On the edge

19 janv. 2014



Nous étions venus sur l'ile de Java presque uniquement pour aller voir le Bromo.

Ce n'est, en effet, pas très souvent que nous avons la chance de croiser un volcan (croiser est vraiment un mot très fort) encore en activité, et nous voulions profiter de l'occasion pour le voir de plus près.

Et, en prime, parait que c'est magnifique.

Nous sommes arrivés tard dans la petite ville qui borde le Bromo.

Il faisait vraiment vraiment froid et l'hôtel le plus près et le plus recommandé par les divers voyageurs était complet. La ville compte genre deux rues et a des allures de villes directement sorties de Tintin et le Temple du soleil (je sais, ce n’est pas le même coin, mais manquait juste les lamas, pour vrai!). Nous avons trouvé, dans le noir, un hôtel qui n'avait de l'hôtel que le nom et nous avons eu une petite pensée presque nostalgique pour notre trek au Népal en sentant l'odeur de moisissure des draps et en touchant le contre-plaqué de ce qui faisait office de porte. Bon, nous n'étions pas ici pour des vacances et pour faire nos difficiles et, de toute manière, nous ne comptions dormir que quelques heures, car, le Bromo, tout le monde le sait, ça se visite à l'aurore!

Juste au coin de notre «hôtel», il y avait tout de même une gargote à soupes et thé chaud. Une troupe de jeunes y buvait d'ailleurs de la bière en écoutant le soccer. Nous avons mangé avec eux et sommes allés nous coucher en tentant de nous endormir sans trop geler. Faisait vraiment vraiment froid et après neuf mois au chaud nous étions rendus pas mal chochottes au froid, surtout pour des Québécois!

Vers 5 heures du matin nous avons laissé nos sacs dans le salon du gérant de l'«hôtel» et nous sommes partis, à pied, à la lumière de notre lampe frontale vers un petit sommet qui permet de voir le lever du soleil sur le Bromo.

Nous étions quelques-uns sur le sentier qui grimpait pas mal et qui était surtout pas très évident à suivre à la frontale. Chose certaine, ça réchauffait!

Nous sommes arrivés à temps pour voir le soleil se lever sur un paysage lunaire et pour voir le magnifique Bromo dans toute sa splendeur. Nous avons eu le temps de nous asseoir, de manger quelques biscuits à la pâte d'ananas (biscuits super courants en Asie et que nous avons mangé un peu partout depuis le début du voyage), de prendre des photos et de penser à redescendre, car, nous n'étions pas venus pour observer le Bromo de loin, mais bien pour longer son cratère. Nous sommes donc redescendus rapidement et sommes repassés par la «ville» afin de prendre le sentier menant au volcan.



Toujours impressionnant de voir un volcan cracher de la fumée.

Et le soleil se lève, pour le plus grand plaisir des chochottes.

Le Bromo (le cratère à gauche), flanqué de ses amis.

Ce fut vraiment une belle marche. Très étrange ambiance au fait. Une vaste étendue de sable gris, volcanique (duh!) des crevasses gigantesques et des gens à cheval qui semblaient sortir d'un film des années cinquante. On se serait cru dans un genre de western surréaliste. Je n'arrêtais pas de penser au Cosmoschtroumpf (on a les références qu'on peut!) et les enfants se sont mis à jouer qu'ils étaient des survivants du désert ou des personnages d'un quelconque Star Wars.



Une belle marche matinale.

Dans du sable évidemment volcanique.

Abbey Road, à un passage pour piétons près.

Une belle et longue marche matinale.

Une marche matinale, belle et longue.

Paysage de Star Wars.

Paysage lunaire.

Poursuite de la marche, avec quelques défis.

Marche qui s'éternise, tout en restant belle.

Marcheurs.

Cavalier surréaliste.

Marche qui achève.

Il y avait pas mal de monde en bas du Bromo. Des vendeurs de fleurs, des loueurs de chevaux et des touristes qui venaient en jeep (gros jugement ici). Dans le monde du voyage, les randonneurs à pied et en sac à dos regardent toujours avec un certain mépris les touristes en voiture et valises à roulettes. Ici, sur le bord du Bromo c'était encore plus étrange de voir les gens louer des jeeps pour une marche facile d'une heure. Une chance, la montée vers le cratère démocratisait la foule, car il n'y avait qu'un moyen d'y parvenir et c'était d'emprunter la centaine de marches abruptes et glissantes.

