Quatre

29 sept. 2011

 
Ghorepani-Tadapani

De la pluie toute la nuit. On pensait se lever tôt pour aller voir la vue à Poon Hill (il parait que c'est une des plus belles vues du monde et c'était la raison de notre passage à Ghorepani et donc du petit détour de deux jours de marche supplémentaires), mais avec le brouillard, ce n'était même pas la peine de se lever pour tenter le coup. Nous décidons tout de même de ne pas rester et de continuer à marcher (certains trekkeurs en étaient à leur troisième nuit dans le village pour tenter de capter le soleil qui se lève sur le massif de l'Annapurna). Mais, peu de temps après notre départ, c'est de nouveau la pluie qui nous retombe dessus. Hum, avoir su, nous serions sûrement restés à Ghorepani.

Ce fut une dure, une très dure journée. Marcher mouillés dans des décors idylliques que nous ne voyons pas, c'est un peu exigeant pour le moral. Il fait froid, c'est hyper glissant, Olivier a mal à un bras, Catherine au ventre. Les bobos de tout le monde font surface. Nous avons l'air d'ombres dans le brouillard et je m'attends presque à voir sortir Gandalf des buissons, au mieux, ou Voldemort, au pire. On se fait, de plus, attaquer par de vicieuses sangsues qui s'infiltrent même à travers les souliers et les bas, joie! Une chance que Super Sherpa vient à notre rescousse pour décoller les vampires!

Sur la route, nous croisons régulièrement les mêmes marcheurs qui, aussi penauds que nous, nous suivent ou nous précèdent, selon notre rythme (un couple de français, trois américains, une allemande et un trio de chinois). On se salue, on échange quelques nouvelles de l'état de mouillage dans lequel nous pataugeons. On se sent un peu moins seuls. Les enfants commencent à avoir hâte de revenir et nous avons même eu droit à un «Je m'ennuie tellement de l'école...»

Nous avons tout de même la chance de voir encore toute une colonie de langurs (des genres de singes) jouant dans les arbres. Ce fut un petit moment réconfortant dans cette journée! Nous avons aussi eu un autre moment réconfortant en prenant le thé et en mangeant du fromage de Nak (le Yak étant le mâle, le fromage de Yak n'existe donc pas!), avec un sympathique français de Bayonne dans une petite tea house sur la route. Et nous avons aussi bercé deux bébés népalais durant notre pause-diner, des petites jumelles qui faisaient sensation dans la guest house! Voilà pour l'excitation, le reste de la marche se résumant un peu dans des tentatives de ne pas glisser sur les roches, de ne pas tomber dans la bouette et d'éviter de se faire vider de notre sang par les sangsues voraces, durant six heures.

Nous sommes arrivés à Tadapani mouillés comme des canards. Le mini village, sous la pluie, semblait en ruine. Tous les lodges sont aussi moisis les uns que les autres et, entre le pas-de-douche-chaude et la chambre-cellule-carcérale, ce n'est vraiment pas évident de choisir la moins pire. Il fait froid, c'est gris et tout est boueux. Bref, rien pour remonter le moral et rien du tout pour tenter de faire sécher minimalement les vêtements. On s'installe dans la salle à diner pour jouer aux cartes et prendre un thé et nous jasons avec un couple d'Israéliens qui, ultra religieux, ont apporté toute leur nourriture et se cuisinent tous leurs repas durant tout leur séjour au Népal! Porteurs ou pas, faut le faire, tout de même!

Nous jouons aux cartes. Je montre à Catherine comment prendre une douche avec insectes, pas de lumières et pas d'endroits où poser ses choses… toute une aventure digne d'un camp scout! On soupe, on se couche, on gèle une partie de la nuit...


Compte tenu des conditions climatiques, les appareils photos sont restés bien rangés...

2 commentaires:

lapretentieuse a dit…

Zut alors, moi qui voulais voir les sangsues géantes !

Martin Laliberte a dit…

Bon, voilà que pour la première fois, je me surprend à ne plus vous envier tant que ça ;-)

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