Jour 1

31 août 2011


Demain, c'est jour 1.

Je manque ma journée préférée d'école. À part peut-être la dernière journée de cours, dans une catégorie bien à part, mais pas pour les raisons qui sembleraient évidentes. Mes anciens élèves comprendront... D'ailleurs, ils diraient sans doute que ce sont deux cours bien dérangeants, que le premier et le dernier de l'année scolaire. (Oui, je sais : pour certains, ceux entre les deux aussi...)

J'ai, d'ordinaire, ce privilège, voyez-vous, de savoir que ma journée préférée reviendra chaque année. Chance inouïe, vous comprenez?
Si l'année précédente ne s'est pas déroulée exactement comme on l'aurait voulu avec nos élèves, alors on peut tout recommencer. Tout. Tabula rasa, au besoin.
Et si, au contraire, on a été ravi l'an dernier, bien on continue sur la lancée et tous les espoirs sont permis!
Et ça commence demain, jour 1.
D'une manière comme d'une autre, dans un trac à couper au couteau, une bordée toute fraiche nous arrive, et c'est un délice de les observer nous observer, durant soixante-quinze minutes qui marquent le début d'une relation particulière, intense et, on le sait d'avance, éphémère. C'est, entre autres, ce qui fait sa beauté.

Ceux qui me connaissent savent qu'ils me manqueront, ces élèves que je n'aurai pas la chance de voir grandir cette année, tout comme ils m'ont manqué ces autres années où j'étais loin de ma classe. J'aurai hâte de revenir, si ce n'est que pour eux. Entretemps, j'ai le souvenir de mes anciens pour me tenir compagnie et, il faut le dire, quatre élèves à temps plein!

Jour 1...
Aux profs qui nous lisent, tout particulièrement aux plus jeunes et à mes collègues de la Cité, ceux à qui je n'ai pas eu la chance encore de le dire, sachez que vous faites le plus beau métier du monde. Vous avez de quoi être fiers. Portez tout ce qu'il vous faut porter, du flambeau proverbial jusqu'à ces piles de livres très palpables, mais transportez surtout ces élèves. Et un petit peu pour moi si vous le pouvez; ainsi je me sentirais moins loin...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon je recommence mon message...avec mon IPod on dirait que c'est toujours plus complique!!!! Tu nous as manque aussi ma chérie, et en mangeant mon sandwich aux tomates annuel ce midi, j'ai pense a toi....N'ai aucune inquiétude toute l'école saura vous attendre...Profite pleinement de ce cette extraordinaire aventure car tout passe, si vite!!!! Demain c'est la fête de Pat, nous irons la fêter vendredi soir et je puis t-assurer que nous boirons un verre en pensant a vous deux!!! Cheers!
Fab

Unefemmelibre a dit…

Je trouve ça magnifique et porteur d'espoir, des profs qui s'ennuient de l'enseignement. On entend tellement dire que leur tâche est ardue, épuisante, dévalorisée qu'on se sent toute surprise qu'il y en ait qui aiment ça. Surprise et rassurée. Fiou! C'est un plaisir de vous lire

Fab a dit…

A vous les deux: TOUT LE MONDE à la Cité a pensé à vous hier en mangeant son sandwitch aux tomates annuel...

Krystel a dit…

En tout cas , je sais que je vais me rappeler toute ma vie de cette première et surtout cette dernière journée , la seule fois qu'un autre prof que Marika ma fait pleurée ! Notre groupe a été chanceux nous étions LES derniers à vous avoir :)
Krystel

M-A a dit…

Merci Michel pour ce beau texte avant la rentrée.
Je vais essayer de les transporter un peu. Juste pour toi.
Promis!
A+ M-A

Jean-Philippe Angers a dit…

Salut Michel, et oui j'ai finalement décidé de te tu toyez...non honnêtement je ne suis pas capable. Tout semble bien aller pour vous et j,en suis heureux. Je voulais dire que si j'avais su que le long voyage qu'a été d'être votre élèves durant une année aurait été si éphémère et bien...je recommencerais demin matin.. Malheureusement il est maintenant le temps pour moi de prendre le train, le métro et l'autobus à chaque matin et à chaque soir...Il est aussi le temps d'apprécier ton style d'écriture qui me donne des frissons éa chaque fois. Allez! profitez !

Michel a dit…

Il ne faut pas se leurrer: il s'agit bien d'une tâche ardue, épuisante et dévalorisée! Mais quand on prend un peu de recul et qu'on se rend compte qu'il s'agit aussi de la tâche de montrer à d'autres êtres humains ce que leurs prédécesseurs jugent important pour qu'ils s'accomplissent en tant qu'individu et en tant que société, on ne peut qu'être incroyablement fier de ce qu'on fait...

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