Chroniques birmanes 7 - Moulmein ou le changement de décor salutaire

23 janv. 2012



Nous avions hâte de partir de Bagan et n'avions pas vraiment envie de retourner tout de suite à Yangon. Pour vous dire bien franchement, nous ne savions pas trop où aller dans cette Birmanie qui tardait à nous séduire.
Nous avons alors fait route (et quelle route!), vers Moulmein, un peu plus au Sud du pays.

Long chemin de croix.

Douze heures d'autobus pour Yangon.
Trois heures d'attente dans la station de bus de Yangon à 4 heures du matin.
Huit heures d'autobus avant d'atteindre finalement Molmein.

Un trajet harassant ponctué par les vomissement de nombreux Birmans. C'est toujours aussi fascinant de constater à quel point les Birmans ne supportent pas les voyages en bus. Lors de presque chacun de nos trajets, près d'une bonne demi-douzaine de passagers vomissaient allègrement par la fenêtre ou dans des sacs de plastique transparents. Et pourtant, la route est assez plate! Si j'avais le sens des affaires, je viendrais vendre des Gravols dans les stations de bus, je ferais assurément fortune!

Après plusieurs nuits dans des guest houses au niveau plus sommaire de confort, nous avons décidé de nous payer un peu de luxe et nous avons réservé dans le plus bel hôtel de Moulmein. C'est donc au Cinderella Hotel que nous avons logé pendant les cinq nuits que nous avons passées ici. Selon les standards birmans, c'est le méga luxe avec le frigidaire, le welcome drink, le pomelo offert dans la chambre, l'eau chaude, la climatisation, la fleur sur le lit... et un personnel tellement aux petits soins que ça frise l'obséquieux. J'aime bien me faire ouvrir la porte mais quand trois personnes se précipitent pour le faire dès que je m'approche de la sortie ou me disent d'attendre pour que je n'ai pas à toucher à la poignée... je ne sais pas. Trop, c'est comme pas assez!
Enfin, on n'ira, tout de même, pas se plaindre.

Scène matinale intrigante au Cinderella Hotel

Moulmein est une petite ville assez sympathique sur le bord de la mer. Il est possible de marcher pour se rendre au marché (gigantesque), de longer l'eau grâce à une petite promenade aménagée et de déambuler dans des petites rues pleines de bric à brac.
Les gens sont ultra gentils et surtout, l'avantage considérable de Moulmein, c'est d'être à peine à 80 kilomètres d'une grande plage de sable.

Ah! la mer!
Nous en rêvions depuis des mois.
Et, même si dans The guide, la plage de Setse n'est pas franchement digne d'un paysage de carte postale, nous avons décidé de nous y rendre pareil (les enfants se baignant dans n'importe quel trou d'eau de toute façon!).
Nous avons donc pris un autobus supra local (nous étions installés entre les clémentines et les sacs de riz) que les hommes (et les femmes, pas de discrimination dans l'urgence) ont même dû pousser pour l'aider à repartir. Nous avons fait un arrêt après 4 heures dans un petit village où il y avait une charmante pagode et ensuite repris un autre bus pour une dernière heure de trajet avant d'arriver finalement à la plage. Hé oui! Six heures de bus pour couvrir 80 kilomètres! Nous étions motivés!

Mais, on voyait enfin la mer!
Et, il y avait du sable doux pas boueux du tout, une immense plage à perte de vue et même des petites vaguelettes.

Nous étions définitivement les seuls touristes étrangers du coin et nous avons fait sensation à notre sortie de l'autobus. J'ai même dû sortir Thomas des griffes d'un groupe de jeunes birmans qui voulaient le prendre des milliers de fois en photo!

Nous avons trouvé un petit bungalow très de base mais face à la mer et les enfants se sont précipités dans les vagues.

Oui, nous les entrainons depuis petits à se précipiter au pas

Vue de notre chambre (les miettes dans le fond sont nos enfants)


Nous avons ensuite passé deux jours à observer les birmans en vacances qui se baignent tout habillés et se promènent en scooter (ou à cheval) sur la plage en ralentissant soigneusement à notre hauteur pour mieux observer la troupe de touristes étranges que nous formions.

Donner un lift à un moine en moto sur la plage



 
Laurence en train de ne pas se tanner d'un coucher de soleil


Il y avait bien quelques restaurants et vendeurs ambulants de crustacés près de notre bungalow mais cependant rien du tout à acheter pour se mettre sous la dent. J'ai même marché pendant près de deux heures avec Nicolas et Olivier pour réussir à trouver quelques bananes et trois concombres! Nous avons alors traversé des villages sans eau et sans électricité, avec des maisons en boue séchée, des rues en terre, des outils de bois, des puits... sans les quelques trucs en plastique qui trainaient par terre, nous nous serions crus au Moyen-Âge. Fascinant!

Offre des nombreux vendeurs itinérants

Bon, c'était bien, la plage, mais l'hébergement était vraiment sommaire (matelas de bois, literie pourrie (littéralement), pas d'électricité, douche froide (misère)...) et la nourriture pas très évidente à trouver (surtout pour les déjeuners). Après deux jours, nous étions bien contents de revenir à Moulmein et de nous faire ouvrir la porte du Cinderella Hotel!

Nous sommes peut-être, finalement, des bourgeois?

2 commentaires:

bryv a dit…

La Birmanie semble avoir la couenne dure et ne vous facilite pas la tâche pour vous découvrir ses plus beaux attraits. Ça clique ou ça ne clique pas... C'est pour cela que tout le monde ne va pas au même endroit...Et ce serait monotone. Mais, il vous reste des beaux jours devant vous. Et puis, un coucher de soleil sur la mer, aussi beau que celui-là, ça vaut bien un détour. Même de six heures. Et ça donne de très belles photos. Quand Cendrillon trouvera son soulier, ce sera le pied!!!

Fab a dit…

Tu me fais tellement rire, pas étonnant que tu me manques autant Laurence!!!! J'aime tes conclusions....surtout!!! Je vois que même au bout du monde c'est toujours la maman qui se débrouille pour trouver la béquée à ses petits hein????

Enregistrer un commentaire