Battre les sentiers

24 oct. 2011



Dernière journée de trek. Il fait un temps radieux et une chaleur intense. On dit au revoir à nos hôtes et nous descendons une petite heure vers des chutes dans lesquelles les enfants pourront se baigner un peu. L’eau est froide et les enfants s’amusent surtout à construire un barrage sur la rivière. Après la baignade, le reste de la marche nous fait traverser des rizières toute sèches car le riz vient tout juste d’être récolté. Nous qui souhaitions sortir des sentiers battus, nous avons été servi lorsque Phoebus a du débroussailler le chemin, pendant un bon vingt minutes, en taillant, avec un bambou, dans les hautes herbes. Nous en sommes sortis couvert d’épines et de feuillages! 

Nous avons traversé deux villages Bulang et là, c’est Michel qui a littéralement fait hurler de terreur deux bambins qui jouaient. Il faut dire qu’il est arrivé, un peu en surprise, derrière le camion dans lequel les enfants jouaient, avec sa grosse barbe de deux mois. L’apparition du bonhomme sept heures n’aurait pas fait plus d’effets! Nous avons un peu l’impression d’être des croque-mitaines ici. Il faut dire que le chemin semble vraiment peu fréquenté par des occidentaux.

 [Note du photographe: Enfants qui me fuient, en riant, ceux-ci...]

Malgré l’intérêt de la randonnée, il y avait cependant un petit hic. Nous n’avions pas d’eau potable à boire durant presque tout le parcours (un bon cinq heures!). Les villages n’en vendaient pas (nous voulions des routes moins touristiques, fallait tout de même pas s'attendre à trouver des buvettes à tous les coins) et nous n’en n’avions pas apporté, notre guide nous ayant certifié que nous en trouverions facilement en route. Nous avons donc marché des heures, en plein soleil de midi, avant de trouver un boui-boui qui vendait de l’eau, à la toute fin du trek! Les enfants ne se plaignaient pas trop car sur la route nous avons tout de même trouvé des genres de boissons jaunes fluo (pas du tout artificielles c'est certain) et qui goutaient le Mr. Freeze congelé (miam!).

Le trek se terminait au village de Bada. Là une voiture nous attendait pour nous ramener à Jinghong à travers une petite route sinueuse longeant des plantations de thé. Nous sommes revenus à la nuit tombée à notre hôtel, bien contents de prendre une douche. Michel et moi n’avions pas faim mais les enfants sont sortis manger des brochettes (ils ont un circuit établi en genre de petite routine et qui commence invariablement pas un pop corn sur la route vers les BBQ. Ensuite le premier arrêt est pour le marchand de pommes de terre qui les reconnait et leur prépare tout de suite leur commande. C’est par la suite le tour des brochettes diverses et, pendant qu’elles cuisent, l’achat de jus de lime chez le jeune homme avec les cheveux qui bougent quand il « shake » la mixture. Ils terminent leur repas par des genres de crêpes frites aux bananes avec coulis de lait concentré sucré, faites adroitement par un couple de birmans. Et, en revenant, il y a un arrêt pour acheter une glace à la banane.) 




Ils sont débrouillards, les enfants, et Jinghong est une ville facile pour se déplacer et se repérer. Nous n'étions donc pas inquiets du tout!


9 commentaires:

bryv a dit…

En tous les cas, les enfants ont un bon appétit...La marche à pieds ça creuse...

Rex a dit…

même sans barbe, Michel fait peur aux enfants, t'en parlera à Élise!

Pascalinette a dit…

Quel bonheur de vous relire... Petite question: Voilà deux mois que vous êtes partis et que vous avez débuté un rythme complètement nouveau...
Comment se passe votre relation avec le Temps? Je veux dire avec le fait de ne pas avoir d'horaire prédéterminé par l'extérieur, de pouvoir avoir de l'espace-temps pour être en mode découverte et pour vous laisser déposer émotivement ? Comment ressentez-vous le fait que vous ayiez encore 8 mois (8 mois!) devant vous hors du rythme imposé du travail et des obligations de toutes sortes? Est-ce dépaysant? Inquiétant? Agréable? Bizarre? Êtes-vous habitués maintenant? Est-ce bon?

Fab a dit…

Ah comme j'aimerais me taper une jasette avec Phoebus au sujet des plantes découvertes en chemin, de leur propriétés...quitte à me taper le tord-boyaux!

Lucibel a dit…

Moi aussi je me pose les mêmes questions que Pascalinette! Grosses bises et bonne continuation!
Tante Lulu

Sabrina a dit…

Quelle belle aventure vous avez vécus !
Le parcours des enfants pour la quête de leur nourriture favorite me donne faim. Tout à l'air si délicieux ! Dommage qu'il n'y aie pas de petit commercants comme ceux-là sur St-Charles ! ;)

Valéry Annie a dit…

Miam miam... Vous n'aviez pas faim ou soif après toute cette marche au grand soleil??? :-o lol Moi j'aurais eu envie d'au moins un apéro... ;-) lol

Laurence a dit…

Hum, pas certaine pour le tord-boyaux...Michel pourra t'en reparler!

Laurence a dit…

C'est étrange de voyager aussi longtemps. Des fois, je me réveille et je n'en reviens pas d'en avoir encore pour 8 mois! Je me demande encore comment on va faire dans quelques mois, si on va se tanner, si on ne va pas être trop saturés de toutes ces images, impressions, expériences et rencontres que l'on fait.
On se donne souvent le droit de ne rien faire, de passer le temps tout simplement, sans même se sentir un tantinet coupable. Et ça c'est un luxe incroyable qu'on ne peut, je crois, que se permettre quand on voyage longtemps.
C'est étrange aussi de ne pas avoir de routine, de ménage, de repas, de lavage à faire. Je ne m'ennuie pas encore de toutes ces tâches...mais je suis certaine que cela viendra!

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