Premières expériences malaisiennes

24 sept. 2012


 
Mes souvenirs de la Malaisie se bousculent dans ma tête quand j'essaie de me rappeler tout ce que nous y avons vécu. J'ai l'impression que cela fait des années depuis notre retour. Cependant, je n'ai pas le choix, il faut que je vous parle de Georgetown.   

Pour vous remettre en contexte, nous quittions le petit paradis de Koh Lipe, et la Thaïlande, pour notre première ville malaisienne. Souvenons-nous que mon père était alors très malade et qu'il n'était pas tout à fait prêt à faire plus de sept heures de trajet d'un coup. En effet, il rampait quasiment entre chaque escale. En tout, nous avons pris un bateau et deux minis-vans, tout cela ponctué de longues attentes non prévues. Bref, une vraie partie de plaisir que mon père n'avait pourtant pas l'air d'apprécier. Au fur et à mesure du trajet, son visage devenait verdâtre et il ressemblait de plus en plus à un mort vivant!

Dès notre arrivée à Georgetown, un aspect m'a énormément marqué et c'est la nourriture! Sur la rue que nous longions pour nous rendre à notre auberge, se trouvaient plusieurs petits étals ayant chacun une spécialité: un pour le lait de soya, un pour les fruits et les jus, un autre pour les nouilles frites et un autre pour un genre de pâte frite (qui avait un drôle de goût). Tout cela agrémenté de nombreux restaurants indiens ou chinois où nous pouvions manger comme des rois à un prix ridicule. Vous pouvez le deviner, Georgetown fut une expérience gastronomique incroyable.

Ce qui rend Georgetown aussi riche en diversité culinaire, est le charmant mélange d'Indiens et de Chinois qui habite cette ville. Nous avons retrouvé ce phénomène un peu partout en Malaisie et c'est surement cela qui donne à ce pays ce charme particulier que nous avons tant apprécié.

Tous les matins, nous (les quatre enfants) avions droit à une petite allocation pour la journée. Dès que l'on touchait notre argent de poche, nous nous précipitions vers nos vendeurs du matin favoris. Le petit « stand » de pâtisseries portugaises et malaisiennes était de loin notre préféré. Rien de mieux que des petites boules vertes fourrées aux arachides ou des tartelettes aux œufs pour bien commencer sa journée. Pour le dîner, nous avions déniché un super petit restaurant indien, à quelques pas de notre hôtel, où tout le monde mangeait avec ses mains. Nous étions presque gênés d'utiliser des ustensiles! (D'accord, je, l'avoue j'ai mangé avec mes mains un petit peu aussi). C'est dans cette échoppe que j'ai dégusté le meilleur tandoori de ma vie. À seulement deux dollars le plat, nous en avons mangé une quantité phénoménale. Au souper, nous alternions régulièrement entre restaurant indien et nourriture dans la rue.



                
 
Maintenant, n'allez pas croire que nous n'avons fait que manger durant les six jours de notre séjour dans cette ville merveilleuse. Même si mon père passait ses journées au lit, ce qui fut une expérience assez troublante car c'est rare de voir son père aussi amoché et faible que ça, nous avons réussi à nous occuper avec notre mère.

Nous avons commencé par trois jours de sorties touristiques plus traditionnelles: jardin botanique, trek dans le parc de Penang, visite du quartier colonial. Il faut dire que Georgetown est une ville charmante et totalement différente des autres cités que nous avons visitées. En effet, juste le fait qu'il n'y ait aucun vendeur achalant ni chauffeur fatigant fut une vraie bénédiction. Les Malais ne semblent pas dépendre du tourisme autant que les autres peuples que nous avons rencontrés, ce qui les rend vraiment sympathiques.

Donc, après avoir épuisé les ressources touristiques de la région, nous nous sommes tournés vers des activités que nous ne faisons jamais habituellement, faute de temps. Le gros centre d’achat moderne pas trop loin de notre hôtel s’est donc révélé un de nos lieux de prédilection préférés avec ses boutiques, son cinéma et son Apple store. Cependant, après des heures à jouer avec les iPads, à faire du lèche vitrine et après avoir visionné le film The Avengers qui venait de sortir au cinéma, nous nous sommes un peu écœurés et nous avons décidé de faire autre chose que de rester à l'intérieur à l'air climatisé. Puisqu’il régnait une chaleur insoutenable à l’extérieur, nous nous sommes donc mis en quête d’un hôtel avec une piscine et qui nous laisserait gentiment l’utiliser pour pas trop cher. Après plusieurs essais infructueux (les gérants hôteliers ne semblant pas vouloir laisser des non-clients utiliser leur piscine, pourtant vide) nous avons fini par nous baigner incognito dans une piscine située sur le toit du vingtième étage de l’hôtel Grand Continental et qui offrait une vue époustouflante sur la ville. Ce n’était pas la première fois que nous procédions ainsi. Un peu plus tôt dans notre voyage, en Chine, nous nous sommes fait passer pour les clients d’un hôtel pour pouvoir nous baigner dans la piscine qui était sans doute la plus luxueuse de la ville! C'était alors plutôt facile puisque les employés ne parlaient pas un mot d’anglais. Cette fois-ci par exemple, nous nous sommes presque fait démasquer lorsque le réceptionniste (qui savait très bien que nous n’étions pas des clients puisque nous lui avions demandé le prix des chambres après notre baignade) nous a demandé pourquoi nous étions si mouillés. Après un petit moment de malaise et une remarque sur la température ambiante plutôt chaude qui faisait suer à grosses gouttes, nous nous sommes éclipsés (un peu honteux quand même). Après cet épisode, nous n’avons plus vraiment osé retourner à cet hôtel pour nous y baigner une seconde fois. 

Mine de rien, les journées ont passé rapidement, malgré l’absence de Papa. Après six jours, il fut enfin prêt à reprendre la route avec nous. Nous pûmes donc enfin quitter Georgetown qui n’avait plus grand secret pour nous. Mais, malgré cela, j’ai quand même réussi à me perdre grâce à mon sens de l’orientation plutôt nul. J’ai en effet fait l’erreur de devancer les autres en nous promenant la dernière journée, croyant être sûr de mon chemin. Je me suis alors perdu en plein centre du quartier indien. À chaque fois que j’essayais d’en sortir pour aller à notre hôtel, je me retrouvais toujours sur la rue que je venais de quitter. J’ai pu finalement me défaire de ce syndrome à la Pacman en m’aventurant au hasard dans de petites ruelles et en retrouvant mon chemin tout aussi par hasard.

Voilà, Georgetown m’a conquis par la gentillesse des gens et par sa nourriture extraordinaire. J’ai tout de suite senti que la Malaisie serait bien différente des autres pays que nous avions visités jusqu’à présent, autant par le mélange indien/chinois que par la beauté des paysages. Encore maintenant, je garde des souvenirs mémorables de cette ville.



1 commentaires:

1001bornes a dit…

Vu les photos de Zachary et de maman sur Georgetown ça doit être très beau mais moi à cause de l'histoire de cette horrible méduse je n'en n'ai pas un très bon souvenir

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