Mémoires de Hans, tome 8, chapitre 14

18 févr. 2013




Singapour... Que dire au juste? Ah oui: je n'étais pas le bienvenu. Par rapport au reste de l'Asie (c'est à dire sale, pauvre et sous-développé), Singapour était superbe. Trop. C'était trop propre, trop beau, trop riche. Cette ville ressemblait beaucoup trop à une cité occidentale, mais avec un petit twist malaisien. C'était un choc.

Où en étais-je donc? Ah oui, je n'étais pas le bienvenu. Les gens étaient différents. Ils ne dépendaient pas de moi comme les autres asiatiques le faisaient, ils ne tentaient pas de me vendre de la nourriture ou quelques souvenirs à rapporter. En effet, leur économie reposant beaucoup sur le commerce maritime, comme j'ai pu le constater à leur port excessivement vaste, je n'étais pas une source de revenus de choix. Disons que, cette ville était ordinaire. Ce qui, évidemment, signifiait aucune aventure extraordinaire, à ma grande déception (on pourrait bien considérer une visite au musée* comme étant une aventure extraordinaire, je qualifierais plutôt cette activité en tant que promenade digestive, mais bon, c'est bien votre opinion qui compte).

Recette de notre séjour à Singapour:
1. Nous sommes sortis de l'hôtel.
2. Nous avons marché.
3. Nous avons feint d'être intéressés par quelque chose.
4. Répéter l'étape 2.
5. Nous avons mangé.
6. Répéter l'étape 3. (facultatif)
7. Nous sommes retournés à l'hôtel.
Mélanger le tout jusqu'à ce que la texture soit homogène, cuire pendant 2 jours.

Ah, il y a bien eu quelques petits accrochages, entre autres l'incident de la douane, dans lequel on m'a presque confisqué ma panoplie de lames et d'objets tranchants**. Singapour, vraiment? Dans tout autre pays asiatique, on m'aurait demandé quelle bête allais-je chasser, ou bien de quelle contrée venait mon couteau. Cependant, à Singapour, les gens mesuraient bien à quel point ma rapière émoussée avait un potentiel meurtrier. C'est pourquoi ils ont bien essayé de me la retirer vigoureusement. Par chance, je me suis débattu comme une bête... civilisée et j'ai pu garder mon arsenal de combat.

Il faut dire que je ne suis pas resté longtemps dans cette ville. Je devais retrouver la liberté. Je voulais retourner ailleurs, dans une autre ville, un autre pays. Je voulais reprendre ma carrière de cambrioleur, explorer les autres coins du monde encore inconnus pour moi... Mais je me faisais vieux, je ne me voyais pas reprendre mon ancienne vie aussi bien que je le faisais avant. C'était décidé, je devais prendre ma retraite. Mais comme j'étais Hans l'intrépide, je ne pouvais pas quitter la scène sans une dernière aventure.

Hans, qui d'habitude était toujours en bonne position, paraissait mal en point. Pieds et poings liés, les yeux bandés et un bâillon sur la bouche, il était assis sur une chaise qui n'avait même pas de coussin dessus. Quelqu'un lui voulait du mal, c'était sûr. Dans la pièce où Hans souffrait sur sa chaise inconfortable gisait un homme qui visiblement était couché par terre. De la façon dont il était étendu, on pouvait clairement voir qu'il était bel et bien allongé sur le sol. Soudainement, une porte s'ouvrit à toute volée. Malgré ses yeux bandés, Hans sentait la lumière lui parcourir la peau.

 « Eh, vous deux, c'est l'heure de la soupe! » cria une voix. Hans, bien entendu, ne voyait rien mais pouvait sentir l'odeur du terrible bouillon que les gardes leur apportaient. Ah, la gastronomie des prisons... Car oui, c'était bien en prison qu'ils se trouvaient.

Dès que le garde fut parti, l'homme qui était couché par terre se leva et, d'une main habile, défit les attaches de Hans. Ce dernier, aussitôt que l'homme eut fini, se leva d'un bond pour se masser les fesses suite à l'horrible torture qu'on lui avait infligée. Il remercia le jeune homme, tout en jetant un regard sur la mixture peu ragoûtante qu'on lui avait servie.
 « Où sommes-nous? » demanda t-il. « Dans les cachots de la prison de Singapour, répondit l'homme. Charmant, n'est-ce pas? »
- Charmant ou pas, je compte bien m'échapper de ce trou sordide. »
Avec un soupir, l'homme se rassit. « Nous avons tout essayé... » dit-il.
« Avez-vous essayé la téléportation? » essaya Hans. L'homme le regarda, surpris. « La quoi? »
Trop tard, Hans était parti.

Hans feignant d'être intéressé par quelque chose tout en détournant habilement l'attention d'une geôlière autochtone à l'aide de subterfuges origamiques.





*Et oui, fait réel. **Et oui, fait réel aussi.

1 commentaires:

kenavo a dit…

j'ai compris, Singapour, on évite
et j'attend l'Indonésie avec curiosité

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