Huit

29 sept. 2011



MBC-ABC (Annapurna Base Camp)-Dobhan


Nous avions bien raison d'être inquiets, le temps est dégueu. Notre plan pour voir le soleil se lever est littéralement à l'eau. Nous déjeunons en nous demandant bien ce que nous allons faire et en scrutant le ciel à toutes les cinq minutes. Le sanctuaire se trouve à deux heures de marche (aller) à près de 4130 mètres et le temps est toujours aussi moche. Après tergiversations, on décide d'y aller pareil. Et, on se rend à ce fameux camp de base, le but ultime de toute cette aventure. Nous sommes au cœur des Annapurnas et c'est tout de même beau si on évite de penser à ce que ça pourrait être par temps dégagé. Ça donne des allures féériques sous le brouillard mais ce n'est pas tout à fait ça que c'est censé donner. Nous sommes un peu tristes car c'est tout de même un peu crève-cœur, et nous pensons, peut-être, rester une autre nuit pour donner une chance au temps de se dégager. Mais, l'idée de passer une autre demi-journée à nous tourner les pouces à l'auberge et une nuit à geler comme des rats ne nous enchante guère. Nous n'avons toujours pas de vêtements véritablement secs (malgré les efforts intenses de Michel et de Dawa, les préposés au séchage) et à dire vrai, on commence à être un peu tannés d'être sur la route. On est gelés, mouillés et sales depuis des jours. Parce que, les douches froides, après une journée de pluie, ce n'est pas trop trop vendeur!
De plus, la marche sous la pluie nous oblige à regarder nos pieds presque en continu et on manque de se casser la gueule plusieurs fois par jour. Les nuits sont dures car les lodges sur la route sont très très rudimentaires. Par beau temps, ce ne serait pas un problème mais avec un temps de pluie, c'est assez difficile. Les draps sont tellement humides que les enfants pensaient que les lits étaient mouillés et l'odeur de moisi et de boules à mites est un peu étouffante. Au fait, ce qui est dur, c'est de passer une longue journée à marcher, gelés et transis, et d'arriver dans un endroit où il n'est pas possible de se sécher ou de se réchauffer. Des conditions de confort minimalistes, après huit jours, nous avons beau être pas trop regardants... ce n'est pas le nirvana.


Après réflexion, nous en venons donc à la conclusion que nous avons pas mal fait le tour de notre expérience de trekking et que nous avons hâte de passer à autre chose. De plus, avec la poisse que nous avons depuis le début, qui nous dit qu'il fera vraiment beau demain matin? Tout cela fait que l'on décide de mettre les voiles immédiatement et de commencer rapidement notre descente vers la civilisation.
Et, quelle descente ce sera! Sous la pluie et dans la gadoue, on se tape plus de quatre heures de marche, sans compter les trois de ce matin pour aller et revenir du sanctuaire. Nous avons les pieds mouillés par les dizaines de torrents en crue que nous devons franchir. Nous tombons plusieurs fois et c'est complètement claqués que nous atteignons Dobhan pour y passer la nuit. Nous y sommes aussitôt rejoints par nos amis Hollandais qui ont aussi décidé de rentrer au bercail. On se paye un gros souper, on fait sécher nos souliers sur le bord de la chaufferette et nous buvons de l'excellent rhum népalais qui nous réchauffe un peu. Ouf!

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