copieux repas... :-S

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