Nous sommes montés, avons longé le cratère prudemment parce que bon, en bas, ça fume et ça semble pas très très hospitalier.

(Je tiens à placer ici le lien vers le blogue de nos amis Noémie et Philippe et qui ont raconté, dans un excellent texte, leur aventure émouvante au Bromo! http://dansnossouliers.blogspot.ca/search?updated-max=2012-06-19T04:05:00-07:00&max-results=7)

Remarche ensuite vers la «ville» avec une non-envie intense et forte d'être obligés d'y redormir une autre nuit. Nous étions heureusement assez tôt pour attraper un dernier autobus vers un ailleurs quelconque. Le temps de reprendre rapidement nos bagages à l'«hôtel», d'acheter un peu de nourriture, de gratter la guitare sur le bord du trottoir et d'attendre d'autres touristes afin de remplir les bancs et nous nous sommes mis en route. Thomas et Catherine ont alors insisté fortement (avec des mines tellement piteuses) pour voyager à la manière locale, c'est à dire assis sur le toit de l'autobus. Notre première réaction (de parents responsables) fut de refuser. Nous nous sommes ensuite demandé pourquoi nous refusions si vertement. Et bon, comme il n'y avait pas de bonnes raisons (autres que ce n’était sans doute pas très sécuritaire, un détail), nous avons fini par dire oui (parents faibles que nous sommes). Et ce fut, sans aucun doute, la meilleure ride de bus de toute leur vie. Les paysages étaient magnifiques, verdoyants et nous traversions des villages de gens qui saluaient en souriant les enfants qui riaient à gorge déployée, le vent dans les cheveux!



Heille, ti-gars! Veux-tu que je t'attache avec les valises?

Crois-tu que les parents nous laisseraient nous asseoir ici?

Qui peut résister à ces petites frimousses?

En haut, à gauche, la route-non-sécuritaire-quand-on-est-sur-le-toit.

Grattage de guitare.

Et flottement, en attendant un très long trajet.


Un beau moment!

L'autobus nous a déposés à Probolinggo, genre de ville banale indonésienne, poussiéreuse et bruyante.

Encore une période de flottement.

L'Indonésie a, en fait, été une longue suite de périodes de flottement. Je ne sais pas si c'est parce c'était notre dernier pays et que nous commencions à être plus que saturés émotivement ou si c'est parce que c'est tellement étendue l'Indonésie qu'on ne sait pas comment la prendre ou si c'est parce que nous n'avions pas eu le temps de cerner ce que nous voulions y faire vraiment.

Donc, on arrive à Probolinggo et on flotte. On reste y dormir? On continue vers un autre coin de Java? On se dirige tout de suite vers Bali? En train? En autobus?

Vraiment pas simple.

On finit par décider d'aller tout de suite à Bali et de prendre un autobus de nuit pour s'y rendre.

Après avoir fait affaire avec un gars qui semblait vraiment étrange dans une agence d'autobus surréaliste, d'avoir attendu sur le bord de la route (sur un banc avec des poules louches) un autobus qui passait super tard, nous avons soudainement eu un mauvais feeling (quand le vendeur a tenté de nous faire payer plus pour un autre autobus qui finalement allait passer par ailleurs) et décidé de changer de pusher de bus et d'aller voir au centre de la ville un autre fournisseur.


On ne le saura naturellement jamais et peut-être que ça aurait été pareil avec la première «agence» ou pire encore, mais bon, pour une des premières fois de notre voyage, notre intuition n'aura pas été la bonne.

2 commentaires:

Caroline a dit…

Des poules louches??

Julie Deblois a dit…

Je ne sais pas si vous recevrez ce commentaire, mais juste vous dire que votre voyage me manque! Alors je n'ose imaginer à vous!
Comment, après un an, vous sentez-vous?
Comment ça va finalement?

Enregistrer un commentaire