Y'avait des cro-co-diles...

4 oct. 2011



Autant nous étions bien contents pour la prise en charge de l'agence au niveau du trek, du guide, des documents administratifs pour s'enregistrer dans les Annapurnas, du transport vers Pokhara et de l’hôtel réservé là-bas, autant nous aurions dû y réfléchir un peu avant de réserver un forfait tout compris vers le parc de Chitwan. Cette décision-là, nous l'avons un peu regrettée… surtout en potassant notre Lonely Planet après avoir payé! Précieux guide qui nous disait que l'on pouvait relativement facilement se rendre sur place et se concocter un forfait sur mesure et selon nos gouts, à moindre coût.

Le parc de Chitwan est une énorme réserve naturelle à la frontière entre l'Inde et le Népal. Il est possible d'y voir des tas d'animaux, d'oiseaux et de papillons. C'est un des seuls endroits au monde où on peut encore apercevoir le mythique rhinocéros à une corne. Bref, c'est un genre de Kenya, mais au Népal. Nous avons pris un forfait tout inclus deux jours, trois nuits, avec hébergement, repas et toutes les activités possibles du genre balade dans la jungle sur un éléphant, pirogue pour voir les crocodiles et safari photo en jeep. 

Bon, disons le tout de suite, c'était vraiment génial mais avec des tas de bémols. 

Complètement génial de se promener deux heures sur un éléphant, à travers des herbes tellement hautes qu'elles nous dépassaient. On y aurait passé la journée, la semaine, le mois! On se sent tellement puissant sur un éléphant! Nous n'avons pas vu grand-chose (à part des daims et des paons sauvages) mais juste pour se promener sur le dos de ce pachyderme et de s'imaginer être un maharadja en safari (ou un lord anglais, super colon du XIXe siècle, en quête de descente de lit en peau de tigre), c'était super. De plus, nous étions seuls dans la jungle et les enfants ont pu s'assoir, à tour de rôle, à la place du cornac.


Le coucher de soleil, sur la rivière, en observant deux énormes rhinoféroces en train de prendre leur bain et de se laver, c'était vraiment super aussi.

Assister au bain des éléphants (que l'on étrille à la brique) dans la rivière: super chouette. Voir les enfants, sur les éléphants, dans la rivière, se faire arroser par les trompes et rouler dans l'eau, avec les éléphants, c'était encore mieux!




 Être sur une pirogue de bois chambranlante et pouvoir voir des king fishers et des tas d'autres oiseaux inconnus ainsi que des crocodiles (juste le bout du nez, ils sont timides)... super encore une fois.


Caresser un bébé éléphant de trois mois dans le centre de reproduction des éléphants, le voir gambader partout et pouvoir lui serrer la trompe, franchement, ça valait largement le cout du forfait. Catherine ne veut plus un bébé chat maintenant mais un bébé éléphant. Super non?


Mais, alors, ils sont où les soi-disant bémols dans ce forfait méchant-bon-deal-my friend qui a l'air si super?
Ils sont dans l'approche client totalement déficiente et dans le non-sourire du personnel de l'hôtel dont tous les membres avaient l'air d'avoir perdu leurs deux parents, simultanément, dans un effroyable accident d'autobus, la veille. 

L'irritant numéro un fut surtout dans les guides qui venaient avec le forfait. Au fait, ici le «guide» se résumait (vraiment) dans le serveur en pleine crise d'adolescence, qui baragouinait un anglais incompréhensible, qui nous disait constamment de nous dépêcher sans oublier notre appareil photo, qui avait les culottes de jeans aux mollets et qui, surtout, ne connaissait absolument rien à la nature environnante. Ici, mon amie Marie L., et surtout mon beau-papa, ne pas seraient restés plus d'une demi-journée sans avoir mordu le «guide»plusieurs fois! On avait juste le goût de téléporter mon super beau-frère Marc, le temps de notre séjour (remarquez que nous l'aurions aussi gardé après!).

Nous avons aussi eu droit à une magnifique conversation téléphonique, un peu moins super celle-là, avec notre agent de l'hôtel Ganesh Himal de Katmandou. Celui-ci nous ayant vendu la version tout-inclus, nous étions surpris d'apprendre, en arrivant, que la jeep dans la jungle, c'était en extra. Après une longue discussion (avec moi au début mais quand il a appris que mon mari était là, ce fut avec Michel qu'il a voulu discuter), la promenade dans la jungle en jeep est réapparue au programme.

