Chroniques birmanes 3 - Trek autour du lac

18 janv. 2012



Un petit trek de deux jours que nous aurions pu (dû?) faire en une journée puisque la seconde journée nous sommes revenus relativement tôt en avant-midi.

Départ de notre hôtel, à pied, vers les collines qui bordent le lac. Nous avions un guide qui parlait un peu anglais et qui connaissait très bien la région puisque c’est chez ses beaux-parents que nous allions passer la nuit. Une marche très agréable sur des sentiers en terre montant régulièrement à travers champs, villages et plantations. Notre premier arrêt fut pour visiter une cave dans laquelle deux moines se relayaient pour méditer 24 heures sur 24. Nous avons pris le thé avec un des moines (thé qui provenait d'un récipient ayant contenu du solvant à peinture industriel, dixit l'étiquette) et mangé avec lui une frugale collation.



Moine endormi méditant.

 Moine un peu moins endormi.
Collation et... essence de térébenthine?

En traversant un village, nous nous sommes arrêtés à l’école. Nous sommes arrivés au moment du diner. Tous les enfants étaient attablés dans LA salle de classe et dévoraient d’énormes plats de riz et de nouilles. Notre guide nous expliqua alors que c’était un peu une fête car l’école avait reçu un don qui permettait, cette journée-là, de nourrir tous les enfants. Les enseignants nous ont offert de nous assoir avec les enfants et de partager leur repas, ce que nous avons fait. Les enfants étaient adorables et nous ont ensuite escorté sur le sentier en gambadant et en riant aux éclats en se voyant sur les films et les photos que nous prenions d’eux. Les enfants birmans sont loin d'être farouches, contrairement aux enfants chinois, et c'est vraiment un plaisir de se promener dans les villages et de les voir accourir pour nous saluer.

Les yeux des écoliers oscillent entre leurs assiettes et les drôles d'oiseaux qui partagent leur repas.

Les clowns de la classe. On a toujours un faible pour eux.
Laurence est...

...littéralement...


...prise d'assaut!

C’est chez une amie de notre guide, dans une petite maison sur pilotis en plein milieu d’un champ (vous voulez vivre seul au monde? c'est la place idéale), que nous avons diné (comme nous n’avions pas arrêté de manger depuis le matin, nous n’avions pas très faim). Le repas typique birman comporte toujours une petite soupe du genre bouillon de légumes, du riz et divers plats de légumes cuits, d’œufs et quelques fois, de viande. Ce n'est pas une cuisine très épicée et c'est souvent très très gras.

Vers la fin de la journée, nous sommes arrivés chez nos hôtes, en pleine plantation d’avocats, dans un village vraiment charmant avec une belle vue sur les collines. Ici les maisons sont en bois (pour les planchers et les fenêtres) et en osier tressé (pour les murs). Le bas de la maison est ouvert et sert de rangement et c’est le haut qui est habité. Dans la maison de nos hôtes, il y avait trois pièces, une vaste pièce pour dormir (tous par terre sur des petites paillasses... en paille), une pièce du genre salon (mais pas de canapé), et une cuisine (un feu par terre et quelques chaudrons). Les toilettes sont dans le jardin et des bassines d’eau sont installées sur un balcon pour se laver les mains, rincer les légumes ou laver la vaisselle. Cela ressemble en fait pas mal aux habitations que nous avons vues dans le Sud de la Chine et dans le Nord du Laos. Le seul hic, c’est que les murs en osier, ce n’est pas très très isolant et la région du lac Inlé n’est pas pour rien réputée pour être fraiche, voire froide! Nous avons littéralement gelé toute la nuit malgré les trois couvertures et notre tuque!

Nos hôtes ont été très courtois. Les enfants ont appris à jouer aux pichenottes pendant que le repas se préparait (avec les tables de billards, c'est le jeu que nous retrouvons presque partout depuis le début de notre voyage). C'est cependant toujours un peu étrange de manger et de dormir chez les gens. La courtoisie (ici comme en Chine et au Laos) voulant que nos hôtes ne mangent pas avec nous, c'est un peu gênant de se faire servir et surtout de se faire observer en train de manger, comme des rois.

Pluie de lumière à travers les murs en osier.



Le lendemain, nous sommes revenus à notre point de départ après un deux heures facile de marche descendante. Sur le chemin, nous avons visité une «usine» de transformation de bonbons jaggery qui, puisqu'il faut faire bouillir le sirop de canne à sucre, avait des allures et une odeur de cabane à sucre québécoise!

Nous étions bien contents de ce trek même si la partie «sportive» n'était pas vraiment au rendez-vous. Notre guide était bien gentil et nous avons terminé le tout en dinant (très mal) dans le petit bouiboui de sa maman au cœur du marché de Nyaungshwe.


5 commentaires:

emilie beauchesne a dit…

Je suis surprise, les moines ont le droit de fumer? Prenez soin de vous

bryv a dit…

Une ribambelle d'enfants joyeux et curieux, des étrangers qui se glissent dans leur quotidien,
voilà, c'est la fête au village. Malgré le froid...vous n'avez pas l'air malheureux.

Michel Sardi a dit…

Eh oui!

Celui-ci nous expliquait qu'avant de se faire moine, il avait tous les vices: alcool, noix de bétel, femmes... et qu'il lui restait le moins dommageable à ses yeux, sa cigarette.

Il faut comprendre qu'en Birmanie toute la population masculine est moine au moins une fois dans sa vie... Mais on ne les voit ni boire, ni mâcher de la noix de bétel. (Ni crouser des pitounes.) Mais la cigarette au bec, souvent!

Lefort a dit…

Bonjour Thomas,

L'année passe très vite au Québec. À peu près rien n'a changé sauf ta présence qui est absente. J'espère que tu t'amuses bien en Asie. J'ai hâte à cet été pour te revoir.

P.S. Bonne année 2012! Philippe

Fab a dit…

J’espère que ce n'est pas la fièvre Dengue toujours????? Donnez nous des news des enfants! Ici fait tellement frette qu'il n'y a aucun microbes qui tuf la run!

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