Zoboomafoo

29 août 2011



C'est le postérieur en compote mais le cerveau en pièce montée que nous revenons de notre randonnée dans la campagne yunnanaise. Disons-le d'emblée, c'est près de 70 kilomètres que nous aurons parcourus... On nous parlait d'une marché sympa à Sha Ping (non, ce n'est pas un calembour...), on s'est donc lancés en pensant suivre les bords du lac Erhai, septième plus grand de Chine.

Mais avant, je me permets de vous dire deux ou trois choses. Tout d'abord, on se trouve chanceux d'avoir ce blogue pour partager ce qu'on vit. C'est un exutoire qui semble pour l'instant nécessaire, parce que de garder tout cela juste pour nous, on exploserait. Puis on aime ça, tout simplement. Par contre, ce n'est déjà pas possible de tout rendre par écrit, ni même en images, de ces aventures. D'abord on doit choisir, faute de temps (déjà tellement de billets amorcés en brouillon!) et, parfois, ce serait indescriptible ou pas photographiable (ou c'est trop long de mettre plusieurs photo, ou encore... la caméra était trop loin...). Enfin, malgré tout, on vous avertit qu'on se réserve un peu le droit de nous tanner de partager puis de prendre une pause de billets.

Cela étant dit, c'est par des chemins de traverse, et non pas par la route recommandée par le Lonely Planet, ni celle de notre auberge, que nous amorçons la randonnée. Et s'il existait une petite voie qui longe le lac, au lieu de passer par les quasi-autoroutes? que nous nous demandons. On s'essaie, et on tombe sur ce qui finira par être la partie la plus magique de la journée.

Le labyrinthe de sentiers de tous acabits nous fait passer deux bonnes heures et quinze kilomètres de découverte dans la Chine rurale, dans des endroits où Google Street View ne saurait mettre l'ombre d'un orteil. Pas compliqué, donnez-vous l'image mentale suivante : si la petite carriole tirée par un cheval peut passer là, la famille Sardi aussi.

Quelle récompense d'avoir osé... Je laisse le soin à Laurence de vous donner les détails juteux, et je me limite à vous dire ce que je n'ai encore confié à personne.

J'ai eu des doutes en ce qui concerne ce voyage. À l'ère des documentaires en streaming à gogo et de la mondialisation jusque des pantoufles pour chiots, était-il nécessaire de voir en personne ce qui se passe de l'autre côté de la terre, qui plus est, en flambant tout un tas de fric?

Je me doutais de la réponse (évidemment), mais j'en ai eu la confirmation aujourd'hui. Que oui. Ces deux heures à elles seules valaient bien mille documentaires ou même sessions des Grands Explorateurs. Oui, c'est essentiel de voir le monde pour tenter de le comprendre. Tenter, parce qu'en quelques semaines, on est encore loin. Mais beaucoup plus près...


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Alors, ce marché? Sympathique, peuplé de femmes Baï en costume traditionnel, la grande majorité pas tourist-oriented, donc assez authentique. Sinon quelques tentatrices de vacanciers avec leurs batiks (fort jolis par ailleurs), joailleries pacotillesques... et substances illicites pour une d'entre elles! Avec son petit accent de «Oh!You-come-from-Québec?-I-know-people-in-Québec», je ne suis pas certain si c'est hash ou ganja qu'elle essayait de me susurrer, mais, honnêtement, juste sur le ton de son offre, elle m'aurait dit : débarbouillette désoxyribonucléique que cela aurait été clair...



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Bon, je sais que plusieurs préfèrent ne pas le savoir, mais les casques de vélo ne sont pas très répandus ici... On a quand même joué nos rôles de parents responsables lorsqu'on a rejoint la grande route (sur un bon cinquante kilomètres) : on a expliqué aux enfants de bien rouler sur l'accotement, cet espace entre les camions qui jouent à chicken en se doublant, et le ravin. On leur a suggéré de viser entre les deux, sans trop zigzaguer. (Ne t'en fais pas Maman, c'est un tout petit ravin qui donne dans des rizières, deux-trois mètres tout au plus, duquel on ne meurt pas en tombant, habituellement.)


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Ah, et Zoboomafoo là-dedans? Les jeunes et les parents récents se rappellent peut-être de la chanson du placard, quand les frères Kratt prennent leur équipement... Une petite phrase nous en revient souvent, et on la chante quand c'est approprié, comme ce matin :

Ils s'en vont a l'aventure,
sans savoir ce qui les attend...


Parfois pertinentes, ces émissions-jeunesse.


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Postcriptum -- Soyez patients pour les photos, nos logiciels anti-GFWC ne les laissent passer qu'au compte-gouttes... [màj: les voici!]

2 commentaires:

Marie Legault a dit…

Salut vous autres!!! Finalement je viens de vous lire, quel plaisir - on s'y croit! Merci pour les références a Yvan et moi, celle sur la signification du mot choc m'a ramené en arrière autour de cette discussion bien animée - sans conclusion, je crois :-), d'il y a pas mal longtemps, mais en meme temps proche... Et pour la coriande, je suis sure que vous finirez par aimer au bout de ce périple... Vous verrez, vous en planterez meme dans votre jardin :-)

Je pense a vous très fort. Gros bisous a toute la famille.

Marie

Valéry Annie a dit…

Évidemment il est sûr qu'à certaines périodes vous n'aurez pas envie d'écrire et ça va être correct mais pour le moment vous êtes prolifiques et c'est avec délices que je vous suis... :-) Je trouve intéressant d'avoir plus d'un point de vue différent sur vos aventures... :-)

Il est sûr que de voyager par personne interposée ou avec les émissions sur le sujet ne sera jamais comme être sur place, avoir les pieds sur la terre, contact avec les gens, les odeurs bonnes et mauvaises... :-) Quand je suis ailleurs, j'adore m'imprégner des lieux nouveaux, les découvrir au gré de mes envies du moment... :-) Vivre sans contraintes, sans réel but, quelle merveilleuse façon de décrocher... :-)

Ici, je suis en plein dans la réalité de la rentrée des enfants et du retour au travail et je pense souvent à vous, hors du quotidien, qui vous sauvez de ça cette année... ;-) lol

Bisoux à toute la famille... :-)

Valéry Annie

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