Une journée dans la campagne de Battambang

9 mars 2012


Aujourd’hui, nous sommes partis vers 8h30 pour passer la journée autour de la ville de Battambang avec un guide qui vivait en France mais qui est Cambodgien.

Nous sommes allés voir plusieurs choses en commençant par une vendeuse de riz aux bines cuit dans du bambou. C’est très bon même si je n’aime pas ça. Je trouve que cela goûte trop le lait de coco.
Ensuite, nous sommes allés voir le vihir (temple cambodgien) qui était juste en face. Là, le guide nous a parlé de l’histoire cambodgienne même si on en connaissait déjà une partie. Nous avons tout de même appris beaucoup de choses comme le fait que les Chinois profitent des ressources naturelles des Cambodgiens et qu’ils exploitent la terre avec des produits chimiques, et que lorsque la nature arrêtera de pousser, les Chinois vont faire la guerre aux Cambodgiens.

Après, nous sommes allés voir des plantations de feuilles de bétel et de noix d’arec. Ce sont des noix que les Birmans et les Cambodgiens chiquent avec de la chaux. C’est très bon pour les dents, et, après en avoir mangé, on n’a plus besoin de se les brosser. On a goûté les feuilles, mais ce n’était pas très bon, on avait le même goût dans la bouche que lorsqu’on sort de chez le dentiste.

Après s’être fait prendre en photo par notre guide, sur le petit pont en face des plantations, nous sommes retournés dans le tuk tuk qui nous avait amenés, pour aller voir une fabrique de pâte de poisson que l’on utilise notamment pour faire des amoks. Ça empestait, bien sûr, mais c’était très intéressant de voir tous les poissons qui séchaient et toutes les étapes nécessaires pour obtenir une simple pâte de poisson.

Poissons-chats séchant au soleil. Pas de colorant!


Ensuite, nous avons visité un fabricant de bateaux. Il utilisait du bois qui se plie lorsqu’on le chauffe, et ainsi, il peut construire une barque en seulement une semaine. Après cela, nous sommes allés voir une manufacture de feuilles de riz. La madame restait de 6h le matin à 3h de l’après-midi assise devant son four en pleine chaleur pour faire cuire ce genre de papier à rouleau de printemps. De plus, elle ne les vend vraiment pas cher (environ 2$ pour 100 feuilles).




Une fois cette visite terminée, nous sommes allés déguster du vin de palme. Ce doit être très long à faire car il faut essorer goute par goute le liquide des feuilles de palmier dans une grosse jarre. Nous n’avons malheureusement vu personne le faire. Ensuite, nous nous sommes rendus chez la dernière famille de Battambang à faire des bâtonnets d’encens. Ils trempaient des bouts de bambou dans plein de choses plusieurs fois avant de les faire sécher par terre. C’était très joli, car ils les plaçaient en forme de fleur.

Nous sommes allés voir une dernière personne avant d’aller dîner. C’était une vieille femme qui fabriquait des cigarettes avec un genre d’instrument qui ressemblait un peu à une machine à écrire, et qui lui permettait de faire 5 cigarettes d’un seul coup! C’est difficile à croire mais avec ce simple métier elle a réussi à payer les études de ses 3 enfants dont 2 sont devenus ingénieurs et l’autre architecte. Après avoir dit au revoir (en cambodgien) à cette vielle dame, nous sommes allés manger dans un restaurant où nous avons tous mangé la même chose : une genre de grosse crêpe avec des légumes et de la viande dedans. C’était délicieux!

Machine à écrire des cigarettes.
 Après le repas, Thomas et moi sommes embarqués sur la moto du guide. Nous allions passer l’après-midi dans un lac filtré par des millions de lotus à environ 40 km de là. C’était magnifique! L’eau était très chaude et c’était très agréable de se baigner dedans. Malheureusement, Papa qui venait juste d’entrer dans l’eau, avait oublié d’enlever ses lunettes, et après avoir sauté, les a perdues. Nous avons demandé à des pêcheurs qui possédaient des masques de les chercher, mais il était tard, mais s’ils les trouvent demain ils nous les enverront à Phnom Phen (ils ne les ont malheureusement pas trouvées). Maintenant, Papa ne voudra plus se baigner car la fois précédente, il s’est cassé une dent. Il n’a vraiment pas de chance!
 
Le casque a été enlevé sur Photoshop pour mieux montrer le visage de Thomas.
 
Quelque part au fond de l'eau, près de cet arbre, se trouve une paire de lunettes rouges.
 

7 commentaires:

Martin laliberte a dit…

Très beau récit Catherine, je crois que vous apprécierai, un jour, d'avoir un emploi qui ne requiert pas les mêmes sacrifices que ceux que doivent faire certains des travailleurs que vous avez croisé lors de ce voyage. On réalise que certaines personnes doivent travailler vraiment fort pour gagner leur croute. Ça relativise les choses.

Aussi, j'ai bien aimé le commentaire sur le casque de Thomas enlevé sur Photoshop. Beau travail, c'est vrai que la photo originale nous aurait sûrement empêché d'apprécier son expression si heureuse. C'est tellement bien fait que l'on aurait pu croire un instant qu'il s'agissait vraiment d'un jeune enfant que de mauvais parents aurait laissé rouler en moto, qui plus est avec un maniaque, et ce sans son casque ;-)

bryv a dit…

Des visites très instructives, Catherine, que tu nous décris très bien.  Les petits métiers, l'artisanat, la débrouille sont des outils indispensables pour les moins bien nantis qui se donnent beaucoup de mal pour vivre. Mais cela aboutit à de merveilleux résultats: l'instruction des enfants est un investissement et pour les enfants et pour la famille. De très belles photos illustrent bien tes propos. Et dire qu'il y  a peut-être, sous la mer, un poisson qui fait des jaloux avec ses lunettes rouges...

Une femme libre a dit…

Des lunettes perdues en voyage! Quel grand malheur. Avez-vous des verres de rechange?  (question empathique d'une grande myope).

Michel Sardi a dit…

 Avec une prescription dans les -11.00 dioptries, heureusement que j'avais des lunettes de rechange! (Nous en avons d'ailleurs chacun une paire...) Je peux vous dire cependant que les quelques heures sans lunettes (jusqu'à notre retour à l'hôtel) ont été passablement angoissantes -- on devait par exemple me tenir par la main pour que je marche dans la rue sans me casser le cou...

Laurence a dit…

Seuls les grands myopes peuvent comprendre l'état de quasi choc dans lequel se trouvait Michel, sans lunettes, en plein milieu d'un lac. La vue, quel sens vital tout de même!

Valéry Annie a dit…

Tu m'as vraiment fait rire Catherine... Avec ton "c'est très bon même si je n'aime pas ça"... :-D Assez contradictoire mais trop cute... ;-) lol

Va falloir que tu surveilles ton père de plus près la prochaine fois qu'il voudra se baigner... ;-) Pour s'assurer qu'il a enlevé ses lunettes... ;-) lol Sinon, il risque sa vie à -11 dipotries comme ça!!! :-o lol

1001bornes a dit…

Ton texte est interessant car nous n'avons pas eu le temps de parler avec des Khmers. Bisous Zohra

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