Chroniques birmanes 2 - Le lac Inlé

17 janv. 2012



Dur de ne pas aller au lac Inlé. Tous les voyageurs et les guides le disent, il faut aller voir le lac Inlé. Nous n’avons pas fait exception à la règle et avons roulé douze heures dans un autobus de nuit (sans couchette et avec la climatisation à quatorze) vers la ville de Nyaungshwe sise près du lac. Arrivée à quatre heures du matin sous un froid polaire (fait frette au lac Inlé), nous avons pris un taxi (un petit camion avec des banquettes à l'air libre dans la caisse) pour nous rendre à notre hôtel où nous avons pu prendre tout de suite nos chambres et nous reposer un peu. Nous étions vraiment contents car nous nous attendions un peu à devoir patienter devant les grilles de l’hôtel en nous collant comme des sardines pour ne pas mourir de froid. Mais comme les Birmans sont des Birmans, nous étions attendus avec le sourire, les grilles grandes ouvertes et des chambres impeccables.

Après une petite sieste et une bonne douche chaude, c’est ensuite à vélo que nous avons exploré un peu la région. Nous ne sommes cependant pas allés très loin, le but de notre « expédition » étant de nous rendre au vignoble à 5 kilomètres de notre hôtel afin de goûter à ce fameux vin birman produit sur la montagne rouge. Le vin n’était pas si mal (excellent pour un vin asiatique mais je n’en achèterais pas à la maison) et nous nous sommes bien amusés avec les enfants à tenter de définir les arômes des divers verres de dégustations en contemplant la vue depuis la terrasse surplombant le lac. 

En dinant dans un petit restaurant (en passant, la gastronomie birmane est beaucoup moins souriante que ceux qui la cuisinent), nous avons organisé le reste de notre séjour (un tour de bateau et un trek de deux jours) avec la propriétaire. Et, comme dans la région c’est le temps de la récolte des avocats (qui sont énormes!) nous avons fait une orgie d’avocats pour le souper en regardant la télévision dans notre chambre. Avec surprise tout de même, car suivre les nouvelles internationales, voir des films américains et TV5 c’est quelque chose que nous ne pensions pas possible en Birmanie.

Le lendemain, c’est en bateau du style pirogue-avec-des-chaises-de-jardin-dessus que nous sommes partis, sous la brume et avec nos tuques, pour faire le tour du lac. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre à part de voir un ou deux pêcheurs ramer (pour la galerie mais pas pour de vrai) avec un pied, image typique du lac Inlé et que l’on peut voir un peu partout. Au fait, je pensais voir un genre de Lac Léman et faire une journée de pirogue avec de l’eau à perte de vue. Je me trompais littéralement. Le lac Inlé est un lac habité avec des tas de villages sur pilotis, des jardins flottants, des monastères, des écoles où les enfants se rendent en barque en tenant la pagaie avec un pied (pour vrai), des tas d’oiseaux, des restaurants au milieu de l’eau et des fabriques de tissage, de confection de cigares et de ciselage d’argent. Nous y avons passé une journée de rêve où nous n’avions pas assez de nos yeux pour tout voir, de nos mains pour faire des saluts à tous les enfants et de nos lèvres pour leur sourire à pleines dents. C’est certain qu’il y a un circuit « touristique » sur le lac avec arrêts réguliers afin de visiter les ateliers d’artisanat et éventuellement acheter des trucs mais c’était relativement bon enfant, chaleureux et sans pression d’acheter.



Panneau de signalisation dans le lac.
 
Équilibre 1.


Équilibre 2!

Manufacture de cigares.
Marcher sur une bande de jardin flottant, ça tangue! (À noter: chaises de jardin sous les vestes de sauvetage.)

Au retour, les enfants se sont improvisés conducteurs de pirogue (pas si facile que ça en a l’air) en contournant les pêcheurs qui pliaient leur filet sous un soleil couchant. 

Oui, c'est une tuque sur la tête d'Olivier... Quinze degrés Kelvin de moins sans le soleil!

Remarquez le longyi qui donne tout le style.

Nous ne sommes toujours pas tannés des couchers de soleil.


Au retour de notre trek, nous avions prévu faire une autre journée de bateau sur le lac pour descendre vers un autre petit lac un peu moins fréquenté. Malheureusement, le conducteur de pirogue avait mal compris le plan de match et on s’est retrouvé à faire, une deuxième fois sensiblement le même circuit que nous avions déjà fait. C'était bien agréable pour moi qui adore faire du bateau mais tout de même un peu redondant.
Ceci dit nous avons eu un énorme coup de cœur pour le lac Inlé et cela restera pour tous un des beaux souvenirs de la Birmanie.

3 commentaires:

Lucibel a dit…

Wow, les photos toujours magnifiques! Bes grosses bises à vous tous et un gros calin à Brigitte!
Tante Lulu

Normand Desjardins a dit…

Chapeau encore pour le texte et ces photos absolument magnifiques!!!

bryv a dit…

Tout tangue et se berce, tout semble calme et joyeux. Que des beaux sourires qui nous réchauffent le cœur en reprenant avec vous les routes du rêve et du voyage. Des gazouillis nous parviennent malgré le silence et voila que les oiseaux prennent doucement leur envol vers d'autres cieux...

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