Quitter Phnom Penh

7 mars 2012

Pompistes à Phnom Penh


Nous sommes partis de Phnom Penh un peu tristes à l’idée de devoir quitter cette ville pas mal broche-à-foin et où chaque bout de trottoir est littéralement squatté par quelque chose. Une ville bruyante, vivante, animée, une ville comme nous les aimons et dans laquelle nous nous sommes rapidement sentis comme des poissons dans l’eau.

Scène rare où les motos circulent toutes dans le même sens...                                






Il faut dire que nous avions mis toutes les chances de notre côté en nous installant directement en face du Centre culturel français (ce fut notre formule gagnante à Vientiane et nous n’avions pas oublié la leçon). L’hôtel était ultra confortable, le quartier fort sympathique et l’institut vraiment parfait pour y faire travailler les enfants (salle de travail, manuels scolaires, climatisation). Alors, nous avons pris largement nos aises pendant neuf jours. Nous avions notre dépanneur attitré, notre marchand de pain préféré, des gens qui nous saluaient, et un restaurant avec notre table réservée (j’exagère un peu mais à peine!).


Scènes de travaux forcés...
... mais on vous jure qu'ils avaient hâte de faire des maths!

 
Une bibliothèque qui a fait des heureux...


Nous avons eu bien du plaisir à tenter de nous mouvoir dans cette ville où tout le monde est motorisé (les seuls drôles qui marchaient, c’était nous!). Il faut comprendre que marcher ici est un art délicat car il faut constamment louvoyer entre les commerces sur les trottoirs (ce qui revient à ne plus avoir de trottoir du tout) et la rue où les véhicules les plus divers y circulent dans les deux sens de façon aléatoire. Et comme, en prime, nous marchons en groupe, le défi est assurément de taille!

Drôle qui marche

Et le temps a filé à la vitesse de l’éclair entre les travaux scolaires journaliers, les promenades en ville et les diverses visites que nous voulions faire. Nous avons aussi assisté à un spectacle de danses traditionnelles khmères (donné en plein air par un organisme tentant d’aider des jeunes artistes), avons mangé dans un restaurant chic pour la fête d’Olivier, avons arpenté les marchés, avons été encourager des jeunes de la rue en allant manger dans un restaurant-école (tout en profitant de la surprenante piscine de leur jardin).

Dans la piscine du restaurant-école Romdeng, entreprise d'insertion sociale.

Danse traditionnelle qui évoque les apsara
Bref, nous avons adoré Phnom Penh mais comme nous ne pouvions tout de même pas faire notre vie dans cette ville (bien que) c’était vraiment avec regrets que nous avons quitté en direction de Battambang, un peu plus au nord du Cambodge.
Un petit trajet d’autobus de 291 kilomètres qui nous prendra presque 8 heures à faire et ce grâce à une panne nous obligeant à attendre un autre autobus pour remplacer le premier complètement kaput.

Après l’agitation de la capitale, Battambang nous a semblé bien tranquille, extrêmement chaude et trop peu ombragée. Au fait, il n’y avait pas grand-chose à faire ici (les rues sont désertes de midi à 15 heures à cause de la chaleur écrasante et le soir, après 20 heures, tout est noir et fermé) mais nous voulions nous promener un peu dans la campagne autour de la ville.

Nous avons profité de notre temps ici pour faire tout de même des petites choses dont un tour dans l'attraction locale: le train de bambou (une plateforme motorisée se déplaçant sur d’anciens rails et utilisée comme moyen de transport par la population locale). Ce train se déplace relativement vite mais semble maintenant beaucoup plus utilisé comme étant une bonne façon de tirer profit des touristes. Ces derniers doivent, en effet, dans un premier temps marchander le prix de la course (réduit finalement de moitié après négociations) et ensuite « endurer », une fois rendu à la « station » à mi-parcours, les enfants qui demandent de l’argent pour leur école en échange de la visite de leur village, les vendeurs de boissons qui se fâchent si on fait mine d’aller voir le voisin (dans le genre, je t’ai vu le premier, tu viens chez moi), la préposée qui vient nous dire dans l’oreille qu’il faut absolument donner un pourboire au chauffeur ainsi qu’un autre qui nous le répétera à la toute fin à grands renforts de tip driver. Tout cela contribue grandement à enlever bien du charme à la balade et à perdre de vue le côté fascinant de ce petit train maison preuve de l’ingéniosité humaine. Bref, une activité à mettre dans la rubrique « si nous avions su, nous ne serions pas venus ».

Croisement et démantèlement de «trains» de bambou.
Nous nous souviendrons surtout de Battambang pour deux choses. Le super cours de cuisine que nous avons suivi dans la cuisine de Nary et la journée « métiers traditionnels, cultures et campagne » avec Sarom Sam, notre guide franco-cambodgien.

On profite, avec Sarom, de vingt centimètres d'ombres sous le soleil de midi de Battambang. Au bas, des bâtons d'encens séchant (rapidement).


Et c'est depuis Battambang que nous avons fait un rapide aller et retour vers Siem Reap, la ville devenue dortoir pour tous les touristes (et ils sont nombreux!) voulant visiter les temples d'Angkor.

2 commentaires:

Fab a dit…

Bien agréable tout ca!!!! Ha comme je continue à vous envier....

bryv a dit…

Une oasis de paix dans une ville bruyante, une pose studieuse loin des bruits de la rue, cela vous a permis de reprendre votre souffle!!! On a de la difficulté à imaginer qu'il fait chaud à ce point "chez vous". Remarquez, ici il fait 10 degrés aujourd'hui et nous avons l'impression que le printemps est déjà là. En tout cas, il ne serait tarder. Bises à vous six de nous deux.

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