Donc safari photo en jeep mais qui est devenu, en fin de compte, un safari «je pousse la jeep dans la bouette», le conducteur adolescent ayant pris bien soin de s'embourber solide, après trente minutes de route. Après l'avoir vu tenter de se déprendre en mettant une serviette de bain sous les roues, de faire spinner les pneus dans le vide comme un malade et de tourner son volant n’importe comment, nous avons bien tenté de lui donner un cours de conduite dans la bouette calqué sur le cours de «comment se déprendre d'un banc de neige sans avoir l'air trop niaiseux», mais ce fut totalement peine perdue! C'était réellement loufoque et nous avons, tout de même, bien rigolé. Nous fumes quitte pour une marche forcée dans la jungle (section de la jungle où personne ne marche parce qu'il y a des crocodiles) où nous avons tout de même vu des singes, des tas d'oiseaux, des jeeps de touristes indiens et des petits daims. 

Nous n'étions cependant pas nécessairement d'humeur taquine en revenant à l'hôtel, l'estomac dans les talons avec plus de trois heures de retard sur le sacro saint horaire. Mais comme nous sommes passés maitres dans l'art de ne plus nous fâcher et de garder le sourire peu importe les circonstances, nous avons parlé avec le propriétaire de la place qui nous a offert les repas jusqu'au lendemain. C'est toujours ça de pris.

Nous savions bien que sur ce coup-là, on se la jouait un peu, pas mal, méga-touristes en quête de wilderness organisée. On comprend aussi comment marche cette industrie et nous étions prêts à jouer notre rôle dans tout ça. Mais, j'aime quand même mieux me faire arnaquer sans trop trop m'en rendre compte et, avec le sourire, ce serait plus chic.

Ceci dit, je me suis réconciliée avec tout ça, ce soir. Juste avant le coucher du soleil, je suis allée prendre une marche avec les enfants sur le bord de la rivière. Sous les derniers rayons d'un soleil majestueux, un immense crocodile se chauffait la couenne, juste là, devant nos yeux. Avec la rivière, les herbes hautes et le soleil couchant, j'ai retrouvé l'harmonie et je me suis prise à rêver.

7 commentaires:

Marcolitxo a dit…

OMG le bébé éléphant... J'ai poussé un petit cri aigu (comme je sais si bien les faire) en voyant la photo. J'ai TELLEMENT hâte devoir le reste des photos!!! Je risque de reproduire les sons de la jungle népalaise en entier en les voyant...

Marcolitxo a dit…

OMG OMG, je viens de voir toutes les photos de papillons, d'insectes, d'oiseaux et de singes... WOW!!!! MERCIIIIIIII!!!!!

rex a dit…

je ne pensais pas que ça pouvait être si cute un éléphanteau! et wow, la douche de trompe! des souvenirs pour la vie! entre ça et un "slip and slide" pour se rafraîchir...!

Unefemmelibre a dit…

J'ai toujours cru que c'était hyper-dangereux des crocodiles. Les documentaires où on nous les montre dévorant un buffle ou une jambe humaine, c'est du montage?

Inconnu a dit…

Waw super! Cest cool les hipopotame (: Mais des cro-crodile O: Faites attention ;)

Inconnu a dit…

Elephant *

laurence a dit…

Non, non...c'est dangereux. Mais l'énorme crocodile était de l'autre côté de la rivière et nous étions sur une rive avec des bords surélevés. Les guides ont des bâtons (!) et nous donnent des conseils à suivre en cas de charge de rhinocéros ou autre mammifère pas content.

Lorsque les enfants se sont baignés avec les éléphants, ils en ont profité pour nager un peu dans la rivière (il faisait vraiment chaud). Les gens sur la rive n'avaient pas l'air de trouver que c'était une bonne idée et nous ont conseillé de sortir à cause des crocodiles. J'étais sceptique mais l'`énorme crocodile de fou, je l'ai vu à moins de 200 mètres du lieu de baignade!

Étrange tout de même de voir ces gens dans les villages près du parc et qui vivent quotidiennement avec des éléphants, des singes et des crocodiles dans leur cour.

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